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La danse au Québec : Les corps déraisonnables

02:49

Black and Tan

Sullivan, Françoise (France)

03:01

Violence

Fortier, Paul-André (Canada)

03:10

Un peu de tendresse bordel de merde !

St-Pierre, Dave (Canada)

Maison de la Danse de Lyon 2008 - Réalisateur-rice : Picq, Charles

Chorégraphe(s) : St-Pierre, Dave (Canada)

Producteur vidéo : Maison de la Danse

Vidéo intégrale disponible à la Maison de la danse de Lyon

Découvrir l'œuvre dans la vidéothèque
07:37

La la la Human Sex (duo n°1)

Lock, Édouard (Canada)

02:40

Cartes postales de Chimère

Bédard, Louise (Canada)

03:00

Je suis un autre

Gaudet, Catherine (Canada)

02:34

Snakeskins

Lachambre, Benoît (Canada)

La danse au Québec : Les corps déraisonnables

Maison de la Danse de Lyon 2018 - Réalisateur-rice : Plasson, Fabien

Chorégraphe(s) : Sullivan, Françoise (Canada) Fortier, Paul-André (Canada) St-Pierre, Dave (Canada) Lock, Édouard (Canada) Bédard, Louise (Canada) Gaudet, Catherine (Canada) Lachambre, Benoît (Canada)

Auteur : Geneviève Dussault

en fr

Découvrir

 On a souvent utilisé pour caractériser la danse québécoise les termes rebelle, sans tradition, insoumise, éclectique. Dans les années 70-80, quelques compagnies d’avant-garde, dont le Groupe Nouvelle Aire et le Groupe de la Place Royale, deviennent  le terreau fertile d’où émergent nombre de chorégraphes indépendants ressentant l’urgence de développer leurs propres langages. La  « nouvelle danse » des années 80 surprend par son inventivité et sa corporéité débridée. Elle ne s’appuie pas sur des fondements académiques comme la danse de tradition européenne mais plutôt sur une suite de ruptures, de lâcher-prises et de provocations. 

Ce sont donc des œuvres très personnelles et subjectives qui balisent l’histoire chorégraphique du Québec, mais toutes ont un point commun : la mise en jeu à haut risque du corps sur le plan physique et sur le plan symbolique.

Description

 Black and Tan - Françoise Sullivan

Lors de la création de Black and Tan, Françoise Sullivan s’est laissée porter par la musique de Duke Ellington et s’est mise à l’écoute des mouvements qui surgissaient. La danseuse s’abandonne aux sensations corporelles qui s’invitent au passage, que ce soit par un roulement des yeux ou des orteils. Le costume, partenaire automatiste, donne à la danse un aspect intemporel et chamanique.

Violence - Paul-André Fortier

Violence, chorégraphiée par Paul-André Fortier fait partie d’un lot d’œuvres coup- de-poing qui ont vu le jour dans les années 80.  Elle illustre bien l’influence de la danse-théâtre sur la danse québécoise. Pour s’affranchir du formalisme qui caractérisait la danse moderne montréalaise, le chorégraphe joue ici dans un registre émotif trouble qui met en jeu les tensions sexuelles et relationnelles d’un couple névrosé. La répétition de séquences de mouvements jusqu’à saturation, le détachement émotionnel des protagonistes sur fond de musique d’ambiance anodine provoquent la distanciation nécessaire à la dureté du propos et rappelle le travail de Pina Bausch.

Un peu de tendresse borde de merde! - Dave St-Pierre

On peut voir dans cet extrait de Un peu de tendresse bordel de merde! le thème du couple revisité. Dave St-Pierre crée dans l’urgence. Celle de vivre et celle de dire. Son carpe diem s’exprime dans une danse viscérale, physique et crue. Cette fois, l’indifférence et le détachement ne sont pas évoqués par la légèreté de la musique ambiante mais par la présence silencieuse et impassible d’une rangée de danseurs assis à l’arrière- scène. Ce même regard froid et lucide du chorégraphe s’exprime dans ces corps lourds et sans pudeur captifs d’un inlassable cycle de chutes.

Duo 1 - Édouard Lock

Édouard Lock et sa muse Louise Lecavalier ont galvanisé les foules avec une gestuelle où risque et vélocité nous tiennent dans un état de qui-vive. Chorégraphié au quart de tour,  Duo 1, met en scène un couple improbable. Ici, la chorégraphie subvertit les codes du costume du genre et du pas-de-deux classique. La ballerine en tutu déploie une force surprenante lorsqu’elle soulève son partenaire et ses pirouettes horizontales semblent être attirées vers le sol écorchant au passage l’utopie de l’envol. On se surprend à se demander quelle fragilité se cache derrière toute cette force ?

