Doubt and Certitude
1993
Choreographer(s) : Giordano, Raffaella (Italy)
Present in collection(s): CNDC - Angers
Video producer : CNDC Angers
Doubt and Certitude
1993
Choreographer(s) : Giordano, Raffaella (Italy)
Present in collection(s): CNDC - Angers
Video producer : CNDC Angers
Doubt and Certitude
Giordano, Raffaella
Raffaella Giordano trained and worked as a performer from 1980 to 1984 with the choreographer Carolyn Carlson at Teatro La Fenice in Venice, in 1981 she danced as an interpreter with the Wuppertal Tanztheater directed by Pina Bausch in the pieces "Kontakthof", "Blaubart" and "Le sacre du printemps". In 1984 she joined the company L’ Esquisse in Paris directed by Joelle Bouvier and Régis Obadia. Before embarking on her own research and creating many distinguished pieces, she performed in "il Muro" by Pippo del Bono in 1990 and worked with various other authors and directors. In 1984 she co-founded the historical collective Sosta Palmizi. A performer of great stage presence and a rigorous choreographer with an unmistakable style, Raffaella Giordano made her debut in 1987 with her first piece for seven dancers, "Ssst ..." followed by "Inuit" in 1989 and "Il volto di Aria" in 1995, commissioned by Pina Bausch for the Folkwang Hochschule company in Essen. In 2012 she performed in the role of the angel in "Caino", directed by Cesare Ronconi, on texts by Mariangela Gualtieri. In the same year Raffaella Giordano begins a choreographic path with the dancer and choreographer Maria Muñoz co-director along with Pep Ramis of the Spanish company Mal Pelo based in Girona. In the fall of 2013 she takes part in the movie "Il giovane favoloso". Raffaella Giordano teaches both in Italy and abroad, also taking part in drama training projects. From 2009 to 2012 she directed "Scritture per la Danza Contemporanea" a twice-yearly course for the development and awareness of body arts.
Raffaella Giordano s’est formée et a travaillé comme interprète de 1980 à 1984 avec la chorégraphe Carolyn Carlson au Théâtre La Fenice de Venise. En 1981 elle danse au Tanztheater Wuppertal, dirigé par Pina Bausch dans les pièces "Kontakthof", "Blaubart" et "Le sacre du printemps". En 1984, elle rejoint à Paris L'Esquisse dirigé par Joëlle Bouvier et Régis Obadia, avant de se lancer dans sa propre recherche et de créer de nombreuses oeuvres reconnues pour leur qualité et leur audace. En 1990 elle participe à "il Muro" de Pippo del Bono et collabore aussi avec d'autres auteurs et réalisateurs. En 1984 elle co-fonde le collectif historique Sosta Palmizi. Interprète de forte présence scénique, rigoureuse dans son écriture, Raffaella Giordano fait ses débuts en 1987 avec sa première oeuvre écrite pour sept danseurs, "Ssst..." et commence à travailler comme chorégraphe pour le Folkwang Hochschule d'Essen en Allemagne, où elle crée "Inuit" sous la direction de Pina Bausch, puis en 1995 le spectacle "Il volto di Aria". En 2012 elle participe comme interprète au rôle d’ange à "Caino", mise en scène de Cesare Ronconi sur les textes de Mariangela Gualtieri. Dans le même an, Raffaella Giordano commence un parcours chorégraphique avec la danseuse et chorégraphe Maria Muñoz codirettrice avec Pep Ramis de la compagnie espagnole Malpelo de Girona. En automne de 2013 elle participe aux reprises du film “Il giovane favoloso". Raffaella Giordano poursuit une intense activité de formation pédagogique en diverses écoles d'Italie et d'ailleurs et au sein de projets de formation théâtrale. De 2009 à 2012, elle dirige « Scritture per la Danza Contemporanea », un cours biannuel de développement et sensibilisation des arts du corps.
