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Retrospective : 1992

Retrospective : 1992

Retrospective : 1992

À l'occasion des 30 ans des Centres Chorégraphiques Nationaux, 30 pastilles qui évoquent à travers un montage d’archives l’histoire des CCN, des chorégraphes et de la danse en France ces 30 dernières années ont été créées. 

Focus sur l'année 1992 et les productions de Francine Lancelot, Dominique Bagouet, Régine Chopinot, François Raffinot.

Retranscription du texte :

1992, une année baroque n' roll.
Ce qu'on appelle aujourd'hui le baroque n'est rien moins qu'un revival de la Belle Danse, très en cour chez Louis le quatorzième et son successeur. La belle s'est au bois endormie pour plus de deux siècles, supplantée par ce qui est devenu le ballet classique. Et puis la fée Francine Lancelot l'a doucement secouée dans les années 60. Pour réveiller ce patrimoine bien français, elle a fait appel aux traités des maîtres à danser du grand siècle, et notamment à celui de Louis-Guillaume Pécour.
Classique et modernité toujours, avec So Schnell de Dominique Bagouet. Il va être le premier chorégraphe français contemporain à entrer au répertoire de l'Opéra de Paris.
La Reine Chopinot, elle remonte à l'art roman pour son Saint-Georges, tout de plissés et de postures.
Et pendant ce temps là Decouflé nous offrait une cérémonie des JO à couper le souffle du comité olympique. Une parade ébouriffante pour apprendre aux plus béotiens ce que chorégraphie veut dire. 

Bagouet, Dominique

Angoulême, 9 juillet 1951 - Montpellier, 9 décembre 1992

Elève de Rosella Hightower à Cannes dès 1965, il reçoit un enseignement classique et trouve son premier engagement chez Alfonso Cata au Ballet du Grand Théâtre de Genève en 1969. L'année suivante, il danse dans la compagnie de Félix Blaska puis entre aux Ballets du XXème siècle de Béjart à Bruxelles. L'expérience dure deux ans et se prolonge dans le groupe Chandra (où travaillait aussi Maguy Marin).

De retour à Paris en 1974, Dominique Bagouet prend des cours avec Carolyn Carlson et Peter Goss. Il danse aussi dans les compagnies de Joseph Russillo, Anne Béranger et Peter Goss. Il part quelques mois aux Etats-Unis où il découvre les techniques issues des écoles américaines, entre autres avec Jennifer Muller et Lar Lubovitch.

En 1976, à son retour en France, il présente sa première chorégraphie : « Chansons de nuit » au Concours de Bagnolet et remporte le premier prix avec mention « recherche ». Il fonde alors sa propre compagnie. Pour la faire vivre, il va enchaîner les créations à un rythme très soutenu qu'il déplore. Jusqu'en 1979, il crée quatorze pièces, parfois dans l'urgence et pas toujours de façon satisfaisante.

Avec « Sous la blafarde », le jeune chorégraphe commence à s'imposer et trouve un havre : la ville de Montpellier qui accueille la compagnie et lui donne les moyens d'exister puisqu'il est invité à mettre sur pied et à diriger le Centre chorégraphique régional de Montpellier. Il créera d'ailleurs dans cette ville le Festival International Montpellier Danse qu'il dirigera jusqu'en 1982.

Dominique Bagouet va alors créer certaines des pièces les plus marquantes de la chorégraphie contemporaine française, d' « Insaisies »(1982) jusqu'à « Necesito, pièce pour Grenade » (1991), ultime commande réalisée pour célébrer le 500ème anniversaire de la ville espagnole.

Avec des pièces comme « Déserts d'amour » (1984), « Le Crawl de Lucien » (1985) ou « Assaï » (1986), Dominique Bagouet impose clairement sa personnalité et son style. Il compose le mouvement de très nombreux petits gestes (jeux des pieds et des mains, inclinaison particulière du torse...) sans aucun maniérisme et d'une redoutable précision.

Autre constante, le chorégraphe a toujours su s'entourer d'artistes au talent reconnu. Il y eut Tristan Murail pour«Déserts d'amour », Pascal Dusapin pour « Assaï », Christian Boltanski pour « Le Saut de l'ange » (1987), ou l'actrice Nelly Borgeaud pour le superbe « Meublé sommairement » (1989), adaptation chorégraphique d'un roman d'Emmanuel Bove.

Avec Charles Picq, il a réalisé deux films : « Tant mieux, tant mieux ! » (1983) et « Dix anges, portraits » (1988) d'après « Le Saut de l'ange ».