Cartes Postales de chimère - Louise Bédard

Une femme voyage et sa danse en trace le récit dans l’espace et le temps. La gestuelle foisonnante de Louise Bédard semble une langue étrangère dont on ne comprend pas les mots mais dont on perçoit intuitivement le sens et les inflexions émotives. Interprétée par la chorégraphe, qui module avec aisance ce langage idiosyncratique, Cartes postales de chimère rappelle la liberté de la danse automatiste et ses racines féminines.

Je suis un autre - Catherine Gaudet

Le couple mi humain mi animal que met en scène Catherine Gaudet dans Je suis un autre déjoue les attentes. Oscillant entre conflit et étreinte ce couple androgyne évolue par saccades.  Le mouvement est implosif, le tonus élevé et l’énergie contenue. Même dans l’enlacement, les formes humaines prennent des allures végétales.  

Snakeskin - Benoit Lachambre

L’écoute des sensations se trouve au cœur du travail créatif de Benoit Lachambre qui, par un fin travail sur la perception, tente de décloisonner l’imaginaire et de libérer le corps de ses à-priori. La mue dans Snakesksin, au-delà du principe de transformation, sous-entend la coexistence de plusieurs corps, la coprésence d’une multiplicité d’états provoqués par différentes relations à l’espace et à la musique interprétée en direct. En modulant son rapport à la gravité par des jeux de suspension ou de résilience en interaction avec un réseau de fils horizontaux, Lachambre nous plonge dans une expérience somatique multi-sensorielle.

Approfondir

 Ouvrages et chapitres

LINDBERG, Allana. From automatism to Modern Dance, Françoise Sullivan with Franziska Boas. Toronto: Dance Collection Dance, 2003. 157 p.

MASSOUTRE, Guylaine. « L’affirmation du danseur : les solos de Paul-André Fortier », in WEBB, Brian, Ode au corps : Une histoire de danse, Canada, The Banff Centre Press, National Arts Centre, Canada Dance Festival, 2002. 119 p.

TEMBECK, Iro. Danser à Montréal : germination d’une histoire chorégraphique. Montréal : Presses de l’Université du Québec, 1991. 335 p.

Articles et revues

DAVIDA, Dena. « L’énergie brute; perspective esthétique de la jeune relève de la danse montréalaise », in Actes du Colloque "Estivales 2000" Canadian Dancing Bodies Then and Now / Les corps dansants d’hier à aujourd’hui  au Canada,  Toronto, Dance Collection Danse Press/es, 2000.

FEBVRE, Michèle, « Danse insoumise », in Françoise Sullivan, Montréal, Musée des Beaux-Arts de Montréal, éd. Parachute, 2003, p. 68.

LEVESQUE, Solange. « Les corps glorieux», in GELINAS, Aline (dir.), Les Vendredi du corpslJeu, Montréal, Cahiers de théâtre Jeu, 1993, p. 37-50.

MASSOUTRE, Guylaine, « La douloureuse beauté d’exister » in SAINT-PIERRE, Christian, Cahiers de Théâtre Jeu, n° 108, Cahier de théâtre Jeu inc., septembre 2003, p. 150-155.

Site web

Toile-mémoire de la danse au Québec (1895-2000) [en ligne]. Québec Danse. Disponible sur : http://www.quebecdanse.org/rqd/memoire

Auteur

Chargée de cours au Département de danse de l’Université du Québec à Montréal depuis 1984, Geneviève Dussault enseigne l’analyse du mouvement, le rythme corporel et l’histoire de la danse. Détentrice d’une maîtrise en danse de l’Université York de Toronto (1991) portant sur l’analyse comparative du Baratha-Natyam et de la danse baroque, elle aussi est certifiée en analyse du mouvement du Laban/ Bartenieff Institute of Movement Studies (1996). Elle a œuvré en tant que chorégraphe-interprète en  danse contemporaine et baroque et s’est produite au Canada et en Europe grâce à l’appui du Conseil des Arts et des Lettres du Québec. 

Générique

Sélection des extraits

Geneviève Dussault 

Textes et sélection de la bibliographie
Geneviève Dussault 

Production
Maison de la Danse


Le Parcours « La danse au Québec : Les corps déraisonnables »  a pu voir le jour grâce au soutien du Secrétariat général du Ministère de la Culture et de la Communication - Service de la Coordination des politiques Culturelles et de l'Innovation (SCPCI)  

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