Wall Dancin’/Wall Fuckin’
2003 - Réalisateur-rice : Laly, Sophie
Chorégraphe(s) : Buffard, Alain (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse
Producteur vidéo : pi:es
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Wall Dancin’/Wall Fuckin’
2003 - Réalisateur-rice : Laly, Sophie
Chorégraphe(s) : Buffard, Alain (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse
Producteur vidéo : pi:es
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Wall Dancin' /Wall Fuckin'
Un grand plateau, que divise en deux un mur. Deux personnes, chacune dans son espace, liées entre elles par cela même qui les sépare : un mur.
Un mur érigé́, ça vous évoque... ? Une limite, une séparation, une frontière, un symbole (phallique, bien sûr), un habitat, une sculpture minimaliste, ou peut-être plus simplement, mais pas moins bizarrement, un objet que l’on considèrerait comme une membrane – à la fois mouvante et organique, figée dans son immobilité mais poreuse par ce qu’il lui adviendra ? Le mur : comme paroi, c’est aussi une partie d’édifice vouée à sa propre ruine. Que toute chose aille à sa ruine ?
Gardons pour l’instant cette dernière proposition – elle nous permettra de jouer avec différentes temporalités, de conserver l’espace en le modifiant, en l’altérant. C’est le lieu même du théâtre qui est interrogé, son cadre et ses conditions de réception – ainsi, des attentes liées aux genres artistiques qu’il accueille (cette fois-ci, la danse : wall dancin’). En l’occurrence, l’opacité́ du mur fixera d’emblée une limite à l’étendue du regard, quel qu’il soit, jusqu’à sa confiscation, selon la place occupée par le spectateur. On ne peut interroger l’espace singulier occupé par le spectateur, sans questionner la naïve croyance dans les vertus démocratiques de l’architecture contemporaine de nos théâtres : toujours un point aveugle, toujours un obstacle. Virerons-nous les fauteuils ? Pour citer de mémoire Samuel Beckett : « Ce n’est pas l’espace qui sépare les corps, mais les corps qui séparent l’espace. » Pour engager une distorsion temporelle, nous utilisons, outre les effets de décalage produits par le dispositif vidéo et la répétition de certaines propositions, des images tournées hors scène ; certaines de ces situations sont rejouées sur le plateau, traitées jusqu’à leur dissolution, voire leur destruction. Par strates, le mouvement est décomposé comme une musique samplée. Telle action (manger, trembler, etc.), identique au départ, est peu à peu déviée, et comme transfigurée. Ici, c’est la construction du regard que le spectateur porte sur le mouvement, et les occurrences de pensée qu’elle provoque, qui importent. Qu’est-ce que l’on regarde, qu’est-ce que l’on attend ? Ou devrait-t-on dire : qu’est-ce qui nous regarde ?
Un mur, comme élément d’architecture, est un fondement des systèmes de production de valeurs sociales, culturelles et sexuelles (wall fuckin’) – qui ne vaut que par ce qu’il abrite ou re-dé-couvre. Il s’agit de miner cette autorité́ par déplacement, par répétition, par disparition. Ou par touches obsessionnelles faire apparaître la quête de deux êtres qui vivent ensemble tout en étant séparés. Séparés par une membrane, par une peau, ou par un mur ; séparés, mais aussi réunis. La question est posée : comment être (encore) ensemble, comment danser (parfois) ensemble.
Alain Buffard [novembre 2002]
Buffard, Alain
1960-2013.
Alain Buffard commence la danse en 1978 avec Alwin Nikolais au Centre national de danse contemporaine d'Angers. Interprète de Brigitte Farges, Daniel Larrieu ou Régine Chopinot, il devient assistant à la Galerie Anne de Villepoix et couvre l'actualité des arts visuels en France pour pour deux quotidiens norvégiens.
En 1996, il fait deux rencontres déterminantes, Yvonne Rainer et Anna Halprin avec qui il travaille en tant que lauréat de la "Villa Médicis - hors les murs".
En 1988, Alain Buffard chorégraphie un premier solo "Bleu nuit", puis "Les Maîtres Chanteurs" de Wagner mise en scène Claude Régy au Théâtre du Châtelet en 1989. Sa dernière création "Tout va Bien", pièce pour huit interprètes, a été présentée au festival Montpellier Danse les 21 et 22 juin 2010. Il a réalisé un film vidéo "Des faits et gestes" défaits pour la Villa Gillet à Lyon en décembre 2001. Il a également réalisé un film avec et autour de Anna Halprin à San Francisco, "My lunch with Anna" (2004).
