Pitié !
2009 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Platel, Alain (Belgium)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la Danse de Lyon , Saisons 2000 > 2009
Producteur vidéo : Ballets C de la B ; Maison de la Danse
Vidéo intégrale disponible à la Maison de la danse de Lyon
Pitié !
2009 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Platel, Alain (Belgium)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la Danse de Lyon , Saisons 2000 > 2009
Producteur vidéo : Ballets C de la B ; Maison de la Danse
Vidéo intégrale disponible à la Maison de la danse de Lyon
Pitié !
Le nouveau spectacle du metteur en scène Alain Platel et du compositeur Fabrizio Cassol, co-auteurs du superbe "vsprs" (2006), a comme point de départ "la Passion selon Matthieu". Ce chef-d'œuvre de Bach, sublime transposition musicale de la Passion du Christ, fait partie de ces compositions auxquelles, en fait, on ne peut ni ne doit toucher.Mais Fabrizio Cassol ne se contente pas « d'adapter » l'œuvre de Bach ; il écrit un tout nouveau récit. "pitié!" n'est ni fidèle à la chronique de l'évangéliste, ni à sa version poétique créée par le librettiste de Bach. Cassol s'attache avant tout à exprimer la douleur d'une mère, rôle inexistant dans "la Passion" originale, face au sacrifice inévitable de sa descendance; le rôle du Christ étant ici transposé pour deux âmes jumelles à la destinée commune. Cette optique donne son sens et son orientation à la composition. À partir de ce choix, Cassol a opté pour une distribution à trois chanteurs : une soprano pour la mère et deux voix très proches entre elles (une alto/mezzo et un contre-ténor) pour les enfants. Le trio "Aka Moon", constituant la base de l'orchestre, est complété de personnalités diverses, nomades et hautes en couleurs, telles que Magic Malik (flûte traversière et chant), Tcha Limberger (violon), Philippe Thuriot ou Krassimir Sterev (accordéon), et d'autres encore. "Erbarme dich", l'une des arias les plus célèbres de "la Passion" tant du point de vue musical que du contenu, constitue l'un des points de départ de pitié!. Notre aptitude à compatir dépasse-t-elle le stade de la pitié ? « Compassion » est un mot tellement chargé ; la compassion est souvent assimilée à la condescendance. Mais n'est-ce pas ce que nous désirons parfois de tout cœur, lorsque la vie et la mort nous semblent trop lourdes à porter ?
Le thème principal de "la Passion selon Matthieu" est toutefois l'ultime sacrifice que nous puissions consentir : celui de soi. Il pourrait sembler ridicule de demander ici et maintenant pour qui ou pour quoi l'on serait prêt à sacrifier sa propre vie. C'est pourtant une question qu'Alain Platel veut poser aux danseurs avec lesquels il veut continuer à développer la « danse bâtarde » dont il a fait sa marque de fabrique. Dans le prolongement de l'expérience de "vsprs", cette gestuelle tente d'offrir une transposition physique de sentiments impossibles à contenir, et elle cherche à transcender la dimension individuelle.
Hildegard De Vuyst, février 2008
source : Les Ballets C. de la B.
Platel, Alain
Alain Platel est orthopédagogue de formation et autodidacte en tant que metteur en scène. En 1984, il forme avec des amis et membres de sa famille une troupe fonctionnant en collectif. À partir de "Emma" (1988), il se distingue plus clairement en tant que metteur en scène. Il crée "Bonjour Madame" (1993), "La Tristeza Complice" (1995) et "Iets op Bach" (1998), des productions qui propulsent les ballets C de la B (c'est le nom adopté par la troupe) au sommet international. En compagnie de l'auteur Arne Sierens, il accomplit un effet comparable pour la compagnie de théâtre jeune public Victoria de Gand, en proposant "Moeder en kind" (1995 Mère et enfant), "Bernadetje" (1996) et "Allemaal Indiaan" (1999 Tous des Indiens).
Après "Allemaal Indiaan" (Tous des Indiens), Alain Platel annonce qu'il ne produira plus de nouveaux spectacles. Mais Gerard Mortier le convainc de créer Wolf (2003), une pièce sur Mozart pour la Ruhr-Triennale. Le projet choral Coup de Chœurs monté par Alain Platel à l'occasion de l'ouverture du nouveau KVS marque le début d'une étroite collaboration avec le compositeur Fabrizio Cassol. "vsprs" (2006) signale un changement de cap. L'exubérance des spectacles précédents, s'exprimant par la diversité des interprètes et les thèmes abordés, cède la place à une plus grande introspection et une plus grande nervosité, en révélant un univers de pulsions et d'aspirations. Et aussi de violence, comme dans "Nine Finger" (2007) avec Benjamin Verdonck et Fumiyo Ikeda.