S'il y avait un style Bagouet, il résiderait également dans cette curiosité qui a marqué toute une génération.

En 1993, les danseurs de sa compagnie fondent Les Carnets Bagouet afin de préserver et transmettre le patrimoine artistique du chorégraphe. Ils proposent le répertoire à d'autres compagnies et de nombreuses écoles.


Source : Philippe Verrièle - Extrait de « 99 biographies pour comprendre la jeune danse française », Les Saisons de la danse-hors série été 97.


En savoir plus : www.lescarnetsbagouet.org

Raffinot, François

François Raffinot est un chorégraphe français né le 1er janvier 1953 à Paris.
Il découvre assez tôt sa sensibilité pour les arts. À dix ans, il se souvient d'avoir été marqué par la musique moderne et contemporaine, en particulier celle des compositeurs Edgar Varèse, avec son Poème électronique et Belà Bartók.
Il poursuit sa scolarité dans les lycées Montaigne et Louis-le-Grand où son intérêt pour le théâtre laisse rapidement la place à la danse. De fait, à seize ans, en vacances, il assiste à Nomos Alpha de Maurice Béjart, ballet créé à Royan en 1969 sur une musique de Iannis Xenakis. Cette association entre la danse et la musique marque profondément le jeune homme.
 

À dix-sept ans, il s'inscrit aux cours de danse classique dispensés par Igor Fosca à la salle Pleyel. À cette même période, il assiste à de nombreux spectacles, notamment ceux de Merce Cunningham au Théâtre de l'Odéon.
En 1973, âgé de vingt ans, il passe une audition pour le Théâtre du Silence, compagnie alors dirigée par Jacques Garnier et Brigitte Lefèvre. Il s'installe ensuite à Grenoble, où il danse pour Félix Blaska et au Ballet de poche où il rencontre le chorégraphe Alain Deshayes en qui il trouve un interlocuteur perivilégié. Après un bref épisode rouennais, début 1975, il s'essaye au théâtre et au cabaret à Londres, où il joue notamment à la Roundhouse dans La Grande Eugène de Frantz Salieri. Il y approfondit sa culture du cabaret et du music-hall.   
 

Alain Deshayes le met aussi en contact avec Jean-Claude Malgoire, grand spécialiste de la musique baroque. Les deux hommes collaborent une première fois en 1974 pour la reprise des Indes galantes, opéra-ballet de Jean-Philippe Rameau.
En 1975 et 1976, il intègre la compagnie Peter Goss où danse également Dominique Bagouet, et participe activement au collectif chorégraphique Watercress. Parallèlement, il commence en autodidacte ses recherches sur les danses anciennes, en particulier à partir des danses de Guillaume-Louis Pécour notées par Raoul-Auger Feuillet. Viviane Serry qui fait partie de Watercress lui présente alors Francine Lancelot. En 1978, il décide de reprendre ses études et de suivre les cours de licence de Philosophie à l'Université Paris IV-Sorbonne.
 

La vie artistique de François Raffinot permet ensuite de distinguer cinq grandes périodes correspondant aux différentes structures (compagnies ou institutions culturelles) au sein desquelles il développe ses créations : Ris & danceries, qu'il intègre en tant qu'interprète en 1980 mais qu'il co-dirige ensuite (1984 à 1989), la compagnie Barocco (1990-1992), le CCN du Havre – Haute-Normandie, l'Ircam (1999-2002) et enfin le Snarc (2002-2013).
En 1980, il rejoint Ris & Danceries la compagnie de Francine Lancelot dont le travail sur les danses baroques trouve un écho particulier en lui. Il y devient danseur et interprète. Aux côtés de Francine Lancelot, il se réapproprie et réinvente les danses des XVème au XVIIIème siècles. Il prend avec elle la co-direction de la compagnie à partir de 1984. Il se distingue en chorégraphiant les divertissements d'Hippolyte et Aricie (1985) sous la direction de William Christie, d'après une mise en scène de Pier-Luigi Pizzi ou en reprenant la conception de Bal et ballets à la cour de Louis XIV (1987). Pourtant, François Raffinot commence à se démarquer en se consacrant à sa propre écriture de la danse baroque, proposant sa Suitte d'un goût étranger sur une musique de Marin Marais, pièce pour laquelle il demande à Andy De Groat, Dominique Bagouet et Robert Kovich de s'associer au projet. Suivront Caprice (1986) et Passacailles (1987). En 1988, il travaille à nouveau avec le chef d'orchestre Jean-Claude Malgoire pour les recréations de Zéphyre (1988) et Platée (1989).   
 