L'association pi:es est fondée en 1998. Depuis sa création, ce sont 14 productions (créations chorégraphiques, films, installations videos) qui tournent de part le monde: Centre Pompidou-Paris, Montpellier Danse, Les Subistances-Lyon, Arsenic-Lausanne, Fondation Serralves-Porto BIT-Bergen, Festival d'Athènes, Festival Panorama-Rio de Janeiro, DTW-New York...
Il est co-commissaire de l'exposition « Campy, vampy, tacky » à La Criée-Rennes en 2002. Artiste professeur invité au Fresnoy pour la saison 2004/2005, il présente l'exposition « Umstellung/Umwandlung » à Tanzquartier-Vienne en 2005. En 2013 à Nîmes, il conçoit « Histoires Parallèles: Pays Mêlés », un projet original mêlant commissariat d'exposition, programmation spectacle vivant et conférences autour des questions de territoire et de représentation.
Alain Buffard était artiste associé au Théâtre de Nîmes pour les saisons 2010-2011 et 2011-2012. L'association pi:es est conventionnée par la DRAC Languedoc-Roussillon et la Région Languedoc-Roussillon.
Source : Site d'Alain Buffard
Laly, Sophie
Née en 1973, diplômée des beaux-arts de dijon, Sophie Laly réalise des installations vidéo, et des vidéos questionnant, décortiquant, les notions de temps et d'espace-temps. Son travail s'inspire, traverse divers domaines, tels que le cinéma, la biologie et la physique. Elle devient projectionniste à Paris en 1999.
Par affinité, elle se rapproche de la danse contemporaine, réalisant des films de danse pour Daniel Larrieu, Alain Buffard, Emmanuelle Huynh, Latifa Laâbissi, Boris Charmatz, Christian Rizzo, David Wampach, Deborah Hay, Marco Berettini, Yves-Noël Genod, Carlotta Sagna, Lionel Hoche, Laure Bonicel, Thierry Baë, Sylvain Prunenec ainsi que pour la SACD (depuis 2007 pour les Sujets à Vifs - Festival d'Avignon).
Elle participe en tant que collaboratrice artistique et/ou vidéaste à différents projets : Emmanuelle Huynh Ligne d'arrivée (2004), Rachid Ouramdame A l'oeil nu (2003 / 2005), Les morts pudiques (2004), Cover (2005), Richard Siegal Stranger/stranger report (2006), Daniel Larrieu pour une régie vidéo de Waterproof (2006), Latifa Laabissi Habiter (2007), Dysfashionai - adventure in post-style (Luxembourg 2007), Elisabeth Naud et Luc Poux architectes pour une mise en espace d'un diaporama pour l'exposition à la Galerie d'Architecture Paris (2008), réalise des portraits filmés pour l'Agence Pargade Architecte pour l'exposition « Subjectiver le lieu » à la Galerie d'Architecture Paris (2012), travaille avec Kader Attia pour le montage vidéo de ses pièces vidéographiques depuis 2011.
Depuis 2008, elle collabore avec Christian Rizzo en tant que vidéaste et assistante à la mise en scène sur plusieurs projets : Mon amour (2008), Ni cap, ni grand canyon (2009), pour l'Opéra de Lyon), L'oubli, toucher du bois (2010) , Le bénéfice du doute (2012), ainsi qu' Ewartung, Pierrot lunaire, la voix humaine (2010),« Tannhäuser » (2012) opéras produits par le théâtre du Capitole de Toulouse.
Sur une commande du Musée de la danse / CCN Rennes/Bretagne - Boris Charmatz, un film est cours de réalisation sur les enfants d'Enfants, création Avignon (2011).
En 2011, elle obtient une bouse Beaumarchais, pour l'aide à l'écriture pour un long métrage en cours d'écriture.
« PA », le plus petit de ses court-métrage vient de recevoir un prix spécial du très court métrage au CHERIES-CHERIS 2012, Festival international du film gay, lesbien, bi et trans ++++ (LGBT) de Paris.
Wall Dancin’/Wall Fuckin’
Direction artistique / Conception : Alain Buffard
Assistance direction artistique / conception : Frédéric Marolleau
Interprétation : Régine Chopinot, Alain Buffard
Musique additionnelle : Esther Brinkmann, album “Click and cut” – Mille plateaux ESG, it's not me, album “Step off”- Soul Jazz records SJR cd64 - 2002
Conception vidéo : Tanguy Accart, Sophie Laly
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Création le 6 février 2003, Chapelle Fromentin-Centre chorégraphique national de La Rochelle-Poitou-Charentes
La danse classique occidentale entre dans la modernité du 20e siècle : Les Ballets russes et les Ballets suédois
Si le 19e siècle est celui du romantisme, l’entrée dans le nouveau siècle est synonyme de modernité ! Ce sera quelques décennies plus tard que lui sera attribué a posteriori un nom : « le néo-classique ».
James Carlès
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