Rosas danst Rosas [remontage 2015]
2015 - Réalisateur-rice : Zeriahen, Karim
Chorégraphe(s) : De Keersmaeker, Anne Teresa (Belgium)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse , Danse en amateur et répertoire
Producteur vidéo : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Rosas danst Rosas [remontage 2015]
2015 - Réalisateur-rice : Zeriahen, Karim
Chorégraphe(s) : De Keersmaeker, Anne Teresa (Belgium)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse , Danse en amateur et répertoire
Producteur vidéo : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Rosas danst Rosas [remontage 2015]
Chorégraphie Anne Teresa De Keersmaeker
Extrait chorégraphique remonté par la compagnie De l’air dans l’art-SUAPS-université Paris-Sud-Orsay (Longjumeau-Orsay), coordinateurs et répétiteurs Ghislaine Tétier, Philippe Chevalier, dans le cadre de Danse en amateur et répertoire (2014)
Le groupe
La compagnie De l’air dans l’art est active au sein de l’université Paris-Sud-Orsay, autour de la professeure et chorégraphe Ghislaine Tétier (en collaboration avec Philippe Chevalier). Elle s’est aussi consacrée à des reprises d’Odile Duboc et Dominique Bagouet. Elle donne des représentations à huit reprises dans l’année. Ses dix-sept membres impliqués dans l’actuel projet ont entre dix-huit et quarante-trois ans et présentent des niveaux divers, de débutant à amateur très confirmé. Ce groupe fait montre d’une grande avidité intellectuelle, nullement rebuté par une initiation aux systèmes de notation de la danse ou par l’étude des structures compositionnelles, et également très curieux du contexte culturel et historique d’une œuvre.
La chorégraphe
Née en 1960 en Belgique, Anne Teresa De Keersmaeker domine le paysage chorégraphique contemporain européen. Ses compositions à l’énergie aiguë, s’appuient sur une analyse très poussée des structures de l’écriture musicale. En 1983, la pièce « Rosas danst Rosas » est sa première composition de groupe (pour quatre danseuses), poussant à l’extrême des principes de répétitivité. Repère dans l’histoire de la danse du xxe siècle, elle bénéficie actuellement d’un vif regain de curiosité, dans la foulée de sa reprise par la chorégraphe elle-même, mais aussi d’une accessibilité facilitée pour les amateurs, à la faveur du 30e anniversaire de la compagnie – justement baptisée Rosas – dont elle fut en son temps la première pièce.
L’intervenante
Exceptionnellement, une universitaire et notatrice Laban conduit la reprise du 2e mouvement de « Rosas danst Rosas ». Laetitia Doat a dansé cette pièce au cours de sa formation et l’a déjà transmise en contexte pédagogique. Ici, travail de notation et d’interprétation se combinent activement, pour un groupe lui aussi de fibre universitaire. La démultiplication de l’effectif au-delà du quatuor d’origine fait explorer de passionnantes combinatoires, sur la base de six mouvements seulement, implacablement reconduite. L’attention porte sur un travail de respiration et d’ancrage du mouvement en profondeur, par-delà l’extériorisation rhétorique du geste. D’où le recours à des ballons, bâtons, ou aux barres flexibles et aux méthodes somatiques.
GÉNÉRIQUE
Création le 6 mai 1983 au Théâtre de la Balsamine à Bruxelles
Pièce pour 4 danseuses Adriana Borriello, Anne Teresa De Keersmaeker, Michèle Anne De Mey, Fumiyo Ikeda
Musique Thierry de Mey, Peter Vermeersch
Lumières Françoise Michel
Mise à jour mai 2016
De Keersmaeker, Anne Teresa
En 1980, après des études de danse à l'école Mudra de Bruxelles, puis à la Tisch School of the Arts de New York, Anne Teresa De Keersmaeker (née en 1960) crée Asch, sa première chorégraphie. Deux ans plus tard, elle marque les esprits en présentant Fase, Four Movements to the Music of Steve Reich. En 1983, De Keersmaeker chorégraphie Rosas danst Rosas et établit à Bruxelles sa compagnie de danse Rosas. A partir de ces oeuvres fondatrices, Anne Teresa De Keersmaeker a continué d’explorer, avec exigence et prolixité, les relations entre danse et musique. Elle a constitué avec Rosas un vaste corpus de spectacles qui s’affrontent aux structures musicales et aux partitions de toutes les époques, de la musique ancienne à la musique contemporaine en passant par les expressions populaires. Sa pratique chorégraphique est basée sur les principes formels de la géométrie et les modèles mathématiques, l'étude du monde naturel et des structures sociales — ouvrant de singulières perspectives sur le déploiement du corps dans l’espace et le temps.
