Danse et accessoires
2018 - Réalisateur-rice : Plasson, Fabien
Chorégraphe(s) : Massine, Léonide (Russian Federation) Baker, Joséphine (United States) Nikolaïs, Alwin (United States) Rizzo, Christian (France) Bourgeois, Yoann (France) Fontaine, Geisha (France)
La danse serpentine
Fuller, Loïe (United States)
1905
Chorégraphe(s) : Fuller, Loïe (United States)
Parade
Massine, Léonide (France)
2008 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Massine, Léonide (Russian Federation)
Producteur vidéo : Maison de la Danse
Integral video available at Maison de la danse de Lyon
Banana's dance
Baker, Joséphine (United States)
1926
Chorégraphe(s) : Baker, Joséphine (United States)
Sanctum - Imago
Nikolaïs, Alwin (United States)
1964 - Réalisateur-rice : Louis, Murray
Chorégraphe(s) : Nikolaïs, Alwin (United States)
Producteur vidéo : Murray Louis
100% polyester, objet dansant n°( à définir)
100% polyester, objet dansant n°( à définir) (100% polyester, objet dansant n°( à définir))
Une pièce mécanique
Fontaine, Geisha (France)
2009 - Réalisateur-rice : Centre national de la danse, Réalisation
Chorégraphe(s) : Fontaine, Geisha (France) Cottreau, Pierre (France)
Producteur vidéo : Centre national de la danse
Integral video available at CND de Pantin
Danse et accessoires
2018 - Réalisateur-rice : Plasson, Fabien
Chorégraphe(s) : Massine, Léonide (Russian Federation) Baker, Joséphine (United States) Nikolaïs, Alwin (United States) Rizzo, Christian (France) Bourgeois, Yoann (France) Fontaine, Geisha (France)
Auteur : Julie Charrier
Découvrir
Dès la fin du 19ème siècle, les accessoires ont permis d’agrandir les corps, d’étendre ou de contraindre la danse. L’utilisation d’objets pourrait être la signature de l’entrée dans la modernité et donnera naissance à la diversité de la danse du 20ème siècle, à ses nombreuses écoles et styles.
Description
La danse serpentine - Loïe Fuller
Avec son jeu de lumières et de voiles, on peut dire que la première chorégraphe danseuse à utiliser des accessoires fut Loïe Fuller. Elle fut l’une des reines de la Belle Époque et la première artiste moderne à se produire en solo en marge des ballets classiques et des spectacles de revue. Loïe Fuller développa une danse très personnelle à partir d’un genre répandu à l’époque sur les scènes du Music Hall : la Skirt Dance. Elle s’affranchit des codes- et invente en quelque sorte la performance multimédia.
Dans sa Danse serpentine, le corps de la danseuse se perd au profit des mouvements ondoyants créés par le jeu des voiles et par les effets de miroir et de couleurs des projections de lumière. Elle éblouit les plus grands et inspira les Symbolistes et les artistes de l’Art Nouveau.
Parade – Serge de Diaghilev
Au cours des années 20, la rencontre entre les arts plastiques et les arts de la scène influença fortement l’écriture chorégraphique. Les mouvements durent être adaptés à la réalité physique des costumes et des accessoires. Dans la célèbre pièce des Ballets Russes, Parade, la danse de chacun des personnages est influencée par le costume ou l’accessoire porté. Jean Cocteau, auteur du livret rappelle à ce propos que les costumes et décors imaginés par Pablo Picasso ont obligé Léonide Massine « à rompre avec l’ancienne formule ». Parade est d’ailleurs souvent présenté comme le premier ballet moderne.
La danse des bananes - Joséphine Baker
Au cœur des années folles, Joséphine Baker, figure de proue de la Revue Nègre, donna lieu à un engouement nouveau pour tout ce qui renvoyait à l’Art Nègre. Sous ses airs facétieux et avec sa ceinture de bananes désopilante, mêlant jazz, charleston et danses primitives, Joséphine Baker bouleversa par son accoutrement tous les poncifs de ce milieu de 20ème siècle a la fois fasciné par l’exotisme et mal à l’aise avec tout ce qui sortait de la culture européenne.
