Out of boundaries
2004 - Réalisateur-rice : Caux, Jacqueline
Chorégraphe(s) : Halprin, Anna (United States)
Présentée dans la/les collection(s) : Numeridanse.tv
Producteur vidéo : Centre national d'art et de culture Georges Pompidou
Out of boundaries
2004 - Réalisateur-rice : Caux, Jacqueline
Chorégraphe(s) : Halprin, Anna (United States)
Présentée dans la/les collection(s) : Numeridanse.tv
Producteur vidéo : Centre national d'art et de culture Georges Pompidou
Out of boundaries
Production et réalisation Jacqueline Caux
Ce film rend compte, à partir de conversations filmées, et surtout de nombreux extraits de répétitions, de performances et d'archives rares, des ruptures fondamentales apportées par Anna Halprin dans le champ de la danse.
Ce film a pour bande son des musiques de Pauline Oliveros et de Terry Riley qui ont tous les deux, à différentes époques, collaboré avec elle.
C'est en Californie qu'est née, dans la seconde moitié des années cinquante, bien avant d'essaimer à New York, cette forme d'expression artistique si particulière à laquelle on donnera plus tard le nom de performance. Tous ceux qui ont participé à l'éclosion de ce mouvement savent qu'Anna Halprin en est une importante initiatrice. Née en 1920, c'est elle qui a littéralement fait exploser toutes les conventions qui subsistaient dans la danse contemporaine en appuyant ses recherches sur les gestes du quotidien, et en prenant en compte l'anatomie de l'homme aussi bien que ses désirs inconscients et ses pulsions sexuelles. Elle introduit dès 1957 la notion de « tâche » (des actions à accomplir telles que s'habiller, se dévêtir, se déplacer en portant un objet très lourd etc.). Chaussée de baskets ou de chaussures à talons hauts, elle improvise dans des parkings, sur des chantiers, dans la rue.
Sur le plateau de danse en plein air que lui a construit son mari architecte Lawrence Halprin, en contrebas de leur maison, près de San Francisco, elle entraîne dans ses folles aventures - en galvanisant jusqu'à l'extrême leur propre créativité - de jeunes artistes de différents domaines encore parfaitement inconnus. Des danseuses telles que Simone Forti, Yvonne Rainer, Trisha Brown, Meredith Monk, aussi bien que Robert Morris (avant qu'il ne choisisse la sculpture), lesquels introduiront ensuite à New York les innovations radicales d'Anna Halprin en formant le noyau dur du « Judson Dance Theater ». Des compositeurs, tels que La Monte Young et Terry Riley, qu'elle nomme dès 1959 co-directeurs musicaux et qui expérimentent chez elle la musique minimaliste et répétitive qu'ils sont en train d'inventer. Mais aussi un plasticien tel que Charles Ross, un poète tel que James Broughton, un cinéaste tel que Stan Brakhage…
Une étape importante qui, tout en la conduisant à prendre plus que jamais en compte le réel dans son travail, tiendra Anna Halprin éloignée des projecteurs médiatiques de la ville de New York : avec tous les moyens artistiques dont elle dispose, ce sera sa lutte contre le cancer dont elle est atteinte en 1972 avec une récidive en 1975. Guérie, c'est alors qu'elle commence à travailler avec des malades atteints du cancer, et plus tard du sida. « Je ne suis pas une thérapeute », tient-elle à préciser, « je suis une artiste qui cherche à développer des issues sociales et personnelles imaginatives. Pour moi, l'art c'est cela : ramener au sein d'un processus créatif les choses qui nous sont imposées ».
L'environnement californien aura renforcé l'inspiration d'Anna Halprin et lui aura permis de célébrer, loin de toute virtuosité démonstrative, la beauté du mouvement naturel du corps humain. Ce qui, conjugué avec sa longue fréquentation de la maladie et de la mort, la conduira à ses plus récentes improvisations dans la nature telles que « Returning Home » et « Season » en 2003, ou « Rocking Seniors » en octobre 2005.
