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(La)Horde est un collectif de création chorégraphique créé en 2011. Il est dirigé par Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel. Actuellement à la direction artistique du Ballet National de Marseille, ils se situent à la croisée de la danse, des arts visuels et de la performance. (La)Horde se joue des catégories esthétiques et revendique la liberté de collaborer avec des artistes mainstream, mais aussi des communautés invisibilisées par leur âge ou leur handicap, ou rencontrées en ligne. (La)Horde s’intéresse aux corps révoltés, à la danse comme réunification et aux soulèvements populaires qu’elle peut provoquer. 

« On voulait parler des révoltes intimes de la jeunesse et donc petit à petit, on a décidé de prendre un angle particulier : mettre en lumière cette épiphane, l’éveil d’une génération extrêmement consciente des enjeux environnementaux grâce aux réseaux sociaux. » #(LA)HORDE

La révolte dans et par les corps

  1. Les corps en résistance 

(La)Horde s’intéresse à la représentation des corps aujourd’hui à travers les réseaux sociaux, dans l’espace public, sur scène. Le désir de ce collectif est de travailler avec des personnes, des communautés qui « portent dans leurs corps des révoltes puissantes » comme le décrit le collectif dans son interview pour la Haute école des arts du Rhin. Pour ce faire, ils utilisent de nombreux styles chorégraphiques (contemporains, danses traditionnelles, jumpstyle...).   

Alain Damasio, auteur de La horde du contrevent (2004), a travaillé notamment avec le musicien Rone. Dans son texte à propos du spectacle Room With a View, Alain Damasio s’attarde sur les corps révoltés d’une jeunesse qui a beaucoup à exprimer face au monde qui lui a été laissé :

« Les corps sont jeunes, frais, explosifs – pleins d’arêtes et de pointes ébréchées, giclant de fougue et de morgue, de fucks rentrés et de doigts levés dans ta face. C'est une horde qui danse et qui pense avec ses poings et ses pieds. Et qui vient te défier, dans un hacka hacké, où ce qui rougit est moins la peau des poitrines frappée à nu, sans pitié, que la subite prise de conscience, dans ton âme de voyeur, que ce qu'on leur a laissé, en vrai, nous les plus vieux, à cette génération qui pousse, c'est ça : un monde salopé qu'il leur va falloir réparer. »

(La)Horde se penche sur cette jeunesse qui utilise Internet pour communiquer par la danse et exprimer sa puissance. En découvrant le jumpstyle en ligne, le collectif s’est penché sur ce phénomène devenu mondial. Le danseur doit rester dans le cadre d’une caméra fixe, les mouvements se transmettent en ligne : la danse « post-Internet » est née.  

2.  La danse comme acte de résistance

Pour (La)Horde, les corps sont politiques. Qu’ils manifestent dans l’espace public, qu’ils luttent contre les injustices sociales ou qu’ils s’opposent aux injonctions sociétales, la danse devient l’expression des colères et des revendications.  

Le Bassiani est un club LGBTQ de la capitale géorgienne Tbilissi, qui accueille des amateurs de musique techno. Il est un symbole d’émancipation sociale et politique. Suite à une descente policière dans le club, une rave party géante a été organisée devant le Parlement. Cette contestation s’est faite par la danse de manière pacifique et a duré trois jours. Dans Marry me in Bassiani (2019), (LA)HORDE fait se croiser la tradition folklorique et la scène techno de Géorgie, pays qui bruisse de liberté sous un vernis très conservateur.  

La danse pour se rassembler

  1. En mobilisant d’autres formes d’art
     

Bien que les musiques électroniques semblent être le dénominateur commun des spectacles de (La)Horde, le collectif développe une richesse de pensée foisonnante. Grâce à des propositions protéiformes, c’est une vision moderne de la société qui nous est transmise.

La Minute du spectateur (2019) : (la)Horde

S’interrogeant sur le concept de danses post-internet et sur la performance, (La)Horde aime aussi faire s’entremêler les styles et créer des mariages explosifs : vidéos, jeu verbal entre les danseurs, multimédia, danses traditionnelles, et bien évidemment la techno. Le spectacle Room With a View confirme le goût du collectif pour cette musique : en collaboration avec l’artiste Rone, ils présentent la dernière rave avant l’apocalypse.

« La danse est au cœur de notre travail et autour d’elle, nous développons des pièces chorégraphiques, des films, des performances et des installations. Nous avons construit un travail protéiforme qui s’enrichit constamment. » #(LA)HORDE

Interview de Rone

2.   Room With a View : une réponse collective face à l’effondrement écologique
 

« Nous avons pensé ce spectacle comme celui d’un difficile éveil des consciences, d’une marche forcée par la perspective écrasante de l’effondrement. » #RONE & (LA)HORDE

Le message principal du spectacle Room with a View est l’urgence écologique et sociale, un sujet qui était cher à Rone, le compositeur, mais aussi à (La)Horde. Cherchant à faire réagir de manière optimiste les consciences, Room With A View nous invite à nous questionner sur l’effondrement environnemental que l’homme provoque. Grâce à une danse vivifiante et solaire, Rone et (La)Horde nous appellent à imaginer un combat écologique et humain.

« L’effondrement est le thème central, mais l’important, pour nous, c’est cette question : comment faire ressortir les spectateurs avec cette ‘niaque’ que l’on donne à voir sur scène ? » #RONE & (LA)HORDE

     

Cette exposition a été réalisée par un groupe d'étudiants de l'Université de Lyon 2, issus du Master Arts de la scène et du spectacle vivant (théâtre et danse), en collaboration avec la Biennale de la danse - édition 2021 et Numeridanse. 

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