Chalet 1
2015 - Réalisateur-rice : Plasson, Fabien
Chorégraphe(s) : Plassard, Denis (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la Danse de Lyon , Saisons 2010 > 2019
Producteur vidéo : Maison de la Danse
Chalet 1
2015 - Réalisateur-rice : Plasson, Fabien
Chorégraphe(s) : Plassard, Denis (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la Danse de Lyon , Saisons 2010 > 2019
Producteur vidéo : Maison de la Danse
Chalet 1
Chalet 1 de l'écrivain André Baillon doit son titre aux petits chalets de l’hôpital de la Salpêtrière. Il est écrit après un séjour dans le service des « petits mentaux ». Chalet 1 est une mosaïque de petits tableaux décrivant le quotidien de l’hôpital, des portraits de malades, de médecins, dont l’humour allège la noirceur. Jean Martin (sorte de double d’André Baillon) est le narrateur de ce récit constitué de courts chapitres au style resserré, lapidaire et très dialogué.
Un chœur chorégraphié
Les trois interprètes sont chacun assis sur un tabouret, comme pour une consultation psychiatrique ou un témoignage. Ils parlent ensemble à l’unisson, ou se partagent de façon dialoguée, voire musicale le texte incisif de Baillon. Les trois voix sont complémentaires ou contradictoires. Elle nous donnent l’impression d’entendre le chaos des pensées du patient Jean Martin. Nous suivons le galop de ses réflexions, de ses interminables scrupules et de ses points de vue contradictoires sur les infirmières, sur ses compagnons ou sur lui-même. Le dispositif est rudimentaire : 3 interprètes et 3 tabourets. Les corps sont à la fois la caisse de résonance du propos et la scénographie du film mental qui se projette. Le mouvement est organisé dans une chorégraphie démentielle, aussi précise et fantasque que le texte. Petit à petit, les corps prennent de plus en plus de place, ils viennent bousculer, contredire ou renforcer les paroles, sans jamais aller vers une représentation gestuelle stéréotypée ou hystérique de la folie. Au contraire, ils renforcent l’humanité et l’humour de l’auteur. Les mouvements sont la musique du texte, complémentaire mais jamais ni décorative ni illustrative. Les gestes et les paroles sont synchronisés avec une méticulosité obsessionnelle au point de rendre les contorsions et les soubresauts parfaitement naturels. Dans une totale sobriété scénographique et avec une stricte économie d’effets, la voix et le corps du malade Jean Martin sont démultipliés. Car au cœur de tout cela il y a la question de l’ambiguïté, de la multiplicité et de la complexité de l’individu.
Le texte
Cela fait plus de dix ans que le fantasme d’un chœur de comédiens chorégraphié au millimètre me hante. Sans aucune idée de texte, la vision d’une partition chorale pour voix et corps s’imposait à moi. Avec ce projet, je reviens donc vers des amours anciennes pour le texte et la mise en scène chorégraphiée (Le Terrier, Jours). Mais par un nouvel angle de recherche qui place le groupe au c(h)œur de l’écriture. La découverte de ce texte d’André Baillon a été le déclencheur. Il s’impose avec évidence à un croisement idéal entre une envie formelle déjà ancienne et mes préoccupations du moment pour le dédoublement, le trouble et l’ambiguïté. Là, dans un espace contraint, entre les murs de la Salpêtrière (la "pétète" comme ils disent à l’intérieur) se joue un petit théâtre follement humain. Simplement humain.
Source : Denis Plassard, mars 2011 - Programme Maison de la Danse
Plassard, Denis
Denis Plassard a commencé à danser sur un malentendu : emmitouflé dans du papier crépon pour le spectacle de fin d'année de son école maternelle, il était persuadé que les pas avaient une signification et que l'assemblage de ces pas construisait des phrases qui racontaient une histoire... Depuis cette époque, une question (un peu décalée pour un danseur/chorégraphe) le hante : que signifie le mouvement ? Que dit-on en bougeant ?
Après une formation en danse classique et contemporaine au Conservatoire National de Région puis au CNSMD de Lyon, il danse pendant deux saisons avec la Compagnie de la Place Blanche (Josette Baïz - Aix en Provence).
En 1990, Denis Plassard crée le solo "Propos" qui donnera son nom à la compagnie qu'il fonde l'année suivante.
