Colonne
1997 - Réalisateur-rice : Bauguil, Dominique
Chorégraphe(s) : Chopinot, Régine (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse
Producteur vidéo : Compagnie du Grèbe
Colonne
1997 - Réalisateur-rice : Bauguil, Dominique
Chorégraphe(s) : Chopinot, Régine (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse
Producteur vidéo : Compagnie du Grèbe
Colonne
C'est à l'occasion de la programmation de "Végétal" au Festival de Poésie contemporaine de Tokyo en mars 1997, qu'il est demandé à Régine Chopinot de composer également un solo sur un poème japonais contemporain. Son choix se porte sur "Colonne de mots" de Shuntarô Tanikawa, dont les premiers mots : « Jean-Sebastien Bach a construit dans le vide un temple de sons, mais moi, j'édifie dans le vide une colonne de mots... » résonnent comme un écho familier à l'univers de "Soli-Bach" et de "Végétal", précédentes créations de Régine Chopinot.
"Colonne", présenté en 1997 à Tokyo et au festival Montpellier Danse, sera ensuite programmé en 1998 en première partie des "Quatre saisons" en alternance avec "Chant de lune", autre pièce poétique courte. Cette pièce est conçue comme un récital de poésie dansée dans lequel Régine Chopinot interprète un solo, sur une sarabande de Jean-Sebastien Bach jouée à la flûte par Julien Beaudiment. Elle est accompagnée sur scène par la récitante Hiroko Kamimura qui lit le poème dans la tradition du théâtre No.
L'auteur, Suntarô Tanikawa, est né à Tokyo en 1931. Il représente l'un des poètes les plus féconds et les plus populaires du Japon contemporain. Son oeuvre a longtemps été marquée par une double disposition de distance et d'appartenance au monde. Explorateur de la langue, sa poésie tantôt nous mène dans un monde totalement irréel, tantôt répercute la voix nue d'un poète face à la vie (cf. programme du Théâtre Le Maillon, Strasbourg, janvier-mars 1998). ll est également connu pour ses œuvres pour les enfants et les adolescents, ainsi que pour ses traductions ("Conte de ma Mère l'Oye", 1975), chansons, pièces de théâtre et essais.
« "Colonne", c'est moi où j'en suis. C'est l'espace très intimiste qui se joue entre moi chorégraphe et moi interprète : un serpent qui se mord la queue ! C'est l'austérité et la plénitude qui m'occupent en tant que personne au quotidien. Mon plaisir de la danse face à mon désir d'épure et de désert. La traversée du désert accompagnée par deux êtres de grâce. Car "Colonne" est un trio du souffle avec Hiroko et Julien, sur une chose très simple qui est le vide, la vacuité. » (Régine Chopinot, citée dans le programme du Centre culturel français de Damas, mai 1998)
Dernière mise à jour : février 2013
Chopinot, Régine
Régine Chopinot, née en 1952 à Fort-de-l'Eau en Algérie, est très vite attirée par la danse. Après des cours de danse classique, elle découvre la danse contemporaine avec Marie Zighera en 1974. Devenue lyonnaise, elle y fonde en janvier 1978 sa première compagnie, la Compagnie du Grèbe qui associe danseurs, comédiens et musiciens. Elle signe alors ses premières chorégraphies. Trois ans plus tard, elle reçoit le deuxième prix au Concours chorégraphique international de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) pour la pièce « Halley's Comet » (1981) rebaptisée « Appel d'air ».
Ses créations suivantes, « Délices » et « Via », ouvrent la chorégraphie aux apports d'autres médias dont le cinéma. C'est avec « Délices » (1983) que Régine Chopinot commence sa longue collaboration avec le couturier Jean Paul Gaultier, qui marquera l'époque, avec des pièces comme « Le Défilé » (1985), « K.O.K. » (1988), « ANA » (1990), « Saint Georges » (1991) ou « Façade » (1993). Nommée en 1986, directrice du Centre chorégraphique national de Poitou-Charentes à La Rochelle (où elle succède au Théâtre du Silence de Jacques Garnier et Brigitte Lefèvre), qui devient en 1993 le Ballet Atlantique-Régine Chopinot (BARC), Régine Chopinot multiplie les rencontres artistiques : avec des plasticiens comme Andy Goldsworthy, Jean Le Gac ou Jean Michel Bruyère, des musiciens comme Tôn-Thât Tiêt ou Bernard Lubat.
