La Minute du spectateur (2013) : Giselle de Mats Ek
2013 - Réalisateurs : Picq, Charles - Plasson, Fabien
Chorégraphe(s) : Ek, Mats (Sweden)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la Danse de Lyon , La minute du spectateur
Producteur vidéo : Maison de la Danse de Lyon
La Minute du spectateur (2013) : Giselle de Mats Ek
2013 - Réalisateurs : Picq, Charles - Plasson, Fabien
Chorégraphe(s) : Ek, Mats (Sweden)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la Danse de Lyon , La minute du spectateur
Producteur vidéo : Maison de la Danse de Lyon
Giselle
À l'égal de Dom Juan de Molière ou de la Bérénice de Racine pour le théâtre classique, Giselle est la référence du ballet romantique. Créé en 1841 à l'Opéra de Paris, il réunit tous les éléments du nouveau courant esthétique et philosophique qui parcourt la première moitié du XIXe siècle: le rêve et le fantastique ont alors envahi la littérature, le théâtre, l'opéra et la danse pour s'opposer au monde réel, par trop matérialiste. Et le bonheur terrestre s'avérant un idéal inaccessible, l'amour — comme l'art — a le pouvoir de transcender la mort.
Ainsi la pauvre Giselle, séduite par un grand seigneur, plus inconséquent que méchant homme, mourra de douleur en découvrant le mensonge dont elle a été l'objet. Devenue un esprit surnaturel hantant l'au-delà, elle pardonnera et défendra son prince envers et contre tous, lui sauvant la vie. La chorégraphie traditionnelle de Giselle a encore cela d'étonnant qu'elle sait traduire par la danse les mouvements psychologiques des personnages, comme si le sentiment intérieur conduisait les pas.
Le suédois Mats Ek, dans sa “relecture” de Giselle— en 1982 pour le Ballet Cullberg, à Stockholm — aura eu l'audace de pousser au paroxysme ce qui était déjà latent. Gardant le “scénario” d'origine (le livret écrit par Théophile Gautier) et la musique d'Adolphe Adam, Mats Ek accentue le tragique de la situation, faisant de Giselle la demeurée du village, abusée par un Don Juan venu de la ville passer un bon moment avec ses copains. Ebranlée, elle perd la raison.
Josseline Le Bourhis
“Ce qui m'a fasciné la première fois que j'ai vu le ballet classique Giselle, ce sont les contrastes : entre le réalisme du premier acte et l'onirisme du second, entre le château et la chaumière, entre l'individu et la collectivité.... Il y a sous la fable, beaucoup de relations complexes d'ordre social et spirituel : je voulais reprendre cela avec mes propres mots.“ Mats Ek
Source : Opéra de Lyon
DVD DISPONIBLE CHEZ ARTHAUS MUSIK : arthaus-musik.com/
Ek, Mats
Mats Ek né en 1945 en Suède, fils de birgit Cullberg - danseuse et chorégraphe, fondatrice de la compagnie qui porte son nom - et d’Anders Ek - acteur de théâtre et de cinéma, que l’on a vu dans les films d’Ingmar Bergman -, s’oriente d’abord vers le théâtre, tout en suivant les cours de danse de Donya Feuer (américaine, pratiquant la technique Graham, installée à Stockholm). il commence à chorégraphier en 1976, ses créations disent déjà son engagement de « citoyen du monde » et retiennent l’attention de la critique internationale. En 1980, Mats Ek assume les fonctions de co-directeur artistique de la compagnie avec Birgit Cullberg, et en 1985, lorsque sa mère se retire définitivement, il en reste le seul directeur. Ses « relectures » audacieuses et virulentes de La Maison de Bernarda (1978), Giselle (1982), Le Sacre du printemps (1984), Le Lac des cygnes (1987), Carmen (1992), La Belle au bois dormant (1996) confirment son talent à creuser les apparences pour faire jaillir la psychologie tourmentée des personnages et bousculer les conventions du ballet. Depuis 1993, il travaille en free-lance et crée pour le Nederlands Dans theater, l’Opéra de Paris, la Compañia Nacional de Danza/Nacho Duato, pour Ana Laguna et Mikhaïl Baryshnikov, pour le ballet de l’Opéra royal de Suède, pour Sylvie Guillem. Plus que jamais, Mats Ek cherche à « danser pour dire quelque chose... J’ai envie de refléter l’image de la réalité ». il a également effectué un retour au théâtre en mettant en scène Molière, Racine, Shakespeare, tchekhov, Strindberg, ainsi que l’opéra de Gluck Orphée et Eurydice, au Grand théâtre de Genève (2011). En trente ans, il a imposé sa vision caustique des comportements humains, dans un style personnel qui exacerbe le mouvement, chargeant le corps des désarrois de l’âme. Dans ses réinterprétations psychanalytiques des « classiques » comme dans l’observation aiguë des frustrations de chacun, il ose l’essentiel. En 2004, il crée et interprète avec Ana Laguna le duo Memory, et proposeront une nouvelle version lors de la saison . En 2012, il crée Bye Bye pour Sylvie Guillem.
