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Tant mieux, tant mieux !

Montpellier Danse 1983 - Réalisateur-rice : Picq, Charles

Chorégraphe(s) : Bagouet, Dominique (France)

Présentée dans la/les collection(s) : Montpellier Danse

Producteur vidéo : Compagnie Bagouet-CCNMLR, Festival International Montpellier Danse, Frigo

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Tant mieux, tant mieux !

Montpellier Danse 1983 - Réalisateur-rice : Picq, Charles

Chorégraphe(s) : Bagouet, Dominique (France)

Présentée dans la/les collection(s) : Montpellier Danse

Producteur vidéo : Compagnie Bagouet-CCNMLR, Festival International Montpellier Danse, Frigo

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Tant mieux, tant mieux !

Fiction-danse coréalisée par Dominique Bagouet et Charles Picq, « Tant mieux, tant mieux ! » est, au sens le plus délirant du terme, un objet dansé impossible à identifier. On dira plutôt, sciemment rebelle à toute forme d'identification. Une proclamation insolente des possibles de la danse et de l'image quand elles marient leurs inconscients.


La danse est là, comme virtuelle. Le réel aussi, mais complètement décalé. Tout dans le mouvement, dans les postures, dans les gestuelles, minuscules et obsessionnelles, renvoie à une surréalité turbulente, tour à tour joyeuse et énigmatique. « Zarbi », comme aurait dit Bagouet lui-même, qui avait une prédilection particulière pour ce mot du vocabulaire verlan par lequel il aimait qualifier son travail. L'extrême liberté que l'on sent constamment à l'œuvre, sur fond de musique déglinguée signée Sven Lava, permet aux deux compères réalisateurs d'installer un monde désinvolte, où le désordre intime dicte les conduites les plus folles. Un monde où l'espace du rêve, celui des plages et du désert, triomphe d'un quotidien dérisoire. Un monde où la lumière, celle de la Méditerranée, éclaire un environnement plastique post-surréalisant : miroirs, greniers improbables où coulent des flots de sable, châteaux décatis, costumes extravagants, le mélange reste détonant d'un bout à l'autre des séquences. Cocktail de talons hauts, de bustiers pailletés, de blouses d'employés manutentionnaires, de poses ridicules et d'essais malencontreux. « Tant mieux, tant mieux ! » proclame le triomphe espiègle de l'acte manqué. Il s'ouvre et se clôt sur les blancs fantômes du désir. Des fantômes facétieux, sautillant pour l'éternité au bord de l'océan.

Source : Chantal Aubry, in « Images de la culture n° 19 » - janvier 2005.

Dernière mise à jour : décembre 2012

Bagouet, Dominique

Angoulême, 9 juillet 1951 - Montpellier, 9 décembre 1992

Elève de Rosella Hightower à Cannes dès 1965, il reçoit un enseignement classique et trouve son premier engagement chez Alfonso Cata au Ballet du Grand Théâtre de Genève en 1969. L'année suivante, il danse dans la compagnie de Félix Blaska puis entre aux Ballets du XXème siècle de Béjart à Bruxelles. L'expérience dure deux ans et se prolonge dans le groupe Chandra (où travaillait aussi Maguy Marin).

De retour à Paris en 1974, Dominique Bagouet prend des cours avec Carolyn Carlson et Peter Goss. Il danse aussi dans les compagnies de Joseph Russillo, Anne Béranger et Peter Goss. Il part quelques mois aux Etats-Unis où il découvre les techniques issues des écoles américaines, entre autres avec Jennifer Muller et Lar Lubovitch.

En 1976, à son retour en France, il présente sa première chorégraphie : « Chansons de nuit » au Concours de Bagnolet et remporte le premier prix avec mention « recherche ». Il fonde alors sa propre compagnie. Pour la faire vivre, il va enchaîner les créations à un rythme très soutenu qu'il déplore. Jusqu'en 1979, il crée quatorze pièces, parfois dans l'urgence et pas toujours de façon satisfaisante.

Avec « Sous la blafarde », le jeune chorégraphe commence à s'imposer et trouve un havre : la ville de Montpellier qui accueille la compagnie et lui donne les moyens d'exister puisqu'il est invité à mettre sur pied et à diriger le Centre chorégraphique régional de Montpellier. Il créera d'ailleurs dans cette ville le Festival International Montpellier Danse qu'il dirigera jusqu'en 1982.

Dominique Bagouet va alors créer certaines des pièces les plus marquantes de la chorégraphie contemporaine française, d' « Insaisies »(1982) jusqu'à « Necesito, pièce pour Grenade » (1991), ultime commande réalisée pour célébrer le 500ème anniversaire de la ville espagnole.

