O.C.C.C.
2006 - Réalisateurs : Stürmer, Dieter - Stürmer, Sibylle
Chorégraphe(s) : Chopinot, Régine (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse
Producteur vidéo : Ballet Atlantique-Régine Chopinot (BARC)
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
O.C.C.C.
2006 - Réalisateurs : Stürmer, Dieter - Stürmer, Sibylle
Chorégraphe(s) : Chopinot, Régine (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse
Producteur vidéo : Ballet Atlantique-Régine Chopinot (BARC)
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
O.C.C.C.
"O.C.C.C." (prononcer Oh ! Si, si, si !) est le dernier volet du triptyque de la Fin des Temps, commencé par Régine Chopinot avec "Chair-Obscur" et l'effacement du passé en 2002 et poursuivi avec "WHA" et la disparition du futur en 2004 sur le thème suivant : "Que reste-t-il à danser ?". Pour la chorégraphe, cela ne représente pas tant une fermeture qu'un marquage du temps « présent dans ce qu'il a d'ouvert » et « une mise à nu de la danse par elle-même » (interview de Régine Chopinot, dans L'Humanité, 20 mars 2006).
Régine Chopinot dira qu'elle a réalisé là sa pièce « la plus bagouetienne », en référence au chorégraphe disparu en 1992 Dominique Bagouet (programme de Montpellier Danse, juillet 2007). Elle y a mis tout ce qu'elle a pu apprendre : « un exposé de ce qui me motive depuis 1978 : le goût de la différence du "Défilé" de 1985, l'énergie d' "Appel d'air" en 1981, et le lien que je mets toujours sur le plateau et dans le travail avec la compagnie » (programme de Montpellier Danse, juillet 2007). Elle dresse ici une forme d'inventaire des années passées comme directrice du CCN de La Rochelle en y instillant une part de réinvention.
Selon Annie Suquet, cette pièce renvoie aussi à « l'impossibilité de la plénitude (de l'être, du sens...) », à mettre en rapport avec les analyses d'André Lepecki sur les origines de la danse de scène en Occident (Cf. Annie Suquet, « Chopinot », Le Mans : Cénomane, 2010, p.103-104 et André Lepecki, « Exhausting dance. Performance and the politics of movement », New York : Routledge, 2006).
Cela débute par la fin, par le noir avec les interprètes venant saluer le public. La scénographie et les lumières accentuent cette dominante noire grâce à un mur de lumière réalisé par Maryse Gautier devant lequel les danseurs évoluent en contre jour comme dans une scène de cinéma. Dans l'obscurité, en alternance avec des solos, les corps se meuvent parallèlement, suivant des diagonales ou des lignes, et manipulent des objets peints en noir (valises, carreaux, javelots et autres éléments de décor qui rappellent des spectacles anciens du BARC) comme dans un jeu de construction. La bande-son composée par DJ U-Zul est une musique rock stridente, métallique, qui alterne avec des youyous de femmes. Très plastique – l'on retrouve ici le scénographe Jean Michel Bruyère -, cette pièce ressemble à un théâtre d'ombres, de marionnettes ou un ballet de fantômes monochrome.
« "O.C.C.C." se préoccupera du "temps qui reste", de ce temps resté dernier dans une fin des temps : le présent. "O.C.C.C.", c'est ce qu'il reste à faire, ce qui peut être fait encore, à l'endroit de la représentation et tandis que l'on se tient, serrés et rapides, sur un dernier morceau de temps qui, loin de progresser, de se dérouler, d'avoir lieu là, se réduit en permanence, par l'avant et par l'arrière. [...]
O.C.C.C., ce titre n'est pas sérieux mais il permet d'exprimer une chose que j'ai toujours refusé de faire : c'est de dire oui. Cela m'offre un certain détachement et le pouvoir d'accepter les choses en moi qui me dépassent. » (Programme de la Chapelle Fromentin à La Rochelle, mars 2006)
Presse
« Avec OCCC, Régine Chopinot livre une épure inventive qui résume vingt ans passés à la direction du Centre chorégraphique national Poitou-Charentes à La Rochelle. […] Elle livre ainsi une épure sur le temps qui reste, une forme d'inventaire et de bilan sur ce qui traverse son œuvre d'allure si disparate et finit par créer un style : l'énergie, le lien, les différences, le regard...»
Isabelle Danto, Le Figaro, 13 mars 2006
« Avec OCCC, Régine Chopinot met la danse à plat sur la table de montage. Elle l'observe à la loupe pour mieux radiographier le temps présent. »
Muriel Steinmetz, L'Humanité, 20 mars 2006
Lire aussi.... Hervé Gauville, « Millimaitre », Libération, 17 mars 2006
Dernière mise à jour : février 2013
Chopinot, Régine
Régine Chopinot, née en 1952 à Fort-de-l'Eau en Algérie, est très vite attirée par la danse. Après des cours de danse classique, elle découvre la danse contemporaine avec Marie Zighera en 1974. Devenue lyonnaise, elle y fonde en janvier 1978 sa première compagnie, la Compagnie du Grèbe qui associe danseurs, comédiens et musiciens. Elle signe alors ses premières chorégraphies. Trois ans plus tard, elle reçoit le deuxième prix au Concours chorégraphique international de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) pour la pièce « Halley's Comet » (1981) rebaptisée « Appel d'air ».
