Loïe Fuller - la danse des couleurs
1988 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Fuller, Loïe (United States) Ochaim, Brygida (Germany)
Présentée dans la/les collection(s) : Biennale de la danse
Producteur vidéo : Biennale de la danse
Loïe Fuller - la danse des couleurs
1988 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Fuller, Loïe (United States) Ochaim, Brygida (Germany)
Présentée dans la/les collection(s) : Biennale de la danse
Producteur vidéo : Biennale de la danse
La danse des couleurs de Loïe Fuller
"Dès la dernière décennie du 19e siècle, Loïe Fuller inventait un art sans définition, sans limitations sémiotiques et préfigurant cette étrange pratique non indexée qui devait finalement se découvrir comme une forme moderne de la danse dans les premières années du siècle suivant. En se servant de son propre corps comme source d'imaginaire, elle combinait l'utilisation du mouvement de la lumière, de la couleur, pour créer des oeuvres dont elle était à la fois la source d'animation et la surface de réflexion.
Une danseuse munichoise contemporaine Brygida Ochaim, a voulu redonner corps à ce travail fondateur, qui questionne encore aujourd'hui plus d'un champ d'expression artistique. Ce qui a impliqué une patiente étude pour retrouver les dynamiques du mouvement, la confection des larges pans d'étoffe plissés (sculptures vivantes, que le corps agite en les maîtrisiant avec une précision inouïe), les techniques de projection et d'éclairage qui en faisaient également un acte à la fois pictural et cinématographique. Accompagnée dans cette recherche par Judith Barry pour le travail sur les lumières colorées, et par Dan Graham pour la conception de l'espace, Brygida Ochaim a également mis au jour un fonds documentaire précieux sur l'activité technique et artistique de Fuller. Tous ces éléments étaient rassemblés dans cette exposition aussi passionnante que surprenante."
Laurence Louppe
Source : Laurence Louppe, Art press 171, Juillet/Août 1992
Fuller, Loïe
(1862 – 1928)
Loïe Fuller fut la première grande vedette internationale de la danse solo ainsi que le premier artiste à utiliser l'éclairage électrique à des fins purement esthétiques. Son art consistait essentiellement à créer des jeux de lumière en mouvement en faisant danser de grands voiles de soie autour d'elle. Les Symbolistes furent immédiatement conquis par cette nouvelle forme d'art qui se prêtait facilement aux métaphores naturelles : papillons, serpents, fleurs ou flammes. Les Futuristes étaient séduits par cet art cinétique et lumineux. Tous étaient captivés par la synthèse de la musique, des couleurs et du mouvement. L'art de Loïe Fuller est emblématique du courant Art nouveau, il est aussi contemporain de la naissance du cinéma, autre forme d'art technologique de la lumière et du mouvement. Le premier film colorié de l'histoiredu cinéma, "Annabelle Serpentine Dance", produit par Edison en 1896, montre les évolutions de l'une des nombreuses imitatrices de " La Loïe Fuller ".
Fuller fut une pionnière de l'art technologique et de la transdisciplinarité ; son intérêt pour la science la mena à intégrer à ses scénographies des techniques scientifiques : optique, chimie et électricité. Cet art hybride est demeuré inclassable, à la convergence des arts de la scène et des sciences physiques. Fuller s'impliquait activement dans tous les domaines que son art appelait : chorégraphie, éclairage, costume, accessoire, mise en scène. Elle inventa des costumes et dispositifs scénographiques afin de créer des effets lumineux inédits, notamment au moyen de jeux de miroirs et de planchers de verre.
Source : Marc Boucher & Leonardo/Olats.org
En savoir plus
Ochaim, Brygida
"Brygida Ochaim en danseuse d'images. Comme un long film, en séquences costumées, l'exploration des mythes de la danseuse. Reflets de danseurs mais aussi productrice d'images et de personnages à travers les recherches sur Loïe Fuller et Musidora.
La danse liée à la lumière, à la photographie, au cinéma. L'approche biographique, la danse à travers ses danseuses. Brygida Ochaim en danseuse extra-contemporaine, mixant les époques et les miroires, les voiles et les claquettes : la danse comme personnage. Approche conceptuelle, méta-danse ? Attention le film commence".