Au début des années 1990, elle quitte – selon son expression – les « espaces de grande légèreté » où, très jeune, elle s'était fait connaître, notamment dans sa collaboration avec Jean Paul Gaultier. Elle se passionne alors pour des expériences de confrontation de la danse contemporaine aux éléments et aux rythmes naturels et de sa mise à l'épreuve de pratiques et de sciences du corps anciennes et complexes, comme le yoga. En 1999, dans le cadre des « artistes associés », Régine Chopinot invite trois personnalités de la danse contemporaine à collaborer pendant trois ans à son projet artistique : Françoise Dupuy, Dominique Dupuy et Sophie Lessard rejoignent l'équipe de danseurs permanents et d'intervenants-chercheurs du BARC, comme interprètes, pédagogues et chorégraphes.
En 2002, elle ouvre le triptyque de la Fin des Temps, une longue remise en cause de l'écriture et de la création chorégraphique conséquente à une mise en crise volontaire des notions générales de temps, de mémoire et de construction. « Chair-obscur », son premier chapitre, est tourné vers un effacement du passé, de la mémoire, et « WHA » vers la disparition du futur. « O.C.C.C. » se préoccupe du « temps qui reste », de ce qu'il reste à faire, ce qui peut être fait encore, à l'endroit simple et essentiel de la représentation. En 2008, « Cornucopiae », la dernière pièce créée au sein de l'institution, signe la fin d'une forme de représentation et ouvre vers une autre proposition de perception sensorielle.
Parallèlement à son travail de chorégraphe, Régine Chopinot collabore en tant qu'interprète avec des artistes qui lui sont proches : Alain Buffard (« Wall dancin' - Wall fuckin' », 2003 ; « Mauvais Genre », 2004), Steven Cohen (« I wouldn't be seen dead in that ! », 2003). Ou encore, elle forme et dirige des danseurs vietnamiens dans le cadre d'une collaboration avec l'École supérieure de danse du Vietnam et l'Opéra-Ballet de Hanoï (« Anh Mat », 2002 ; « Giap Than », 2004). En 2008, la chorégraphe quitte le CCN de La Rochelle et crée la compagnie Cornucopiae - the independent dance, la nouvelle structure qui porte désormais, création et répertoire, tous les travaux de Régine Chopinot. En 2010, elle choisit le port de Toulon pour y vivre et travailler.
Depuis 2009, Régine Chopinot s'aventure, questionne et approfondit sa recherche du corps en mouvement en lien avec la force de la parole auprès de cultures organisées par et sur la transmission orale, en Nouvelle-Calédonie, en Nouvelle-Zélande, au Japon. De nombreux actes artistiques jalonnent ces trois dernières années : pièces chorégraphiques et films réalisés à partir des expériences artistiques In Situ ont été créés dans le cadre du projet Pacifique Sud. La relation privilégiée initiée depuis 2009 avec le groupe du Wetr (Drehu/Lifou), aboutit à la création de « Very Wetr ! » au Festival d'Avignon en juillet 2012, repris au Centre national de la danse en février 2013.
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Dernière mise à jour : février 2013
Bauguil, Dominique
Colonne
Chorégraphie : Régine Chopinot
Interprétation : Régine Chopinot
Texte : “Colonne de mots” de Shuntarô Tanikawa dit par Hiroko Kamimura
Musique live : Sarabande de Partita en la mineur pour flûte seule de Jean-Sébastien Bach flûte Julien Beaudiment
Lumières : Régis Montambaux
Costumes : Seema Usman
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