Des genres et des styles
2018 - Réalisateur-rice : Plasson, Fabien
Chorégraphe(s) : Mudgal, Madhavi (India) Valli, Alarmel (India) Petipa, Marius (France) Ek, Mats (Sweden) Carlson, Carolyn (France) Rizzo, Christian (France) Brown, Trisha (United States) Merzouki, Mourad (France) Marin, Andrés (Spain)
Samanvaya
Mudgal, Madhavi (India)
2006
Chorégraphe(s) : Mudgal, Madhavi (India) Valli, Alarmel (India)
Producteur vidéo : Maison de la Danse
Vidéo intégrale disponible à la Maison de la danse de Lyon
Blue Lady
Blue Lady (Italy)
1983 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Blue Lady (Italy)
Producteur vidéo : Maison de la Danse
Vidéo intégrale disponible à la Maison de la danse de Lyon
100% polyester, objet dansant n°( à définir)
100% polyester, objet dansant n°( à définir) (100% polyester, objet dansant n°( à définir))
Interplay
Slide, Jimmy (United States)
2004 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Slide, Jimmy (United States)
Producteur vidéo : Maison de la Danse
Vidéo intégrale disponible à la Maison de la danse de Lyon
El Trilogy
Brown, Trisha (United States)
2001
Chorégraphe(s) : Brown, Trisha (United States)
Producteur vidéo : Maison de la Danse
Vidéo intégrale disponible à la Maison de la danse de Lyon
Agwa
Merzouki, Mourad (France)
2008 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Merzouki, Mourad (France)
Producteur vidéo : Les films Pénélope
El cielo de tu boca
Marin, Andrés (Spain)
2009 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Marin, Andrés (Spain)
Producteur vidéo : Maison de la Danse
Vidéo intégrale disponible à la Maison de la danse de Lyon
Katlehong Cabaret
Katlehong Cabaret (France)
2013 - Réalisateur-rice : Plasson, Fabien
Producteur vidéo : Maison de la Danse
Des genres et des styles
2018 - Réalisateur-rice : Plasson, Fabien
Chorégraphe(s) : Mudgal, Madhavi (India) Valli, Alarmel (India) Petipa, Marius (France) Ek, Mats (Sweden) Carlson, Carolyn (France) Rizzo, Christian (France) Brown, Trisha (United States) Merzouki, Mourad (France) Marin, Andrés (Spain)
Auteur : Anne Décoret-Ahiha
Découvrir
Qu’est-ce que la danse ? En donner une définition universelle, applicable à toutes les formes rencontrées de par le monde, c’est ce qu’ont entrepris, dans les années 1960 les anthropologues de la danse.
Derrière les termes de « classique », « contemporain », ou « jazz »…, se distinguent des ensembles de traits caractéristiques sur le plan gestuel, dynamique, musical, spatial et même vestimentaire.
Une fois muni des codes et conventions qui régissent un genre particulier, le spectateur est plus à même de l’identifier et d’en apprécier toute la teneur. Mais entre danseurs de « hip hop », de « flamenco », de « contemporain »…, il y a aussi des différences de style qui tiennent à la personnalité, à la sensibilité des interprètes.
Certains opèrent des croisements en puisant leur inspiration dans différents langages. D’autres entreprennent d’explorer des voies nouvelles, contribuant ainsi à l’émergence de nouveaux courants. Art vivant, la danse demeure unique en son genre !
Description
Samanvaya - Madhavi Mudgal et Alarmel Valli
En Inde où tout art est sacré, il existe une danse classique qui puise son origine dans les grands textes mythologiques. Elle se décline en sept principaux styles dont le « Bharata Natyam », interprété par la danseuse à gauche de l'écran et « l’Odissi », à droite. Alarmel Valli et Madhavi Mudgal mettent en perspective ces deux styles faisant ainsi ressortir leurs singularités et leurs similitudes. La posture très verticale de l’une contraste avec la courbe onduleuse de l’autre marquée par trois points de flexion : tête, buste, hanches. Si la gestuelle des mains relève de la même symbolique, voyez comme le geste s’engage différemment ! Chaque style exprime l’énergie de la divinité à laquelle il est lié. Puissance et vigueur, pour le premier, à l’image du dieu Shiva. Grâce et sensualité pour le second, plus en accord avec le tempérament de Vishnou.