Ses créations suivantes, « Délices » et « Via », ouvrent la chorégraphie aux apports d'autres médias dont le cinéma. C'est avec « Délices » (1983) que Régine Chopinot commence sa longue collaboration avec le couturier Jean Paul Gaultier, qui marquera l'époque, avec des pièces comme « Le Défilé » (1985), « K.O.K. » (1988), « ANA » (1990), « Saint Georges » (1991) ou « Façade » (1993). Nommée en 1986, directrice du Centre chorégraphique national de Poitou-Charentes à La Rochelle (où elle succède au Théâtre du Silence de Jacques Garnier et Brigitte Lefèvre), qui devient en 1993 le Ballet Atlantique-Régine Chopinot (BARC), Régine Chopinot multiplie les rencontres artistiques : avec des plasticiens comme Andy Goldsworthy, Jean Le Gac ou Jean Michel Bruyère, des musiciens comme Tôn-Thât Tiêt ou Bernard Lubat.
Au début des années 1990, elle quitte – selon son expression – les « espaces de grande légèreté » où, très jeune, elle s'était fait connaître, notamment dans sa collaboration avec Jean Paul Gaultier. Elle se passionne alors pour des expériences de confrontation de la danse contemporaine aux éléments et aux rythmes naturels et de sa mise à l'épreuve de pratiques et de sciences du corps anciennes et complexes, comme le yoga. En 1999, dans le cadre des « artistes associés », Régine Chopinot invite trois personnalités de la danse contemporaine à collaborer pendant trois ans à son projet artistique : Françoise Dupuy, Dominique Dupuy et Sophie Lessard rejoignent l'équipe de danseurs permanents et d'intervenants-chercheurs du BARC, comme interprètes, pédagogues et chorégraphes.
En 2002, elle ouvre le triptyque de la Fin des Temps, une longue remise en cause de l'écriture et de la création chorégraphique conséquente à une mise en crise volontaire des notions générales de temps, de mémoire et de construction. « Chair-obscur », son premier chapitre, est tourné vers un effacement du passé, de la mémoire, et « WHA » vers la disparition du futur. « O.C.C.C. » se préoccupe du « temps qui reste », de ce qu'il reste à faire, ce qui peut être fait encore, à l'endroit simple et essentiel de la représentation. En 2008, « Cornucopiae », la dernière pièce créée au sein de l'institution, signe la fin d'une forme de représentation et ouvre vers une autre proposition de perception sensorielle.
Parallèlement à son travail de chorégraphe, Régine Chopinot collabore en tant qu'interprète avec des artistes qui lui sont proches : Alain Buffard (« Wall dancin' - Wall fuckin' », 2003 ; « Mauvais Genre », 2004), Steven Cohen (« I wouldn't be seen dead in that ! », 2003). Ou encore, elle forme et dirige des danseurs vietnamiens dans le cadre d'une collaboration avec l'École supérieure de danse du Vietnam et l'Opéra-Ballet de Hanoï (« Anh Mat », 2002 ; « Giap Than », 2004). En 2008, la chorégraphe quitte le CCN de La Rochelle et crée la compagnie Cornucopiae - the independent dance, la nouvelle structure qui porte désormais, création et répertoire, tous les travaux de Régine Chopinot. En 2010, elle choisit le port de Toulon pour y vivre et travailler.
Depuis 2009, Régine Chopinot s'aventure, questionne et approfondit sa recherche du corps en mouvement en lien avec la force de la parole auprès de cultures organisées par et sur la transmission orale, en Nouvelle-Calédonie, en Nouvelle-Zélande, au Japon. De nombreux actes artistiques jalonnent ces trois dernières années : pièces chorégraphiques et films réalisés à partir des expériences artistiques In Situ ont été créés dans le cadre du projet Pacifique Sud. La relation privilégiée initiée depuis 2009 avec le groupe du Wetr (Drehu/Lifou), aboutit à la création de « Very Wetr ! » au Festival d'Avignon en juillet 2012, repris au Centre national de la danse en février 2013.
En savoir plus
Dernière mise à jour : février 2013
Stürmer, Dieter
Stürmer, Sibylle
Ballet Atlantique-Régine Chopinot (BARC)
O.C.C.C.
Direction artistique / Conception : Régine Chopinot
Assistance direction artistique / conception : Sophie Gérard
Interprétation : John Bateman, Tuan Anh Bui, David Calderon, Régine Chopinot, Steven Cohen, Virginie Garcia, Frédéric Werlé
Scénographie : Jean Michel Bruyère
Musique originale : U-Zul
Lumières : Maryse Gautier
Durée : 60 minutes
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