Source: Raffaella Giordano 's website
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Du doute et de la certitude
Choreography : Raffaella Giordano
Interpretation : promotion 1991-1993 des étudiants du CNDC : Josep Caballero Garcia Fabrice Garcia Virginie Garcia Delphine Gaud Catherine Letinturier Stéphane Mougène Sofie Pallesen Catherine Pollini Florence Rougier I-Fang Lin Toufïk Oudrhiri Idrissi création lumières Rémi Nicolas création costumes Marie-Cécile Winling
Additionnal music : Antonio Vivaldi, György Ligeti, Alfred Schnittke
Lights : Carlos Perez
Other collaborations : Régie générale : Christophe Béraud et François Le Maguer
Production / Coproduction of the choreographic work : CNDC Angers
Entretien avec Raffaella Giordano
Entretien avec Raffaella Giordano au terme des cinq semaines de répétition pour la création de sa pièce Du doute et de la certitude.
Quelle est votre formation de danseuse?
Je ne suis pas allée dans une école, ma formation s'est faite par des rencontres et je me suis nourrie de la façon dont travaillaient les autres. J'ai ainsi travaillé avec Carolyn CARLSON, Pina BAUSCH, BOUVIER/OBADIA. Ma recherche personnelle m'a également amenée à m'intéresser aux pratiques orientales, à cette approche particulière de l'énergie.
Je donne des cours depuis cinq ans et j'ai élaboré une méthode de travail qui me semble répondre à une demande de la part des danseurs. Je souffre de voir un danseur sur scène aborder le mouvement d'une façon qui est toujours loin de lui-même, qui est toujours réduite dans une forme, dans l'idée de se présenter plutôt que de faire une expérience dans une énergie ou dans un état d'âme.
Par exemple, si je suis assise, je suis déjà dans un état, dans une énergie; de là, de cet état proche de moi, je cherche à aborder le mouvement, à découvrir comment je peux entrer dans cette fameuse danse dont on peut jamais dire où elle commence et où elle finit. Quand je commence à danser j'ai conscience que je m'éloigne de moi-même, que je prends une identité qui n'est plus proche de moi, qui tout d'un coup me lance dans une idée fausse de moi-même. Ce mouvement m'éloigne de la réalité de ce que je suis en train de faire, du point de vue du poids, du temps, de l'espace, de la perception de ce que j'utilise pour bouger; et cela parce que je m'attache à une forme et non pas à ce qui soutient cette forme. L'important n'est pas la forme mais plutôt la manière dont on la vit, quelles expériences on en fait, et comment, à partir de cette forme, on rentre en contact avec le temps, l'espace, la personne qui est à côté, et surtout avec soi-même.
Avez-vous travaillé dans ce sens avec les étudiants du CNDC L'Esquisse?
Absolument, et c'était très difficile pour eux car ils sont encore en cours de formation et l'enseignement de l'École leur donne des repères que je leur ai demandé d'oublier. Je considère la technique non pas comme le but mais comme le soutien de la recherche. Et puis il faut apprendre à laisser venir les choses, à être à l'écoute de soi et des autres, à être attentifs aux échos créés dans l'espace par un simple geste.
Pouvez-vous nous parler de la pièce qui résulte de ce travail ?
Cette pièce ne raconte pas une histoire. Elle est née de l'alchimie entre les danseurs en présence et c'est pourquoi chaque individu y est en relation très étroite avec les autres. Chacun cherche sa propre individualité tout en composant constamment avec les autres. La pièce ne parle pas du quotidien, des rapports entre hommes et femmes, elle se situe plutôt dans un espace presque métaphysique, entre la matière et la non-matière.
Il s'agit de chercher à mettre en évidence les moteurs qui nous animent, cette énergie impalpable qui génère la vie et qui va au-delà de notre matière.
Et pourquoi ce titre "Du doute et de la certitude"?
Parce que personne n'a de certitude et que seule la foi en quelque chose peut donner une certitude. Chacun cherche à se fabriquer ses petites certitudes mais ce n'est rien si on ne croit pas en quelque chose qui nous pousse au-delà de ce qu'on peut comprendre rationnellement. J’ai la foi de croire dans une réalité qui se fait au-delà de nous, de nos petits propos individuels, parce que les moteurs qui nous animent sont en nous mais nous dépassent aussi très largement.
Et si le danseur perçoit cette réalité, les formes qu'il proposera seront belles, parce que son corps sera alors la maison d'une vie, d'un sentiment, la maison d'un désir.
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