Erè mèla mèla
2001
Chorégraphe(s) : Hoche, Lionel (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Ministère de la Culture , CNC - Images de la culture
Producteur vidéo : Heure d'été productions, Tarantula, Arte
Erè mèla mèla
2001
Chorégraphe(s) : Hoche, Lionel (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Ministère de la Culture , CNC - Images de la culture
Producteur vidéo : Heure d'été productions, Tarantula, Arte
Erè mèla mèla
Chorégraphe, interprète pour le Nederlands Dans Theater, Lionel Hoche aime à mettre en scène des univers jumeaux, des parcours doubles. Dans ce film, il imagine un scénario original, qui tient du pastiche, pour évoquer ces étranges sentiments qui font battre les cœurs. L'histoire se déroule avec un bel entrain, ainsi que le laisse entendre la musique de Mahmoud Ahmed.
Malice et nombreux trucages habillent Erè mèla mèla, qui marie efficacement une esthétique moderne aux saveurs du conte oriental. Dans un appartement de style « sixties », meublé d'objets de couleurs vives, deux hommes se font face. Tandis qu'une mélopée suave distille syncopes et ondulations, les danseurs s'amusent à détourner les objets quotidiens de leur usage habituel. Ce climat rêveur, ludique et amoureux entraîne toutes sortes de visions et d'enchantements. Jeux de corps, situations incongrues, disparitions et liaisons inattendues traversent l'image avec une pétillante fraîcheur.
Source : Irène Filiberti
Hoche, Lionel
Lionel Hoche est un homme de vocabulaire, chorégraphique s'entend. De par son parcours, qui commence par l'Opéra de Paris avant de finir chez Daniel Larrieu avec un détour par Jiri Kylian, il accumule des savoir- faire et des techniques fort différentes dont il tirera une gestuelle très personnelle.
Chorégraphe depuis 1988, il approfondit son écriture, à la fois fine et vigoureuse et crée sa compagnie MéMé BaNjO en 1992. Ses interprètes sont aussi disparates que passionnants : on y verra passer pêle-mêle les chorégraphes contemporains Alain Buffard, Cécile Proust, Alvaro Morell ou Cyrill Davy, Christophe Wavelet, devenu depuis journaliste et théoricien, et des danseurs classiques d'un niveau remarquable.
Ses chorégraphies sont d'un périlleux équilibre : du " contact-improvisation " qui se glisse dans les pas les plus académiques, du contemporain qui vient pervertir l'implacable beauté d'un ensemble tiré au cordeau, et une torsion du geste qui induit une sorte de courbure de l'espace et n'appartient qu'à lui. Profondément humanistes, ses pièces recèlent une forme d'humour fait d'ironie affectueuse pour ses congénères. Ce qu'il cherche, de chorégraphie en chorégraphie, pourrait s'appeler grandeur et décadence du danseur. En effet, sa gestuelle n'est pas exempte d'une grandeur toute classique ni d'une animalité assez sauvage qui vient heureusement dévoyer des mouvements extrêmement mesurés, sinon calculés. Parfois, la chorégraphie a des langueurs de sérail : lignes sinueuses, méandres de bras aux arrondis sensuels, cambrés suggestifs... Parfois, la dureté et la rigueur d'une géométrie inexorable qui aligne des pas d'un austère éclat.
Ainsi, au coeur d'une même oeuvre Lionel Hoche fait entrapercevoir simultanément une vision d'un corps glorieux et triomphant qui soudain périclite et laisse découvrir une humanité organique et harassée, voire d'un érotisme troublant. En ce sens, il a su inventer un vrai renouveau du vocabulaire classique en prenant des chemins de traverse plutôt inattendus. C'est probablement pourquoi nombre de ballets s'assurent la collaboration de ce chorégraphe auquel l'importance d'une grande compagnie ne fait pas peur, au point que Daniel Larrieu le choisira comme assistant pour travailler à l'Opéra de Paris, avant qu'il ne se lance lui-même dans l'aventure en y créant Yamm. Il sait composer des danses de groupes énergiques et fluides, d'une symétrie subtilement falsifiée, et de brillants solos à l'élégance typiquement française mettant en valeur les qualités d'interprètes de haut niveau.
Par ailleurs, Lionel Hoche a su s'assurer de palpitantes collaborations scénographiques et musicales, d'une grande liberté de ton. Son regard aigu, très au fait des avant-gardes picturales lui permettent de choisir avec discernement des peintres de talent. Ces oeuvres plastiques apportent à ses pièces un cachet très graphique, transformant le fait chorégraphique en une sorte de mobile animé particulièrement attractif. Quant à la musique, l'éclectisme de ses choix qui peuvent allier à la techno le désuet d'une valse un peu désaccordée, son goût pour des instruments étranges ou inusités donnent à toutes ses chorégraphies une saveur douce amère qui perturbe aimablement la perception d'un public qui finit par ne plus savoir... sur quel pied danser !
Agnès Izrine
Source : Compagnei Mémé Banjo
En savoir plus : www.memebanjo.com
Erè mèla mèla
Direction artistique / Conception : Lionel Hoche, Daniel Wirot
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Heure d'été productions, Tarantula, Arte, CNC, ministère de la Culture et de la Communication (DMDTS), ministère des Affaires étrangères, Caisse des dépôts et consignations, Procirep
Durée : 6'
One dance, one song
A partir d'un principe simple, dans la continuité de la collection Une Danse, le temps d'une chanson, Patrice Nezan propose une série de sept films courts qui réunissent chacun un chorégraphe et un réalisateur. Dans ces « chorégra-films », la musique imprime sa durée et son atmosphère à chacun des univers chorégraphiques. Voyages dans des mondes éphémères dont l'étrangeté tient autant à la qualité des images qu'aux situations imaginées.
Sont compris : Adesso basta !, Besame Mucho, Daïté, Erè mèla mèla, Garota de Ipanema, La Habanera, Ya Rayah.
James Carlès
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