Source : Programme Maison de la Danse
Picq, Charles
Auteur, réalisateur et vidéaste, Charles Picq (1952-2012) entre dans la vie professionnelle dans les années 70 par le théâtre et la photographie. Après une reprise d'études (Maîtrise de Linguistique - Lyon II, Maîtrise des Sciences et Techniques de la Communication - Grenoble III), il se consacre à la vidéo, d'abord dans le champ des arts plastiques à l'Espace Lyonnais d'Art Contemporain (ELAC) et avec le groupe "Frigo", puis dans celui de la danse.
Dès la création de la Maison de la Danse à Lyon en 1980, il est sollicité pour y entreprendre un travail de documentation vidéo qu'il poursuit toujours depuis. Durant les années 80, marquées en France par l'explosion de la danse contemporaine et le développement de l'image vidéo, il fait de nombreuses rencontres avec des artistes tels qu'Andy Degroat, Dominique Bagouet, Carolyn Carlson, Régine Chopinot, Susanne Linke, Joëlle Bouvier et Régis Obadia, Michel Kelemenis. Son activité se déploie dans le champ de la création avec des installations et des vidéos en scène, ainsi que dans celui de la télévision avec des spectacles filmés, des recréations et des documentaires. Avec Dominique Bagouet (80-90), la rencontre est particulière. Il documente sa création, l'assiste sur " Le Crawl de Lucien" et co-réalise avec lui les films "Tant Mieux, Tant Mieux" et "10 anges".
Dans les années 90, il devient le directeur du développement vidéo de la Maison de la danse et œuvre, avec le soutien de Guy Darmet et son équipe, pour une place grandissante de l'image vidéo au sein du théâtre à travers plusieurs initiatives :
• Il fonde une vidéothèque de films de danse, d'accès public et gratuit. C'est une première en France. Poursuivant la documentation vidéo des spectacles, il en organise la gestion et la conservation.
• Il impulse la création d'un vidéo-bar et d'une salle de projection vidéo dédiée à l'accueil scolaire.
• Il initie les "présentations de saisons" en image.
• Il conçoit l'édition du DVD "Le tour du monde en 80 danses", une vidéothèque de poche produite par la Maison de la Danse pour le secteur éducatif.
• Il lance la collection « Scènes d'écran » pour la télévision et le web, il entreprend la conversion numérique de la vidéothèque et crée Numeridanse.
Ses principaux documentaires sont : "Enchaînement", "Planète Bagouet", "Montpellier le Saut de l'Ange", "Carolyn Carlson, a woman of many faces", "Grand Ecart", "Mama Africa", "C'est pas facile", "Lyon, le pas de deux d'une ville", "Le Défilé", "Un Rêve de cirque".
Il a également réalisé des films de spectacle : "Song", "Vu d'Ici" (Carolyn Carlson),"Tant Mieux, Tant Mieux", "10 anges", "Necesito" et "So Schnell", (Dominique Bagouet), "Im bade wannen","Flut" et "Wandelung" ( Susanne Linke), "Le Cabaret Latin" (Karine Saporta), "La danse du temps"(Régine Chopinot), "Nuit Blanche"( Abou Lagraa), "Le Témoin" (Claude Brumachon), "Corps est Graphique" (Käfig), "Seule" et "WMD" (Françoise et Dominique Dupuy), " La Veillée des Abysses" (James Thiérrée), Agwa »(Mourad Merzouki), Fuenteovejuna (Antonio Gadès), Blue Lady revisted (Carolyn Carlson)…
Source : Maison de la Danse de Lyon
Plasson, Fabien
Fabien Plasson est réalisateur, principalement dans le domaine du spectacle vivant (danse, musique, etc.).
C’est au cours de sa formation à l’École Nationale Supérieur des Beaux-Arts de Lyon qu’il intègre en 1995 que Fabien découvre l’art vidéo. Il se forme alors auprès de divers artistes vidéastes (Joël Bartoloméo, Pascal Nottoli, Eric Duyckaerts, etc).
Son approche s’inscrit d’abord dans une recherche plastique avec la création d’installations et d’objets filmiques.
En 2001, il rejoint l’équipe de la Maison de la Danse de Lyon et s’occupe durant 10 ans de la programmation du Vidéo-Bar Ginger&Fred. Il découvre alors l’univers chorégraphique et les enjeux de la vidéo pour la diffusion et la transmission de la danse aux côtés de Charles Picq alors vidéaste et directeur du service vidéo de la Maison de la Danse.