Dès ses débuts, il tente de tisser des liens dynamiques entre la parole et le mouvement et explore la question du sens et le rapport entre le texte et le geste ("Propos Solo", "Pour Voir, "D4", "Issue de secours", "Anecdote", "En Pièces"...). Dans "Ondes de choc" puis dans "Parloir", "Discours", "Camping" ou encore "Rites", il prolonge sa recherche autour de la parole. Les mises en scène du "Terrier" de Kafka et de "Chalet 1" d'André Baillon lui permettent de mettre en mouvement des comédiens dans des partitions millimétrées.
Qu'elle soit enregistrée, déclamée ou chantée, compréhensible ou non, la parole est un élément important du travail du chorégraphe.
Son écriture chorégraphique se nourrit du décalage et n'hésite pas à utiliser le ressort de la dérision et de l'humour. Tenace (sur ses questions d'enfant) et curieux, il recherche inlassablement les frottements, les rencontres avec des esthétiques et des univers différents.
Pour "Elle semelle de quoi ? (Carmen)" et "L'affaire de la rue de Lourcine", il travaille avec des danseurs hip-hop ; les objets et personnages de Michel Laubu du Turak accompagnent les quatre chorégraphies de L.O.U.P... Artiste invité au CNAC à Châlons-en-Champagne, il y travaille avec les étudiants-circassiens et de cette collaboration naît "ZOOO", spectacle créé sous chapiteau. En 2008, il réunit des interprètes issus de ces aventures indépendantes (danseurs contemporains, circassiens et danseurs hip-hop) pour la création "DéBaTailles".
Le jeune public n'est pas oublié, avec le spectacle d'ombre "Danlécoin" et le jeu de manipulation verbale "Suivez les instructions".
La recherche autour de la manipulation et du dédoublement constitue un autre axe important : sous la forme d'un solo pour un danseur bicéphale dans "Derrière la tête" ou celle d'un spectacle roman-photo avec "Les cadavres se regardent dans le miroir", ou encore par le truchement de la magie dans "Encore quelques illusions".
Denis Plassard explore encore le thème de la manipulation dans une trilogie, dont le premier volet est un conçu pour le jeune public : "Suivez les instructions". Le cycle se poursuit avec une chorégraphie pour marionnettes et danseurs manipulateurs, et se clot avec un solo sur l'opéra "Macbeth" de Verdi : un danseur équipé de capteurs de mouvements anime en direct tous les personnages de l'opéra.
De Kafka à Daniel Mermet, de Bizet à Labiche, des planches à la piste, les idées se bousculent et les genres se rencontrent : hip-hop, vaudeville, cirque, musique classique ou électronique, danse et textes.
Source : Site de la companie Propos
En savoir plus : compagnie-propos.com
Plasson, Fabien
Fabien Plasson est réalisateur, principalement dans le domaine du spectacle vivant (danse, musique, etc.).
C’est au cours de sa formation à l’École Nationale Supérieur des Beaux-Arts de Lyon qu’il intègre en 1995 que Fabien découvre l’art vidéo. Il se forme alors auprès de divers artistes vidéastes (Joël Bartoloméo, Pascal Nottoli, Eric Duyckaerts, etc).
Son approche s’inscrit d’abord dans une recherche plastique avec la création d’installations et d’objets filmiques.
En 2001, il rejoint l’équipe de la Maison de la Danse de Lyon et s’occupe durant 10 ans de la programmation du Vidéo-Bar Ginger&Fred. Il découvre alors l’univers chorégraphique et les enjeux de la vidéo pour la diffusion et la transmission de la danse aux côtés de Charles Picq alors vidéaste et directeur du service vidéo de la Maison de la Danse.
En parallèle, il continue son activité de création plastique, réalise des vidéos de concerts, de pièces de théâtre et crée également des décors vidéos pour le spectacle vivant.
Aujourd’hui, Fabien Plasson est réalisateur vidéo au Pôle Image de la Maison de la Danse de Lyon et pour Numeridanse.tv, vidéothèque internationale de danse en ligne.
Source : Maison de la Danse, Fabien Plasson
Chalet 1
Chorégraphie : Pierre-Jean Étienne, Denis Plassard, Jean-Philippe Salério
Mise en scène : Denis Plassard
Texte : Chalet 1 d’André Baillon - première publication : 1926 - Ed. Rieder (Paris) réédité en 2009 aux Éditions Cambourakis (Paris)
Lumières : Dominique Ryo
Costumes : Béatrice Vermande, Julie Lascoumes
Décors : Yves Perey (Tabourets)
Autres collaborations : Cie Propos et Éric Dutriévoz (régie générale)
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Coproduction Théâtre Jean Vilar / Bourgoin-Jallieu, Compagnie Propos - Spectacle créé en résidence au Toboggan /Décines
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Maison de la Danse - 2015
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