Après le style baroque de "pitié!" (2008), "Out Of Context – for Pina" (janvier 2010) constitue une réflexion quasiment ascétique sur l’arsenal de mouvements entourant les spasmes et les tics. A travers ce langage du mouvement, Alain Platel poursuit logiquement sa recherche d’une traduction pour les sentiments trop forts. Son aspiration à quelque chose qui dépasse l’individu est de plus en plus palpable. En collaboration avec Frank Van Laecke, "Gardenia" (juin 2010) s’est créé, dans lequel la fermeture d’un cabaret pour travestis constitue le point de départ d’une plongée au cœur des vies privées d’un mémorable groupe de vieux artistes. En 2015, Alain Platel et Frank Van Laecke renouvèlent leur collaboration avec la création de "En avant, marche !", un spectacle qui s'inspire de la tradition des orchestres de fanfare et des harmonies et dont la direction musicale est dans les mains du compositeur Steven Prengels. A la demande de Gerard Mortier, Alain Platel a créé "C(H)ŒURS" (2012) avec les fameuses scènes chorales des opéras de Verdi. La connotation politique de spectacles comme "tauberbach" (2014) et "Coup Fatal" (collaboration avec Fabrizio Cassol 2014) réside dans la joie de vivre et l'énergie qui éclatent de la scène et qui manifestent des moyens de (sur)vivre dans des circonstances indignes comme sur un dépotoir (tauberbach) ou dans la réalité quotidienne des musiciens au Congo ("Coup Fatal"). « Lust for life » comme moyen de rébellion.
Mais pour éviter tout malentendu: Platel ne cherche pas forcément l'expansion. Sa collaboration à des petits projets comme Nachtschade (pour Victoria en 2006) et le coaching comme pour Pieter et Jakob Ampe et leur création "Jake & Pete’s big reconciliation attempt for the disputes form the past" (2011) en sont la preuve. Ces deux projets ont d'ailleurs laissé des traces indéniables dans ses pensées sur ce qu'est le théâtre. Entre-temps, il a multiplié les films de danse en toute discrétion, que ce soit avec la réalisatrice britannique Sofie Fiennes ("Because I Sing en 2001", "Ramallah!Ramallah!Ramallah!" en 2005 et "VSPRS Show and Tell" en 2007) ou en solo avec les ballets de ci de là (2006), une plongée impressionnante dans la vie d’une troupe formée il y a vingt ans et qui nous amène jusqu’au Vietnam et au Burkina Faso. Il s’agit aussi et surtout d’une ode à la ville de Gand, son port d’attache.
Source : Les Ballets C de la B
En savoir plus : lesballetscdela.be
Picq, Charles
Auteur, réalisateur et vidéaste, Charles Picq (1952-2012) entre dans la vie professionnelle dans les années 70 par le théâtre et la photographie. Après une reprise d'études (Maîtrise de Linguistique - Lyon II, Maîtrise des Sciences et Techniques de la Communication - Grenoble III), il se consacre à la vidéo, d'abord dans le champ des arts plastiques à l'Espace Lyonnais d'Art Contemporain (ELAC) et avec le groupe "Frigo", puis dans celui de la danse.
Dès la création de la Maison de la Danse à Lyon en 1980, il est sollicité pour y entreprendre un travail de documentation vidéo qu'il poursuit toujours depuis. Durant les années 80, marquées en France par l'explosion de la danse contemporaine et le développement de l'image vidéo, il fait de nombreuses rencontres avec des artistes tels qu'Andy Degroat, Dominique Bagouet, Carolyn Carlson, Régine Chopinot, Susanne Linke, Joëlle Bouvier et Régis Obadia, Michel Kelemenis. Son activité se déploie dans le champ de la création avec des installations et des vidéos en scène, ainsi que dans celui de la télévision avec des spectacles filmés, des recréations et des documentaires. Avec Dominique Bagouet (80-90), la rencontre est particulière. Il documente sa création, l'assiste sur " Le Crawl de Lucien" et co-réalise avec lui les films "Tant Mieux, Tant Mieux" et "10 anges".
Dans les années 90, il devient le directeur du développement vidéo de la Maison de la danse et œuvre, avec le soutien de Guy Darmet et son équipe, pour une place grandissante de l'image vidéo au sein du théâtre à travers plusieurs initiatives :
• Il fonde une vidéothèque de films de danse, d'accès public et gratuit. C'est une première en France. Poursuivant la documentation vidéo des spectacles, il en organise la gestion et la conservation.
• Il impulse la création d'un vidéo-bar et d'une salle de projection vidéo dédiée à l'accueil scolaire.
• Il initie les "présentations de saisons" en image.
• Il conçoit l'édition du DVD "Le tour du monde en 80 danses", une vidéothèque de poche produite par la Maison de la Danse pour le secteur éducatif.
• Il lance la collection « Scènes d'écran » pour la télévision et le web, il entreprend la conversion numérique de la vidéothèque et crée Numeridanse.
Ses principaux documentaires sont : "Enchaînement", "Planète Bagouet", "Montpellier le Saut de l'Ange", "Carolyn Carlson, a woman of many faces", "Grand Ecart", "Mama Africa", "C'est pas facile", "Lyon, le pas de deux d'une ville", "Le Défilé", "Un Rêve de cirque".
