Trois chorégraphes (Meg Stuart, Simone Aughterlony et Benoît Lachambre) accueillent trois personnes atteintes de maladies incurables dans l’enceinte du Théâtre de la Monnaie de Bruxelles. Loin de la vie quotidienne, dans le monde enchanteur des coulisses, s’engagent trois dialogues dansés qui n’auront lieu qu’une seule fois. Passées les premières craintes, le deuil se change bientôt en apothéose.

Before We Go est un film inclassable. Réalisé avec la collaboration d’une troupe de musiciens, de danseurs et de comédiens qui accompagnent Jorge León d’un projet à l’autre, il a tout d’une création chorégraphique et musicale. Mais plutôt que de s’offrir aux spectateurs sur la scène, celle-ci est composée – pour et par le cinéma – comme un film à la fois documentaire et baroque. Un sentiment troublant d’instantanéité reste pourtant inscrit au cœur des images. À travers la danse d’une part, mais surtout par la présence de ces trois personnages que l’on sait promis à une disparition prochaine. Cette proximité de la mort, d’abord inquiétante et douloureuse, métamorphose progressivement le film en une célébration de la vie. Corps libérés de la pesanteur, costume de squelette qu’on s’échange, visions chamaniques, sous l’effet de la danse et des sortilèges de l’art, chaque séquence s’avance comme un rituel, un acte symbolique qui conjure l’angoisse et attise le feu de chaque existence.

(Sylvain Maestraggi)

Prix Renaud-Victor au FID-Marseille 2014, ex-aequo avec Ce qu'il reste de la folie de Joris Lachaise.

Meg Stuart est une chorégraphe et danseuse américaine, née à la Nouvelle-Orléans, vivant et travaillant à Bruxelles et à Berlin. En tant que fille de metteurs en scène, elle a commencé très jeune à pratiquer la danse et le théâtre en Californie où elle se produisait fréquemment dans les spectacles créés par ses parents ou par des amis de sa famille. Ses premières études de la danse, suivies à l’adolescence, sont orientées vers des gestuelles simples. En 1983, Stuart décide de s’installer à New York pour y étudier la danse à la New York University. Elle poursuit sa formation à Movement Research où elle explore plusieurs techniques de lâcher-prise et s’implique activement dans le monde de la danse new-yorkaise.   

Invitée en 1991 à se produire au festival Klapstuk de Louvain, elle crée sa première pièce longue « Disfigure Study ». Dans cette chorégraphie, Meg Stuart aborde le corps comme une entité physique vulnérable qui peut être destructurée, déformée ou manipulée mais qui conserve toujours un écho et un sens. Souhaitant fonder sa propre structure pour pouvoir élaborer des projets artistiques, elle crée « Damaged Goods » à Bruxelles en 1994.

Damaged Goods est une structure ouverte et flexible favorisant la production de projets très divers et des collaborations interdisciplinaires.     
Son travail évolue et Meg Stuart commence à explorer la zone de tension située entre la danse et le théâtre. Le recours aux techniques théâtrales et au dialogue entre le mouvement et la narration sont des thématiques récurrentes dans ses chorégraphies.

Son travail artistique évoque une identité sans cesse changeante. Il continue de traiter une grande variété d’échelles et se redéfinit en permanence, tout en cherchant de nouveaux contextes et territoires où présenter la danse.     

Son travail chorégraphique s’articule autour de l’idée d’un corps incertain, vulnérable et tourné vers l’introspection. À travers l’improvisation, Meg Stuart sonde les conditions physiques et émotionnelles, ou leur souvenir. Dans son livre « Are we here yet? » publié en 2010, elle réfléchit à sa pratique dans une conversation avec Jeroen Peeters et décrit les exercices, tâches et récits qu’elle utilise dans ses ateliers et au cours de son processus créatif.   

En parallèle de son activité de chorégraphe, Meg Stuart anime régulièrement des ateliers de composition et d’improvisation dans le monde entier pour des organisations comme Forum Dança (Lisbonne), Movement Research (New York), ImPulsTanz (Vienne), Ponderosa Movement & Discovery (Stolzenhagen), HZT (Berlin) et Tanzwerkstatt Europa (Munich).

Source: Meg Stuart/Damaged Goods

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damagedgoods.be