En 1990, il quitte la compagnie de Francine Lancelot et monte avec Guilène Lloret la compagnie Barroco. Dès lors, il se consacre à l'écriture d'une nouvelle esthétique de la danse baroque qu'il voudrait empreinte de plus de contemporanéité. Ses réflexions s'articulent notamment autour du rapport entre la danse et la musique. C'est pourquoi il crée, au Festival Montpellier Danse, Garden-Party ou les surprises de la conversation pour laquelle le compositeur anglais Michael Nyman réalise les thèmes musicaux. En 1991, il met en scène sous la direction musicale de Jean-Claude Malgoire Les Fêtes vénitiennes dont la première partie est constituée d'extraits de l'opéra éponyme d'André Campra, et la seconde de Pulcinella d'Igor Stravinski. Il chorégraphie l'année suivante Alceste, la tragédie lyrique de Jean-Baptiste Lully, avant de monter Les Barricades mystérieuses, trio créé pour les danseurs du Jeune Ballet de France.   Il dira, concernant ses recherches sur le monde baroque, en réponse à nos questions, qu'il a « gardé de ces études et de ces activités, le goût du flamboyant, des débordements, de la machinerie et de l'illusion ».
 

En 1993, il est nommé co-directeur, avec Guilène Lloret, du Centre chorégraphique national du Havre – Haute-Normandie.   Pour sa première saison, il crée Les Météores. De ses propres mots, la pièce ouvre la voie à une nouvelle ère de création, encourageant un style plus libre et plus personnel. Pour le Festival d'Avignon, en juillet 1994, il crée Adieu, pièce mise en musique par Pascal Dusapin. En août de la même année, il présente Linden, dans le cadre du festival Tanz Im August de Berlin. La musique a été confiée au compositeur finlandais Magnus Lindberg. Adieu et Linden seront ensuite souvent jouées ensemble lors de la même soirée. En 1995, la musique de sa nouvelle création Sin arrimo y con arrimo est confiée une nouvelle fois à Pascal Dusapin. Le titre s'inspire d'un poème de Saint-Jean de la Croix.   En 1996, Au-delà est une commande du Komische Oper de Berlin. La pièce, interprétée par des danseurs allemands, évolue sur des musiques de Giacinto Scelsi. Quelques mois plus tard, Scandal Point est présenté à l'occasion de la 50ème édition du Festival d'Avignon. La pièce frappe par l'utilisation de la voix de Salman Rushdie et du titre très rock du groupe britannique The Rolling Stones, Sympathy for the Devil.   Après avoir réalisé les décors de Sin arrimo y con arrimo, la plasticienne Agnès Lévy collabore à nouveau avec François Raffinot pour Rift, une création pour le festival Octobre en Normandie de 1997. Pour sa dernière année à la tête du centre, il crée Remix sur des musiques de György Ligeti et Heiner Goebbels. On lui doit, à cette même période, la conception et la première édition du Vif du sujet en 1996, manifestation chorégraphique de la SACD au Festival d'Avignon.
 

En 1999, François Raffinot met en place le département chorégraphique de l'Institut de recherche coordination acoustique/musique (Ircam) dont il occupe la direction. Le nouveau département « a pour mission d'établir un programme de sensibilisation à l'art chorégraphique, de déterminer des axes de recherches audiovisuelles en accord avec ceux du département de recherche, de provoquer le développement de certaines techniques en relation avec le département pédagogique, de favoriser les échanges entre jeunes chorégraphes et jeunes compositeurs avec des commandes musicales spécifiques et d'encourager la présence sur scène des instrumentistes ou des chanteurs aux côtés des danseurs ».   De fait, à l'occasion du Festival Agora, François Raffinot crée la pièce Play-Back sur une musique d'Edmund J. Campion, en juin 1999, commandée par l'Ircam et la SACD. En 2000, il travaille en étroite collaboration avec Emmanuelle Vo-Dinh, l'une de ses plus fidèles interprètes, et le compositeur Yan Maresz pour la pièce Al Segno. Enfin, en 2001, il présente P.R. / On Line (Home studio) sur Anthème 2 de Pierre Boulez et Animus de Luca Francesconi.
 

