Memories (ou l'oubli)
« Ne pas perdre la mémoire mais accepter l’oubli. »
A la fois objet artistique et outil de recherche, Memories (ou l’oubli) mutualise l’exploitation de différents matériaux d’archive, les propositions textuelles et sonores de près de 50 collaborateurs sollicités, et les regards extérieurs d’artistes et écrivains, explorant autant le répertoire et la mémoire du geste chorégraphique que les évolutions du statut et les désirs d’avenir de cinq générations de danseurs.
A travers les itinéraires individuels et collectifs du chorégraphe et de ses interprètes, le projet est un prétexte pour retraverser l’histoire de la danse contemporaine française depuis les années 1980 ; un témoignage du parcours de toute une profession.
Remembrance (1987-2017)
"Ce film de danse est l’occasion de rassembler de merveilleux danseurs qui m’ont accompagné dans mon aventure artistique. Cinq générations d’artistes qui ont incarné avec virtuosité toute ces danses qui n’ont eu de cesse de se réinventer. Il s’agit bien là d’interroger et reprendre l’ouvrage avec l’aide de toute une équipe, de remettre en perspective des œuvres, leurs sujets et natures afin d’écrire un nouveau scénario. Un film qui documente les souvenirs d’interprètes et les interroge sur les traces de leurs danses passées. Une nouvelle archive, l’archive des corps, une accumulation de courtes fictions filmées en plan rapproché. Un rembobinage qui joue de l’effacement et de la disparition, des contours troubles de nos souvenirs, pour faire apparaître les fantômes de notre mémoire."
A New Landscape
"Trente années de création, je me souviens et puis j’oublie par nécessité à être et devenir..."
Le tissage complexe de nos héritages et souvenirs déploie une longue chaine de transmission qui, par cycles répétés, nous interpelle et conditionne nos actes. Nous utilisons de façon inexorable et constante l’imprécision du souvenir, sa subjectivité pour nous réinventer au présent et imaginer de multiples fictions possibles de notre existence. Il n’y aurait donc pas de génération d’actes et de constructions spontanées, juste une mystification et l’illusion d’un détachement à notre passé. Des sortes de mensonges, de pertes de mémoire partielles nécessaires pour ne pas être dans la reproduction intangible des choses.
Ici, ni mélancolie, ni nostalgie, peut être un zeste de recyclage d’archives, une sorte de développement durable de gestes encore mis en partage.
A new landscape
Photographies Vincent Bosc