Le lac des cygnes – Marius Petipa
Revenons en Europe avec Le Lac des Cygnes. Tutus et pointes sont une des caractéristiques du langage académique. Basé sur le principe de l’en-dehors et de l’aplomb, il se déploie en lignes pures et harmonieuses : verticalité de la jambe d’appui, arabesque de la jambe arrière, diagonale des bras que prolonge une main gracieuse. Cette logique du mouvement se retrouve dans les déplacements impeccablement synchrone du corps de ballet qui découpe l’espace scénique en formes linéaire, circulaire, rectangulaire. Cet enjeu d’uniformité est aussi l’un des ressorts de la danse classique.
Giselle – Mats Ek
Ce développé de la jambe, cet étirement en arrière du bras opposé, voilà un mouvement et une forme caractéristiques de la danse classique. Et pourtant, la chorégraphie de Mats Ek relève davantage du « néoclassique ». En attestent le passage au sol, où la danseuse rampe sous son partenaire, ou encore sa marche pieds parallèles et même en dedans. Autant d’éléments peu conformes aux codes académiques ! Employer le vocabulaire classique tout en prenant quelques libertés avec ses conventions, c’est ce qu’ont entrepris, au cours du XX° siècle, des chorégraphes russes tels que Michel Fokine ou George Balanchine. Mais le terme « néoclassique » n’apparaîtra, quant à lui, qu’en 1949, sous la plume de Serge Lifar.
Blue lady – Carolyn Carlson
1980 marque l’explosion de la danse contemporaine française. Par ce nouveau terme, la jeune génération qui a fréquenté les écoles modernes américaines et allemandes revendique le droit d’exister sur la scène chorégraphique. Point de ressemblances entre les différentes signatures qui sont alors révélées. On parle ainsi d'une danse d’auteur, qui compte autant de visages que de chorégraphes.
Le style de Carolyn Carlson est immédiatement reconnaissable : fluidité du torse, projection multidirectionnelle des bras et de la jambe ; élans détournés, enroulés, arrêtés ; sautillés tournoyants et savants ralentis. L’étendue de qualités dans le mouvement rend la danse de Carlson imprévisible et traversée de fantaisie.
100% polyester – Christian Rizzo
Par la disparition physique de l’interprète et la simplicité du dispositif, cette installation de Christian Rizzo interroge l’origine du geste dansé. Où ce dernier commence-t-il? Provient-il nécessairement du corps du danseur ? Et le spectacle chorégraphique, suppose-t-il d’être dansé ? Voilà les questionnements soulevés au début des années 90 par une tendance du courant de la danse contemporaine française, “la non danse”, qui rejette la virtuosité et la technicité, en retirant le mouvement dansé.
Interplay - Jazz tap ensemble
Le jazz, c’est d’abord une musique puis toute une série de danses aux rythmiques syncopées. Parmi elles, les claquettes ou « tap dance » ont pour particularité d’utiliser le pied comme un véritable instrument de percussion. Elles développent une complexité de combinaisons rythmiques et sonores selon que l’impact au sol passe par le talon, la pointe du pied ou le plat de la chaussure. Pour ce faire, les danseurs varient sans cesse leur appuis, passant d’une jambe sur l’autre, enchaînant glissades, sauts, pas chassés et croisés. Lorsque l’orchestre fait silence, ils laissent libre cours à l’improvisation, rivalisant d’adresse avant de reprendre ensemble le même enchaînement.
El Trilogy – Trisha Brown
Figure majeure de la danse postmoderne née aux États-Unis dans les années 1960, qui refusait autant l’héritage académique que moderne, Trisha Brown se nourrit dans cette pièce plus récente de l’esprit du jazz. Les qualités propres à la danse de la chorégraphe américaine - relâché, fluidité – trouvent une résonance dans les isolations et déhanchés de la danse jazz. En dialogue intime avec la musique, la chorégraphie se fait aussi orchestrale. Les interprètes apparaissent non pas comme un groupe synchrone mais comme autant de corps instruments qui, tout en jouant ensemble, expriment chacun leur spécificité.
Agwa - Mourad Merzouki
Les danseurs d’Agwa sont eux aussi brésiliens. Mais le chorégraphe de cette pièce n’est autre que Mourad Merzouki de la compagnie Käfig. Sur le thème de l’eau, précieuse source de vie, il a conçu une danse qui entremêle les figures du "Smurf", du Break à celles de la capoeira et de la samba. Quant à la bande son, composée elle aussi de divers styles musicaux, plutôt insolites sur ces gestuelles, elle participe à la montée en puissance de l’énergie des danseurs.