Jacqueline Caux
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Extraits d'archives Vidéos et Photos Anna Halprin, « Princess Spring Time » (1957), « The Bed » (1957), « Merce Cunningham on Anna Halprin dance deck », « Anna Halprin on dance deck », « Hangar » (1957),« Procession » (1964), « Parades and Changes » (1965 - 2000),« The Bust » (1969), « Dancing My Cancer » (1975),« Intensive Care » (2000), « Be With » (2001) Photos Cinémathèque de la Danse à Paris Son Pascal Humbert Montage Dora Soltani Musique Pauline Oliveros « The Roots of The Moment », Terry Riley « Birds of Paradise ».
Halprin, Anna
Depuis la fin des années 30, Anna Halprin donne à la danse des directions révolutionnaires qui inspirent des artistes de tous les secteurs. Par ses étudiantes, telles que Trisha Brown, Yvonne Rainer et Simone Forti, Anna Halprin a profondément influencé le Judson Dance Theater new-yorkais, foyer de la danse post-moderne. Dépassant les notions traditionnelles de la danse, Anna Halprin a poussé ses limites afin d’aborder des questions sociales, de bâtir une communauté, d’encourager une guérison physique mais également émotionnelle et de relier les gens à la nature. En réponse aux émeutes raciales des années 60, elle réunit un groupe de danseurs noirs et un groupe de danseurs blancs dans une performance collaborative intitulée « Ceremony of Us ». Elle crée ensuite la première compagnie de danse multiraciale et se penche progressivement sur les thématiques relatives à la justice sociale. Lorsqu’au début des années 70, on lui diagnostique un cancer, elle intégre la danse à son processus de guérison et crée par la suite des programmes de danse novateurs destinés à des patients atteints du cancer ou du sida.
Avec son mari, le paysagiste Lawrence Halprin, elle imagine des techniques permettant de générer une créativité collective. À la fin des années 60 et au début des années 70, elle dirige plusieurs ateliers intitulés « Experiments in the Environment », qui rassemblent des danseurs, des architectes et d’autres artistes et explorent la créativité de groupe liée à la conscience de l’environnement dans un cadre rural ou urbain. Les performances d’Anna Halprin sortent de plus en plus des théâtres et s’inscrivent au sein d’une communauté, venant en aide à la population afin d’aborder des questions sociales et émotionnelles.
Au cours de sa longue carrière, Anna Halprin crée plus de 150 œuvres de danse-théâtre et écrit trois livres. Plusieurs de ses danses sont le fruit de ses expériences personnelles. Par exemple, après que son mari a dû faire face à une crise engageant son prognostic vital, elle imagine la performance « Intensive Care : Reflections on Death and Dying » (2000). Face à son propre vieillissement, elle décide de travailler auprès des personnes âgées de sa communauté et élabore « Seniors Rocking » (2005), pièce jouée à l’extérieur par plus de 50 seniors assis dans des fauteuils à bascule. En mémoire de son mari, elle crée une trilogie, incluant « Spirit of Place », une œuvre imaginée pour un lieu particulier, le théâtre extérieur qu’il avait dessiné (jouée en 2009, peu de temps avant son décès). En 2013, elle retravaille sa pièce avant-gardiste « Parades and Changes » (1965) ; tout en conservant l’essentiel, elle ajoute de nouvelles parties afin d’augmenter sa pertinence dans le monde d’aujourd’hui.
Source : Site de Anna Halprin
En savoir plus :
Caux, Jacqueline
Jacqueline Caux a participé à l'organisation de plusieurs festivals de musiques d'aujourd'hui, réalisé des courts-métrages expérimentaux ainsi que des films musicaux projetés et primés dans de nombreux festivals internationaux. Cinéaste et Ecrivain, elle a publié des livres d'entretiens avec des artistes atypiques de la seconde moitié du vingtième siècle. Elle a participé à l'organisation de plusieurs festivals de musiques d'aujourd'hui, réalisé des émissions de recherche pour France Culture, des petits théâtres intimes sous forme de boîtes, des courts métrages expérimentaux et des films musicaux, qui ont été projetés dans de nombreux Festivals Internationaux et dans des Musées.
Source: Site de Jacqueline Caux
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Out of Boundaries
Chorégraphie : Anna Halprin
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Jacqueline Caux ; Centre national d'art et de culture, Georges Pompidou
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