En quittant ses fonctions en juillet 2002, il met en place sa propre structure SNARC (Site nomade des ateliers de recherche chorégraphiques) afin de se consacrer à des laboratoires de recherche et de pédagogie autour du corps et des nouvelles technologies (danse/musique/image). En témoigne pas_de_direction qu'il crée avec le compositeur François Sarhan et la vidéaste Magali Desbazeille. Cette pièce a été conçue pour trois performers. Il produit par la suite une série de Laboratoires : Rebound's Lab avec le percussionniste et metteur en scène Roland Auzet, Totem pour une acrobate, Salomé, Salon littéraire pour quatre écrivains et Set, pièce pour sept femmes au parcours artistique différent (mars 2006). Parallèlement à ces projets, il a inauguré, en 2005, une résidence de trois ans à l'Arsenal de Metz où il crée Set, pièce pour sept femmes au parcours artistiques différent (mars 2006). Il s'est aussi associé au Centre des arts d'Enghien-les-Bains.   Depuis 2009, François Raffinot est régulièrement invité à donner des cours théoriques dans les écoles d'art, les universités et publie ouvrages, articles et fictions.

Il a été professeur de philosophie au Lycée Steiner-Waldorff Perceval de Châtou de 2010 à 2015.

Il a publié deux livres et des articles sur la chorégraphie. Il est également auteur de fictions.

Source : CN D - inventaire des archives de François Raffinot

Pécour, Louis-Guillaume

Danseur, chorégraphe et pédagogue. - Disciple de Beauchamps. - Membre de l'Académie royale de Danse. - Débute à la Cour en 1673 dans "Psyché", participe à la plupart de opéras de Lully. - Soliste depuis 1680, il cesse de se produire vers 1702. - Nommé avec Lestang compositeur de ballets de l'Opéra en 1687, il participe aux mascarades de Cour et aux fêtes de la duchesse du Maine. - Il travaille pour le Collège de Louis le Grand de la Compagnie de Jésus, comme soliste et vraisemblable comme chorégraphe en collaboration avec son maître Pierre Beauchamps, dès 1691 au moins. Il succède à son maître après 1697 jusqu'à 1709.

Source : Data.bnf

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data.bnf.fr

Lancelot, Francine

Francine Lancelot (1929-2003) prend ses premiers cours de danse à 15 ans. Elle se rend à Berlin en 1954 et y reçoit l’enseignement de Mary Wigman. Puis à Paris, elle travaille avec Françoise et Dominique Dupuy. Parallèlement elle apprend le théâtre, le mime et l’acrobatie. Elle est ensuite engagée au Théátre de l’Atelier, aux côtés de Pierre Conté, occasion de découvrir et d’apprendre l’écriture Conté. Elle travaille comme danseuse, chorégraphe, comédienne dans la Compagnie de Jean Dasté à Saint Etienne. Dès 1964, dans le cadre du Musée des Arts et Traditions populaires, elle collecte les danses traditionnelles pour le CNRS, sous la houlette de Jean-Marie Guilcher. Elle enseigne ces danses notamment dans le cadre de l’Institut de Musique et de Danses Anciennes fondé par Philippe Beaussant.

En 1979, Francine Lancelot fait une rencontre déterminante, celle d’Antoine Geoffroy Dechaume, claveciniste et musicologue. Il joue, elle danse, et ce qu’elle lisait dans les livres prend naturellement corps. En 1980, à l’initiative de Philippe Beaussant et de l’IMDA, elle crée la compagnie Ris et Danceries. Elle réunit des danseurs, des chorégraphes, des chercheurs avec qui elle monte une dizaine de spectacles, participe à la réalisation d’opéras, de comédies ballets, sachant tout à la fois restituer au public d’aujourd'hui les savantes chorégraphies de Pécour, et proposer ses propres créations à travers un style baroque rigoureusement étudié. De ce deuxième savoir exigeant un équilibre délicat entre le goût de l’histoire et l’invention personnelle, Rudolf Noureev reconnaît la qualité. Il invite Francine Lancelot à chorégraphier à l’Opéra de Paris le solo "Bach Suite" (1984) ainsi que le ballet "Quelques pas graves de Baptiste" (1985).

Danseuse, chorégraphe, notatrice et novatrice, comédienne, documentariste de danses traditionnelles, Francine Lancelot rassembla toutes ces qualités pour accoucher de tout un continent de la danse, la Belle Dance. Grâce à elle, la Belle Dance revint comme première fois. On ne l’avait jamais vue depuis des siècles. De cet oubli, elle fit un élan. Du signe au mouvement : Francine Lancelot ne fit pas que reconstituer ces chorégraphies, elle les montra dans leur fraîcheur, leur saveur, leur vie.