Sanctum et Imago – Alwin Nikolaïs
Dans les années 50 et 60, Alwin Nikolaïs expérimenta les corps et l’espace scénique. Pour servir son concept de théâtre total, il crée lui-même ses musiques, décors et lumières et utilisa beaucoup les masques et accessoires : « les masques pour que le danseur devienne quelque chose d’autre » disait-il « et les accessoires pour pousser sa taille physique plus loin dans l’espace. ». Un critique américain disait : « Chez Nikolaïs, les danseurs accessoirisent et les accessoires dansent. »
100% polyester, objet dansant n°(à définir) – Christian Rizzo
Aujourd’hui, les chorégraphes contemporains continuent d’expérimenter ces objets dansants, qui deviennent alors de véritables partenaires de création. Ces artistes sont souvent à la croisée des arts du cirque, des arts de l’installation et de la danse contemporaine. Ils détournent les accessoires de l’usage uniquement performatif qui leur était réservé jusqu’alors pour les emmener vers une poésie du vertige et de la grâce.
100% polyester, objet dansant n°(à définir), un petit bijou poétique concocté par Christian Rizzo et Cathy Olive, fait danser l’accessoire. C’est le vent venu des ventilateurs posés sur scène qui permet à deux tuniques de s’enlacer, de tourner et de s’incarner par le mouvement éolien. Issu d’une formation en arts plastiques et en stylisme, Christian Rizzo fusionne les arts de l’installation et de la performance et met en scène aussi bien des artistes que des objets.
Cavale - Yoann Bourgeois
Yoann Bourgeois, chorégraphe, jongleur, et joueur, s’amuse de l’instabilité du corps et des objets et revendique une « esthétique du risque » faite de jeux de vertige. Dans Cavale, il met en scène un socle /trampoline, un escalier, deux danseurs et le déséquilibre tout juste situé entre la chute et la suspension. Les accessoires sont un prétexte à l’élan, au point de suspension, au contrepoint musical.
Une pièce mécanique - Geisha Fontaine et Pierre Cottreau
Geisha Fontaine et Pierre Cottreau sont friands de toutes sortes de détournement des codes. Le spectacle intitulé Une pièce mécanique réunit sur scène deux danseurs et un corps de ballet mécanique composés de 25 sculptures mobiles.
Danseurs et objets sont ici sujets et matières de la danse. Cette danse faite de programmation informatique, de mathématiques et de géométrie, amène les interprètes humains à se métamorphoser au contact des mécaniques. La composition, entre humains et objets, renvoie alors à un dispositif poétique inédit. Et du virtuel au vivant, l’émotion persiste.
Approfondir
Ouvrages et chapitres
BOISSEAU, Rosita. Panorama de la danse contemporaine, Paris : Textuel, 2008. p. 219-225 et 531-535. (Musiques et danse Beaux livres).
FULLER, Loïe. Ma vie et la danse : autobiographie, Paris : l'Oeil d'or, 2000. 180 p. (Mémoires & Miroirs).
ROUSIER, Claire. Oskar Schlemmer, L'homme et la figure d'art, Paris : Centre National de la Danse, 2001. 173 p. (Recherches).
SINA, Adrien. Feminine Futures : Valentine de Saint-Point - Performance, danse, guerre, politique et érotisme, Dijon : Les Presses du Réel, 2011. 512 p.
SUQUET, Annie. L'Éveil des modernités : une histoire culturelle de la danse, Paris : Centre National de la Danse, 2012. 960 p. (CND Hors collection).
Catalogue d’exposition
PAMS, Françoise (dir.). Danser sa vie, Catalogue d’exposition (Paris, Centre Georges Pompidou, novembre 2011 – avril 2012), Paris : Centre Georges Pompidou, 2012. p. 99-103 et 110-113.
Emission de radio
GARRIGOU-LAGRANGE, Matthieu. Joséphine Baker (1906-1975) [podcast], in Une vie, une œuvre [en ligne], France Culture, 2012, 58 min. Disponible sur : https://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/josephine-baker-1906-1975
Auteur
Générique
Sélection des extraits
Julie Charrier
Textes et sélection de la bibliographie
Julie Charrier
Production
Maison de la Danse
Le Parcours « Danse et accessoires » a pu voir le jour grâce au soutien du Secrétariat général du Ministère de la Culture et de la Communication - Service de la Coordination des politiques Culturelles et de l'Innovation (SCPCI)