En parallèle, il continue son activité de création plastique, réalise des vidéos de concerts, de pièces de théâtre et crée également des décors vidéos pour le spectacle vivant.
Aujourd’hui, Fabien Plasson est réalisateur vidéo au Pôle Image de la Maison de la Danse de Lyon et pour Numeridanse.tv, vidéothèque internationale de danse en ligne.
Source : Maison de la Danse, Fabien Plasson
Ballet Cullberg
Création du Ballet : 1967
Fondateur : Birgit Cullberg
Le Ballet Cullberg est la principale compagnie de répertoire pour la danse contemporaine en Suède. La compagnie est un contributeur important à la présentation internationale de la danse et de la chorégraphie. Le ballet travaille avec une gamme de chorégraphes et d'artistes internationaux. La compagnie compte actuellement 16 danseurs provenant de presque autant de pays, et les danseurs invités sont constamment invités à divers projets. Depuis sa création, la qualité individuelle de chaque danseur a été la caractéristique déterminante du Ballet Cullberg.
En collaborant avec des chorégraphes et des réalisateurs ancrés dans le domaine contemporain, le Ballet soutient fortement le développement des arts du spectacle et de la danse en tant que forme d'art. Leurs activités englobent différents projets et productions, y compris des ateliers, des conférences, des séminaires et des lectures. Les administrateurs sont Gabriel Smeets et Stina Dahlström. Le Ballet Cullbert a été fondée en 1967 par Birgit Cullberg sous les auspices de Riksteatern, le Théâtre National Touristique Suédois, dont elle fait encore partie.
Source : Site du Ballet
En savoir plus : https://cullbergbaletten.se
La danse classique occidentale entre dans la modernité du 20e siècle : Les Ballets russes et les Ballets suédois
Si le 19e siècle est celui du romantisme, l’entrée dans le nouveau siècle est synonyme de modernité ! Ce sera quelques décennies plus tard que lui sera attribué a posteriori un nom : « le néo-classique ».
[1930-1960] : Entre Europe et Etats-Unis, un néoclassicisme à l’écoute de son temps
Les Ballets russes ont ouvert la porte à ce qui sera nommé plus tard : le néoclassique. A l’époque, l’expression « ballet moderne » est souvent utilisée pour définir ce renouvellement esthétique : un savant mélange de tradition et d’innovation définit par chaque chorégraphe.
James Carlès
COLLECTION BAGOUET
L'artiste engagé
Dans tous les arts et ici spécialement en danse, l’artiste crée parfois pour défendre une cause, dénoncer un fait, troubler, choquer. Voici un panorama de quelques créations chorégraphiques « engagées ».
La filiation « américaine » de la danse moderne. [1930-1950] De la Modern Dance expressive à une vision moderne abstraite.
[1970-2018] Développements néoclassiques : diffusion mondiale, répertoires multiples et dialogues avec la danse contemporaine
Avec les années 1970, l’élan des artistes vers un nouveau classique a plus d’un demi-siècle et ainsi plusieurs générations se sont déjà déployées depuis les Ballets Russes. Au fil des décennies, chacun a défendu ou défend la danse classique sous le signe de la nouveauté, de la singularité, de la connexion avec les autres arts et avec les préoccupations de son temps.
les ballets C de la B et l'esthétique du réel
Pourquoi je danse ?
Collaborations artistiques
Petit panorama de collaborations artistiques, des « couples » de chorégraphes aux créations impliquant des musiciens ou des plasticiens, via quelques rencontres atypiques
Rencontres avec la littérature
La collaboration entre chorégraphe et écrivain fait apparaître de multiples combinaisons. Parfois, ce n’est plus le chorégraphe qui « met en danse » le texte d’un auteur, c’est l’écrivain qui prend la danse pour sujet ou matière de son texte.
Féminin - Masculin
Promenade entre les différentes conceptions et réceptions des genres dans les différents styles et époques de la danse.
40 ans de rock et danse
Le corps et les conflits
Regard sur les liens qui semblent émerger entre le corps dansant et le monde envisagé comme un organisme vivant.
À corps et à cris
Les racines de la diversité en danse contemporaine
La filiation «américaine» de la danse moderne [1900-1930] : De la danse libre à la Modern Dance.
La petite histoire de Numeridanse
Sacré Sacre
Classique, tellurique, chamanique, révolutionnaire ? Le 29 mai 1913, la première du "Sacre du printemps" de Nijinski fit scandale. Ce webdoc vous raconte l'histoire de cette pièce majeure qui a inspiré tant de chorégraphes.
Genèse des oeuvres
Un spectacle de danse se crée en plusieurs étapes qui se situent entre le moment où s’énonce un désir initial qui lance le projet, et celui de la première représentation.