Source : Biographie de Brygida Ochaim dans "La tentation biographique" - Dominique Gonzales-Foerster, Purple Prose 4, Automne 1993
En savoir plus : brygida-ochaim.de
Picq, Charles
Auteur, réalisateur et vidéaste, Charles Picq (1952-2012) entre dans la vie professionnelle dans les années 70 par le théâtre et la photographie. Après une reprise d'études (Maîtrise de Linguistique - Lyon II, Maîtrise des Sciences et Techniques de la Communication - Grenoble III), il se consacre à la vidéo, d'abord dans le champ des arts plastiques à l'Espace Lyonnais d'Art Contemporain (ELAC) et avec le groupe "Frigo", puis dans celui de la danse.
Dès la création de la Maison de la Danse à Lyon en 1980, il est sollicité pour y entreprendre un travail de documentation vidéo qu'il poursuit toujours depuis. Durant les années 80, marquées en France par l'explosion de la danse contemporaine et le développement de l'image vidéo, il fait de nombreuses rencontres avec des artistes tels qu'Andy Degroat, Dominique Bagouet, Carolyn Carlson, Régine Chopinot, Susanne Linke, Joëlle Bouvier et Régis Obadia, Michel Kelemenis. Son activité se déploie dans le champ de la création avec des installations et des vidéos en scène, ainsi que dans celui de la télévision avec des spectacles filmés, des recréations et des documentaires. Avec Dominique Bagouet (80-90), la rencontre est particulière. Il documente sa création, l'assiste sur " Le Crawl de Lucien" et co-réalise avec lui les films "Tant Mieux, Tant Mieux" et "10 anges".
Dans les années 90, il devient le directeur du développement vidéo de la Maison de la danse et œuvre, avec le soutien de Guy Darmet et son équipe, pour une place grandissante de l'image vidéo au sein du théâtre à travers plusieurs initiatives :
• Il fonde une vidéothèque de films de danse, d'accès public et gratuit. C'est une première en France. Poursuivant la documentation vidéo des spectacles, il en organise la gestion et la conservation.
• Il impulse la création d'un vidéo-bar et d'une salle de projection vidéo dédiée à l'accueil scolaire.
• Il initie les "présentations de saisons" en image.
• Il conçoit l'édition du DVD "Le tour du monde en 80 danses", une vidéothèque de poche produite par la Maison de la Danse pour le secteur éducatif.
• Il lance la collection « Scènes d'écran » pour la télévision et le web, il entreprend la conversion numérique de la vidéothèque et crée Numeridanse.
Ses principaux documentaires sont : "Enchaînement", "Planète Bagouet", "Montpellier le Saut de l'Ange", "Carolyn Carlson, a woman of many faces", "Grand Ecart", "Mama Africa", "C'est pas facile", "Lyon, le pas de deux d'une ville", "Le Défilé", "Un Rêve de cirque".
Il a également réalisé des films de spectacle : "Song", "Vu d'Ici" (Carolyn Carlson),"Tant Mieux, Tant Mieux", "10 anges", "Necesito" et "So Schnell", (Dominique Bagouet), "Im bade wannen","Flut" et "Wandelung" ( Susanne Linke), "Le Cabaret Latin" (Karine Saporta), "La danse du temps"(Régine Chopinot), "Nuit Blanche"( Abou Lagraa), "Le Témoin" (Claude Brumachon), "Corps est Graphique" (Käfig), "Seule" et "WMD" (Françoise et Dominique Dupuy), " La Veillée des Abysses" (James Thiérrée), Agwa »(Mourad Merzouki), Fuenteovejuna (Antonio Gadès), Blue Lady revisted (Carolyn Carlson)…
Source : Maison de la Danse de Lyon
La danse des couleurs de Loïe Fuller
Direction artistique / Conception : Brygida Ochaim
Chorégraphie : Brygida Ochaim
Interprétation : Brygida Ochaim
Scénographie : Création lumières : Judith Barry
Musique additionnelle : Claude Debussy (Sirènes)
Autres collaborations : Installations : Christian Boltanski, Dan Graham
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