Il a également réalisé des films de spectacle : "Song", "Vu d'Ici" (Carolyn Carlson),"Tant Mieux, Tant Mieux", "10 anges", "Necesito" et "So Schnell", (Dominique Bagouet), "Im bade wannen","Flut" et "Wandelung" ( Susanne Linke), "Le Cabaret Latin" (Karine Saporta), "La danse du temps"(Régine Chopinot), "Nuit Blanche"( Abou Lagraa), "Le Témoin" (Claude Brumachon), "Corps est Graphique" (Käfig), "Seule" et "WMD" (Françoise et Dominique Dupuy), " La Veillée des Abysses" (James Thiérrée), Agwa »(Mourad Merzouki), Fuenteovejuna (Antonio Gadès), Blue Lady revisted (Carolyn Carlson)…
Source : Maison de la Danse de Lyon
Les Ballets C de la B
Direction artistique: Alain Platel
Année de création: 1984
Les Ballets C de la B (ballets Contemporains de la Belgique), troupe créée par Alain Platel en 1984, est à présent une compagnie se faisant régulièrement acclamer en Belgique et ailleurs. Au fil du temps elle a adopté une structure de plate-forme de travail réunissant plusieurs chorégraphes. Aux côtés d'Alain Platel y figurent Christine De Smedt et Koen Augustijnen ; Hans Van den Broeck et Sidi Larbi Cherkaoui en ont également fait partie. Depuis toujours, Les Ballets C de la B tiennent à associer de jeunes artistes talentueux, actifs dans différentes disciplines et venus d'horizons variés, à leur processus de création dynamique. La troupe accueille actuellement deux chorégraphes invités, Lisi Estaràs et Ted Stoffer. Le mélange unique de visions artistiques diverses, se nourrissant les unes des autres, rend impossible toute définition exacte des Ballets. Pourtant, une espèce de «style maison» se dessine. Il est populaire, anarchique, éclectique et engagé, sous la devise "Cette danse s'inscrit dans le monde, et le monde appartient à tous".
Source : Les ballets C de la B
En savoir plus : lesballetscdela.be
Pitié !
Direction artistique / Conception : Alain Platel
Chorégraphie : Elie Tass, Emile Josse, Hyo Seung Ye, Juliana Neves, Lisi Estarás, Louis-Clément Da Costa, Mathieu Desseigne Ravel, Quan Bui Ngoc, Romeu Runa, Rosalba Torres Guerrero
Interprétation : Elie Tass, Emile Josse, Hyo Seung Ye, Juliana Neves, Lisi Estarás, Louis-Clément Da Costa, Mathieu Desseigne Ravel, Quan Bui Ngoc, Romeu Runa, Rosalba Torres Guerrero
Conseil artistique / Dramaturgie : Hildegard De Vuyst (dramaturgie), Kaat Dewindt (dramaturgie musicale)
Mise en scène : Alain Platel
Scénographie : Peter De Blieck, Mizue Hirayama (stagiaire)
Musique originale : Composition Fabrizio Cassol (direction musicale) basée sur "La Passion selon Matthieu" de J.S. Bach
Musique live : chanté par Laura Claycomb (soprano), Monica Brett-Crowther (mezzo), Serge Kakudji (contre-ténor), Magic Malik (chant, flûte) musique jouée par Aka Moon Fabrizio Cassol (saxophone), Michel Hatzigeorgiou (fender bass, bouzouki), Stéphane Galland (drums, percussion), Sanne Van Hek (trompette), Philippe Thuriot (accordéon), Lode Vercampt (violoncelle), Renauld Krols (violon)
Lumières : Carlo Bourguignon, Kurt Lefevre (assistant)
Costumes : Claudine Grinwis (Plaat Stultjes), Eva Grinwis (Plaat Stultjes)
Décors : Wim Van de Cappelle, Koen Mortier, Kurt Lefevre, Luc Laroy, Yves Debleye, Annemie Podevyn, Heide Vanderieck
Son : Caroline Wagner, Michel Andina, Sam Serruys (assistant)
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Les ballets C de la B coproduction : Théâtre de la Ville (Paris), Le Grand Théâtre de Luxembourg, TorinoDanza, Ruhr Triennale 2008, KVS (Bruxelles) • avec le soutien exceptionnel de Kunstencentrum Vooruit (Gand), Holland Festival (Amsterdam), NTGent • avec l'appui des autorités flamandes, de la ville de Gand, de la Province de la Flandre-Orientale
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Les ballets C. de la B., Maison de la Danse
La danse classique occidentale entre dans la modernité du 20e siècle : Les Ballets russes et les Ballets suédois
Si le 19e siècle est celui du romantisme, l’entrée dans le nouveau siècle est synonyme de modernité ! Ce sera quelques décennies plus tard que lui sera attribué a posteriori un nom : « le néo-classique ».
Danse et arts numériques
La chorégraphie Belge contemporaine
Ce parcours présente les différents chorégraphes qui ont marqué le territoire belge.
La relecture des œuvres
Certains grands spectacles sont revisités à travers les siècles. Voici deux exemples de pièces relues par différents chorégraphes.