Entre 1992 à 2007, Rosas a été accueilli en résidence au théâtre de La Monnaie/De Munt à Bruxelles. Au cours de cette période, Anne Teresa De Keersmaeker a dirigé plusieurs opéras et de vastes pièces d’ensemble qui ont depuis intégré le répertoire des compagnies du monde entier. Dans Drumming (1998) et Rain (2001) — spectacles auxquels collabore l'ensemble de musique contemporaine Ictus — s’épanouissent de vastes structures géométriques, aussi complexes dans leurs tracés que dans leurs combinaisons, qui s’entremêlent aux motifs obsédants du minimalisme de Steve Reich. Ces fascinantes chorégraphies de groupe sont devenues des icônes, emblématiques de l’identité de Rosas. Au cours de sa résidence au théâtre de La Monnaie, Anne Teresa De Keersmaeker présente également le spectacle Toccata (1993) sur des fugues et partitas de J.S. Bach, dont l'œuvre constitue un fil rouge dans son travail. Verklärte Nacht (écrit pour quatorze danseurs en 1995, adapté pour trois danseurs en 2014) dévoile l'aspect expressionniste du travail de la chorégraphe en valorisant l’orageuse dimension narrative associée à ce sextuor à cordes de Schoenberg, typique du postromantisme tardif. Elle s’aventure vers le théâtre, le texte et le spectacle transdisciplinaire avec I said I (1999), In real time (2000), Kassandra – speaking in twelve voices (2004), et D’un soir un jour (2006). Elle intensifie le rôle de l'improvisation dans sa chorégraphie en travaillant à partir de jazz ou de musique indienne dans des pièces telles que Bitches Brew / Tacoma Narrows (2003) sur la musique de Miles Davis, ou Raga for the Rainy Season / A Love Supreme (2005).
En 1995, Anne Teresa De Keersmaeker fondait l'école P.A.R.T.S. (Performing Arts Research and Training Studios) à Bruxelles en association avec La Monnaie/De Munt.
Les récentes pièces d'Anne Teresa De Keersmaeker témoignent d'un dépouillement qui met à nu les nerfs essentiels de son style : un espace contraint par la géométrie ; une oscillation entre la plus extrême simplicité dans les principes générateurs de mouvements — ceux de la marche par exemple — et une organisation chorégraphique riche et complexe ; et un rapport soutenu à une partition (musicale ou autre) dans sa propre écriture. En 2013, De Keersmaeker revient à la musique de J.S. Bach (jouée live, toujours) dans Partita 2, un duo qu’elle danse avec Boris Charmatz. La même année, elle crée Vortex Temporum sur l’oeuvre musicale du même nom écrite en 1996 par Gérard Grisey, très caractéristique de la musique dite spectrale. L’ancrage de l’écriture gestuelle dans l’étude de la partition musicale y est poussé à un degré extrême de sophistication et favorise un méticuleux dialogue entre danse et musique, représenté par un couplage strict de chaque danseur de Rosas avec un musicien d’Ictus. En 2015, le spectacle est totalement refondu pour l’adapter au format muséal, durant neuf semaines de performance au centre d'art contemporain WIELS de Bruxelles, sous le titre Work/Travail/Arbeid. La même année, Rosas crée Golden Hours (As you like it), à partir d’une matrice textuelle (la pièce Comme il vous plaira de Shakespeare) qui sert de partition implicite aux mouvements, affranchissant pour une fois la musique de sa mission formalisante et lui autorisant la fonction plus soft d’environnement sonore (il s’agit de l’album Another Green World de Brian Eno, 1975). En 2015 également, Anne Teresa De Keersmaeker poursuit sa recherche du lien entre texte et mouvement dans Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, une création basée sur le texte éponyme de Rainer Maria Rilke. Au début de 2017 l’Opéra de Paris invite la chorégraphe à mettre en scène Così fan tutte de Wolfgang Amadeus Mozart.