El cielo de tu boca - Andrés Marin
Le flamenco, danse gitane d’Andalousie devenue un art théâtral à l’orée du XX° siècle, continue d’explorer de nouvelles voies. Andrés Marin incarne ce flamenco que l’on pourrait qualifier de « contemporain » par son esthétique scénique épurée, mais aussi par son style singulier. Sa manière de frapper le pied au sol est délicate et nuancée. Ses bras dessinent un espace plutôt linéaire. Alternant entre tension intense et relâchement, la danse reste néanmoins fidèle à cette énergie flamenca si caractéristique qui confine parfois à la transcendance : cette chose intraduisible qu’on appelle le « duende ».
Katlehong Cabaret – Via Katlehong
Énergie, ferveur, entrain, c’est ce que communiquent les danseurs sud africains de Via Katlehong. On retrouve la dimension percussive de la danse : avec des frappes de pieds, de mains qui caractérisent le gumboots, danse élaborée par les mineurs noirs en Afrique du Sud qui développèrent un code de communication rythmique avec leurs bottes de caoutchouc. Le gumboots est aujourd’hui dansé sur les scènes internationales par des troupes désireuses de révéler l’histoire du peuple sud africain. C’est le cas de Katlehong Cabaret, un spectacle conçu comme une succession de tableaux qui évoquent la vie dans les townships.
Approfondir
Ouvrages
BRETECHE, Guy. Histoire du Flamenco : Eloge de l'éclair. Biarritz : Atlantica, impr. 2008. 257 p.
CHALLET-HAAS, Jacqueline. Terminologie de la danse classique. Paris : éd. Amphora, 1987. 159 p. (Sports et loisirs).
FRETARD, Dominique. Danse contemporaine : danse et non danse : vingt-cinq ans d'histoires. Paris : Editions Cercle d'art, impr. 2004. 174 p. (Le cercle chorégraphique contemporain ; 1).
GUEST, Ivor, ALEXANDRE, Paul (trad.). Le Ballet de l'Opéra de Paris : trois siècles d'histoire et de tradition. Paris : Théâtre National de l’Opéra : Flammarion, 2001. 336 p.
LUSTI-NARASIMHAN, Manjula. Bharatanatyam : la Danse classique de l'Inde. Genève : Adam Biro ; Musée d’ethnographie de Genève, 2002. 175 p.
MOÏSE, Claudine. Danse hip hop : respect!. Montpellier : Indigène, 2004. 135 p. (Indigène esprit).
NOISETTE, Philippe. Danse contemporaine mode d’emploi. Paris : Flammarion, 2010. 254 p.
PLISSON, Michel. Tango : du noir au blanc. Paris : Cité de la musique ; Arles : Actes Sud, 2001. 1 vol. (180 p.) + 1 CD audio. (Musiques du monde).
POUDRU, Florence. Serge Lifar : la danse pour patrie. Paris : Hermann, DL 2007. 255 p. (Hermann Danse).
SEGUIN, Eliane. Danse jazz : une poétique de la relation. Pantin : Centre national de la danse, 2017. 352 p.
SORIGNET, Pierre-Emmanuel. Danser : enquête dans les coulisses d'une vocation. Paris : La Découverte, impr. 2010. 321 p. (Textes à l’appui. Série Enquêtes de terrain).
VENKATARAMAN, Leela, PASRICHA, Avinach. La danse classique indienne : une tradition en transition. [S.I.] : Editions de Lodi, 2003. 144 p.
Article en ligne
AUGE, Catherine, PAIRE, Yvonne. L'Engagement corporel dans les danses traditionnelles de France métropolitaine [en ligne]. Ministère de la culture et de la communication, 2006. Disponible sur : http://www.culture.gouv.fr/culture/dmdts2006/publications/etude-dansestraditionnelles.pdf
Auteur
Anne Décoret-Ahiha est anthropologue de la danse, docteur de l'Université Paris 8. Conférencière, formatrice et consultante, elle développe des propositions autour de la danse comme ressource pédagogique et conçoit des processus participatifs mobilisant la corporéité. Elle anime les « Échauffements du spectateur » de la Maison de la Danse.
Générique
Sélection des extraits
Olivier Chervin
Textes et sélection de la bibliographie
Anne Décoret-Ahiha
Production
Maison de la Danse
Le Parcours "Des genres et des styles" a pu voir le jour grâce au soutien du Secrétariat général du Ministère de la Culture et de la Communication - Service de la Coordination des politiques Culturelles et de l'Innovation (SCPCI)