Source: Site de la compagnie de danse l'Eventail

 

 

Chopinot, Régine

Régine Chopinot, née en 1952 à Fort-de-l'Eau en Algérie, est très vite attirée par la danse. Après des cours de danse classique, elle découvre la danse contemporaine avec Marie Zighera en 1974. Devenue lyonnaise, elle y fonde en janvier 1978 sa première compagnie, la Compagnie du Grèbe qui associe danseurs, comédiens et musiciens. Elle signe alors ses premières chorégraphies. Trois ans plus tard, elle reçoit le deuxième prix au Concours chorégraphique international de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) pour la pièce « Halley's Comet » (1981) rebaptisée « Appel d'air ». 


Ses créations suivantes, « Délices » et « Via », ouvrent la chorégraphie aux apports d'autres médias dont le cinéma. C'est avec « Délices » (1983) que Régine Chopinot commence sa longue collaboration avec le couturier Jean Paul Gaultier, qui marquera l'époque, avec des pièces comme « Le Défilé » (1985), « K.O.K. » (1988), « ANA » (1990), « Saint Georges » (1991) ou « Façade » (1993). Nommée en 1986, directrice du Centre chorégraphique national de Poitou-Charentes à La Rochelle (où elle succède au Théâtre du Silence de Jacques Garnier et Brigitte Lefèvre), qui devient en 1993 le Ballet Atlantique-Régine Chopinot (BARC), Régine Chopinot multiplie les rencontres artistiques : avec des plasticiens comme Andy Goldsworthy, Jean Le Gac ou Jean Michel Bruyère, des musiciens comme Tôn-Thât Tiêt ou Bernard Lubat.


Au début des années 1990, elle quitte – selon son expression – les « espaces de grande légèreté » où, très jeune, elle s'était fait connaître, notamment dans sa collaboration avec Jean Paul Gaultier. Elle se passionne alors pour des expériences de confrontation de la danse contemporaine aux éléments et aux rythmes naturels et de sa mise à l'épreuve de pratiques et de sciences du corps anciennes et complexes, comme le yoga. En 1999, dans le cadre des « artistes associés », Régine Chopinot invite trois personnalités de la danse contemporaine à collaborer pendant trois ans à son projet artistique : Françoise Dupuy, Dominique Dupuy et Sophie Lessard rejoignent l'équipe de danseurs permanents et d'intervenants-chercheurs du BARC, comme interprètes, pédagogues et chorégraphes.


En 2002, elle ouvre le triptyque de la Fin des Temps, une longue remise en cause de l'écriture et de la création chorégraphique conséquente à une mise en crise volontaire des notions générales de temps, de mémoire et de construction. « Chair-obscur », son premier chapitre, est tourné vers un effacement du passé, de la mémoire, et « WHA » vers la disparition du futur. « O.C.C.C. » se préoccupe du « temps qui reste », de ce qu'il reste à faire, ce qui peut être fait encore, à l'endroit simple et essentiel de la représentation. En 2008, « Cornucopiae », la dernière pièce créée au sein de l'institution, signe la fin d'une forme de représentation et ouvre vers une autre proposition de perception sensorielle.


Parallèlement à son travail de chorégraphe, Régine Chopinot collabore en tant qu'interprète avec des artistes qui lui sont proches : Alain Buffard (« Wall dancin' - Wall fuckin' », 2003 ; « Mauvais Genre », 2004), Steven Cohen (« I wouldn't be seen dead in that ! », 2003). Ou encore, elle forme et dirige des danseurs vietnamiens dans le cadre d'une collaboration avec l'École supérieure de danse du Vietnam et l'Opéra-Ballet de Hanoï (« Anh Mat », 2002 ; « Giap Than », 2004). En 2008, la chorégraphe quitte le CCN de La Rochelle et crée la compagnie Cornucopiae - the independent dance, la nouvelle structure qui porte désormais, création et répertoire, tous les travaux de Régine Chopinot. En 2010, elle choisit le port de Toulon pour y vivre et travailler.


Depuis 2009, Régine Chopinot s'aventure, questionne et approfondit sa recherche du corps en mouvement en lien avec la force de la parole auprès de cultures organisées par et sur la transmission orale, en Nouvelle-Calédonie, en Nouvelle-Zélande, au Japon. De nombreux actes artistiques jalonnent ces trois dernières années : pièces chorégraphiques et films réalisés à partir des expériences artistiques In Situ ont été créés dans le cadre du projet Pacifique Sud. La relation privilégiée initiée depuis 2009 avec le groupe du Wetr (Drehu/Lifou), aboutit à la création de « Very Wetr ! » au Festival d'Avignon en juillet 2012, repris au Centre national de la danse en février 2013.


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Site de Cornucopiae

Dernière mise à jour : février 2013

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