Avec des pièces comme « Déserts d'amour » (1984), « Le Crawl de Lucien » (1985) ou « Assaï » (1986), Dominique Bagouet impose clairement sa personnalité et son style. Il compose le mouvement de très nombreux petits gestes (jeux des pieds et des mains, inclinaison particulière du torse...) sans aucun maniérisme et d'une redoutable précision.

Autre constante, le chorégraphe a toujours su s'entourer d'artistes au talent reconnu. Il y eut Tristan Murail pour«Déserts d'amour », Pascal Dusapin pour « Assaï », Christian Boltanski pour « Le Saut de l'ange » (1987), ou l'actrice Nelly Borgeaud pour le superbe « Meublé sommairement » (1989), adaptation chorégraphique d'un roman d'Emmanuel Bove.

Avec Charles Picq, il a réalisé deux films : « Tant mieux, tant mieux ! » (1983) et « Dix anges, portraits » (1988) d'après « Le Saut de l'ange ».

S'il y avait un style Bagouet, il résiderait également dans cette curiosité qui a marqué toute une génération.

En 1993, les danseurs de sa compagnie fondent Les Carnets Bagouet afin de préserver et transmettre le patrimoine artistique du chorégraphe. Ils proposent le répertoire à d'autres compagnies et de nombreuses écoles.


Source : Philippe Verrièle - Extrait de « 99 biographies pour comprendre la jeune danse française », Les Saisons de la danse-hors série été 97.


En savoir plus : www.lescarnetsbagouet.org

Lava-Pohlhammer, Sven

Sven Lava-Pohlhammer

 

« Je suis une espèce de Hippie/Punk de 46 ans, un paradoxe-homme, plutôt hippie dans le cosmos et dans mon lit, et anarcho-punk en société. Je vis avec la même femme depuis vingt ans, j'ai trois enfants : Léa (28 ans), Devi (21 ans) et Taw (16 ans). Je suis un combattant de la guerre intérieure, je consacre toute mon énergie à être un homme sur terre, un bon ami, un bon père, un bon camarade planétaire. »


Né en 1957 à Santiago du Chili, ses origines sont néanmoins assez diverses : basques, allemandes et yougoslaves. Dès l'âge de 13 ans, en France, il se met à la basse dans le désir de devenir le bassiste de Jimi Hendrix. Très jeune il participe à des spectacles underground de la chorégraphe argentine Graziela Martinez et aux débuts du Grand Magic Circus. De cette expérience naît une grande amitié avec Andrew More (auteur anglais chantant en français) qui entraînera beaucoup de projets en commun.

1983 : Rencontre avec Dominique Bagouet à Amsterdam par hasard. De cette rencontre découle la création du spectacle coup de poing " F. et Stein " à Avignon.

1985 : Compose avec la pianiste Lydia Domancich la musique pour " Grande maison " de Dominique Bagouet et aussi celle pour la vidéo du même auteur " Tant mieux, tant mieux ! "

1991 : Gas Gas Gas crée à Villeneuve lez Avignon la musique pour le spectacle de danse " Necesito " de la Compagnie Bagouet avec laquelle ils tourneront dans divers théâtres et opéras français (par exemple le Théâtre de la Ville à Paris et le Mercado de las Flores à Barcelone).

2001 : A l'initiative du danseur - chorégraphe Christian Bourigault, le sepctacle " F. et Stein " est ré-interprété. Il tournera en France, au Japon, au Brésil, au Pérou, au Chili et en Espagne.

En savoir plus sur Sven Lava-Pohlhammer

Picq, Charles

Auteur, réalisateur et vidéaste, Charles Picq (1952-2012) entre dans la vie professionnelle dans les années 70 par le théâtre et la photographie. Après une reprise  d'études (Maîtrise de Linguistique - Lyon II, Maîtrise des Sciences et Techniques de la Communication - Grenoble III), il se consacre à la vidéo, d'abord dans le champ des arts plastiques à l'Espace Lyonnais d'Art Contemporain (ELAC) et avec le  groupe "Frigo", puis dans celui de la danse.

Dès la création de la Maison de la Danse à Lyon en 1980, il est sollicité pour y entreprendre un travail de documentation vidéo qu'il poursuit toujours depuis. Durant les années 80, marquées en France par l'explosion de la danse  contemporaine et le développement de l'image vidéo, il fait de nombreuses rencontres avec des artistes tels qu'Andy Degroat, Dominique Bagouet, Carolyn Carlson, Régine Chopinot, Susanne Linke, Joëlle Bouvier et Régis Obadia, Michel Kelemenis. Son activité se déploie dans le champ de la création avec des installations et des vidéos en scène, ainsi que dans celui de la télévision avec des spectacles filmés, des recréations et des documentaires. Avec Dominique Bagouet (80-90), la rencontre est particulière. Il documente sa création, l'assiste sur " Le Crawl de Lucien" et co-réalise avec lui les films "Tant Mieux, Tant Mieux" et "10 anges". 

