La vie dans les montagnes arméniennes est évoquée par des images étonnantes de la dureté du travail (transhumance, récolte des foins) et de l'émotion qui règne dans les fêtes. Poème cinématographique non-narratif, sans commentaire, sur une musique de Vivaldi, parfois interrompue par des sons synchrones.

Un homme se débat dans le torrent, rattrape un mouton, se noie peut-être, se fait emporter à nouveau. Un groupe d'hommes, un mouton dans les bras, dévalent à toute allure des pentes abruptes et caillouteuses ou enneigées. Ils tirent, poussent, retiennent ou sont emportés par les meules de foin qui glissent le long des collines. Un camion embourbé que l'on tente de dégager la nuit sous une pluie diluvienne. L'homme qui se faisait emporter par le torrent se marie maintenant, il porte ses plus beaux habits, sa femme rit, pleure, soutenue par ses amies qui l'embrassent tour à tour. Dimension à la fois simple et mystique des scènes de la vie quotidienne rendue par un montage d'une force rare.

Source : Nathalie Magnan