Dans "Carnets d'une chorégraphe", une monographie de trois volumes publiée par Rosas et les Fonds Mercator, la chorégraphe dialogue avec la théoricienne et musicologue Bojana Cvejić, et déploie un vaste panorama de points de vue sur ses quatre oeuvres de jeunesse.
Source : Site de la cie Rosas
Plus d'information : rosas.be
Zeriahen, Karim
Un autre mouvement
Des images du spectacle vivant au vivant des images, le réalisateur et artiste vidéaste Karim Zeriahen semble avoir trouvé le chemin le plus court. Depuis le début des années 90, où il embarque sur la tournée Sud-Américaine du Cargo avec Philippe Decouflé, il met en mouvement l'art de la scène, la danse contemporaine le plus souvent.
Karim Zeriahen entame un compagnonnage fructueux avec Mathilde Monnier installée à Montpellier. Stop, Videlilah ou Le jour de nuit, courts films adaptés de créations de la chorégraphe puis La place du singe, captation d'un duo vivifiant où Mathilde Monnier y donne la réplique à l'écrivaine Christine Angot sont les témoins de ces échanges. A chaque fois la caméra de Karim Zeriahen investit ses territoires en mouvement, une gestuelle non pas figée mais magnifiée.
Le chorégraphe Herman Diephuis rejoint bien vite cette galerie de portraits dansants. On aura vu également des documentaires qui d'Albert Maysles à Hubert de Givenchy de Joe Dalessandro à Paul Morrissey imposent la signature de Karim Zeriahen. Une manière de filmer à la gestuelle assurée. Aujourd'hui, le réalisateur s'attache dans un projet nouveau à "aller chercher au delà des traits physiques dans les infimes mouvements du langage du corps". Soit une collection de portraits filmés comme autant de pièces uniques qui ne sont pas sans rappeler la tradition des portraits de maîtres ou de commande. Ces tableaux vivants voient les modèles poser devant la caméra de Karim Zeriahen pendant un temps donné quasiment immobiles laissant apparaître d'infimes traces de respiration, de battements de cils, de mouvements d'yeux. Filmés puis retransmis en boucle sur une écran plat doté d'une carte mémoire.
Avec cette collection en train de se constituer, Karim Zeriahen s'interroge, à sa façon documentaire autant que plasticienne, sur ce monde virtuel abreuvé d'images. En prenant le temps de la pause, et ses modèles avec lui, il questionne notre regard.
A vue d'œil.
Source : Philippe Noisette, Site internet de Karim Zeriahen
En savoir plus : www.karimzeriahen.com
Rosas danst Rosas [remontage 2015]
Chorégraphie : Anne Teresa De Keersmaeker
Interprétation : Sarah Besnainou, Guillaume Busato, Laurent Carton, Stéphanie Decante, Lilian Durey, Émilie Fernandes, Gérald Forhan, Marion Franquet, Yaëlle Henderyckx, Valérie Hilt, Marion Jeannot, Astrid Larchiver, Isabelle Lecourtois, Laure Playoust, Carla Riblay, Raphaëlle Sablic, Solène Tran
Musique originale : Thierry de Mey, Peter Vermeersch
Autres collaborations : Extrait chorégraphique remonté par la compagnie De l'air dans l'art-SUAPS-université Paris-Sud-Orsay (Longjumeau-Orsay), coordinateurs et répétiteurs Ghislaine Tétier, Philippe Chevalier, dans le cadre de Danse en amateur et répertoire (2014) - Transmission Laetitia Doat
Danse en amateur et répertoire
Danse en amateur et répertoire est un programme d’accompagnement de la pratique amateur au-delà du cours de danse et de la phase d’apprentissage technique. Destiné à des groupes de danseurs amateurs, il ouvre un espace de partage pour ceux qui désirent approfondir une pratique et une connaissance de la danse en relation avec son histoire.
Laurent Barré
Responsable du service Recherche et Répertoires chorégraphiques
Anne-Christine Waibel
Assistante du service Recherche et Répertoires chorégraphiques
+33 (0)1 41 83 43 96
danse-amateur-repertoire@cnd.fr
Source : CN D
En savoir plus : https://www.cnd.fr/fr/page/323-danse-en-amateur-et-repertoire-programme-d-aide
[1930-1960] : Entre Europe et Etats-Unis, un néoclassicisme à l’écoute de son temps
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