Dans les années 90, il devient le directeur du développement vidéo de la Maison de la danse et œuvre, avec le soutien de Guy Darmet et son équipe, pour une place grandissante de l'image vidéo au sein du théâtre à travers plusieurs initiatives :

   • Il fonde une vidéothèque de films de danse, d'accès public et gratuit. C'est une première en France. Poursuivant la documentation vidéo des spectacles, il en organise la gestion et la conservation.
  •  Il impulse la création d'un vidéo-bar et d'une salle de projection vidéo dédiée à l'accueil scolaire.
  •  Il initie les "présentations de saisons" en image.
  •  Il conçoit l'édition du DVD "Le tour du monde en 80 danses", une vidéothèque de poche produite par la Maison de la Danse pour le secteur éducatif.

   •  Il lance la collection « Scènes d'écran » pour la télévision et le web,  il entreprend la conversion numérique de la vidéothèque et crée Numeridanse.
 

Ses principaux documentaires sont : "Enchaînement", "Planète Bagouet", "Montpellier le Saut de l'Ange", "Carolyn Carlson, a woman of many faces", "Grand Ecart", "Mama Africa", "C'est pas facile", "Lyon, le pas de deux d'une ville", "Le Défilé", "Un Rêve de cirque".
  Il a également réalisé des films de spectacle : "Song", "Vu d'Ici" (Carolyn Carlson),"Tant Mieux, Tant Mieux", "10 anges", "Necesito" et "So Schnell", (Dominique Bagouet), "Im bade wannen","Flut" et "Wandelung" ( Susanne Linke), "Le Cabaret Latin" (Karine Saporta), "La danse du temps"(Régine Chopinot), "Nuit Blanche"( Abou Lagraa), "Le Témoin" (Claude Brumachon), "Corps est Graphique" (Käfig), "Seule" et "WMD" (Françoise et Dominique Dupuy), " La Veillée des Abysses" (James Thiérrée), Agwa »(Mourad Merzouki), Fuenteovejuna (Antonio Gadès), Blue Lady revisted (Carolyn Carlson)…
 

Source : Maison de la Danse de Lyon

Compagnie Bagouet

Dominique Bagouet crée La Compagnie Dominique Bagouet en 1977, avec quelques amis danseurs, peu après avoir obtenu le 1er prix du Concours chorégraphique de Bagnolet avec sa première pièce « Chansons de nuit ». Les premières saisons sont difficiles, sans réel espace de travail à Paris, mais néanmoins avec quelques commandes de pièces courtes. La Compagnie Bagouet s'installe à Montpellier en 1979, à l'invitation de Georges Frêche, maire de cette ville, et devient Centre chorégraphique régional en 1980.

C'est en 1984 que Dominique Bagouet crée « Déserts d'amour », qui va faire connaître la compagnie au niveau international. Le travail de création se développe continuellement avec de nombreuses œuvres présentées chaque année au Festival International Montpellier Danse.

Dominique Bagouet laisse à plusieurs reprises son équipe du Centre chorégraphique (devenu national en 1984) aux mains de chorégraphes invités : Susan Buirge, Trisha Brown, mais aussi de ses propres danseurs pour y faire leurs débuts de chorégraphes : Michel Kelemenis, Bernard Glandier ou encore Olivia Grandville, Hélène Cathala et Fabrice Ramalingom.

En 1990, après 10 ans de présence à Montpellier, et un succès avéré auprès du public,  Dominique Bagouet réclame un meilleur outil de travail et envisage l'aménagement du Couvent des Ursulines pour développer plusieurs axes : création, répertoire, pédagogie et résidences d'artistes invités. Malheureusement la maladie l'emporte et ce projet ne verra le jour qu'après sa mort.

Les danseurs de sa dernière équipe décident de ne pas poursuivre la Compagnie Bagouet mais créent l'association Les Carnets Bagouet en 1993 pour accomplir la transmission de son œuvre.

Sources : www.lescarnetsbagouet.org

Dernière mise à jour : novembre 2012

Tant mieux, tant mieux !

Direction artistique / Conception : Dominique Bagouet et Charles Picq

Chorégraphie : Dominique Bagouet

Interprétation : Sylvie Giron, Bernard Glandier, Nuch Grenet, Catherine Legrand, Angelin Preljocaj, Michèle Rust

Musique originale : Sven Lava Pohlhammer, Rino Lombardi, Gianni Nazzaro

Conception vidéo : Dominique Bagouet et Charles Picq

Costumes : Maritza Gligo, Christine Le Moigne

Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Production : Compagnie Bagouet-CCNMLR, Festival International Montpellier Danse, Frigo.

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