Back up
2004 - Réalisateur-rice : Centre national de la danse, Réalisation
Chorégraphe(s) : Adri, Haïm (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse , CN D - Spectacles et performances
Producteur vidéo : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Back up
2004 - Réalisateur-rice : Centre national de la danse, Réalisation
Chorégraphe(s) : Adri, Haïm (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse , CN D - Spectacles et performances
Producteur vidéo : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Back up
« Back up » dans son plus simple appareil.
« To back up » : littéralement, retourner en arrière, remonter le temps, mais aussi sauvegarder, en jargon informatique. C'est sous cette double injonction que se clôt Bribes, la trilogie consacrée par Haïm Adri au travail de la mémoire.
Dernier volet de ce triptyque, « Back up » questionne l'entrelacement problématique de l'individuel et du collectif dans la mémoire des Israéliens et des Palestiniens, irrémédiablement façonnée par l'histoire du conflit territorial.
« Back up » sonde l'immense difficulté, en Israël comme en Palestine, à se construire une parole, une mémoire singulière, dans un contexte politique où les enjeux collectifs – « l'inconscient communautaire », dit Haïm Adri – tendent à dévorer les trajectoires personnelles.
« Back up » se décline en deux versions : l'une filmique, l'autre chorégraphique. Pour le film, achevé en 2004, Haïm Adri a pris le temps de laisser sourdre les souvenirs de quatre Israéliens et palestiniens (trois femmes et un homme), au fil de longs entretiens. Accompagnant leurs témoignages, des images et des mouvements ont jailli, que le film travaille et transpose.
Chacune des quatre sections du film devient alors le moment d'une naissance à soi-même, en même temps qu'un surgissement poétique.
« Back up », la chorégraphie, part de ce matériau. Ses quatre interprètes (trois hommes et une femme) ont laissé résonner en eux les souvenirs, les voix, les gestes des personnes filmées. Ils les mêlent à leur propre histoire pour, à leur tour, distiller et transmettre un vécu.
Achevée au terme d'une résidence de création au CND, la version chorégraphique laisse douloureusement insister la question de l'espace, du partage du territoire. Circuler, aller vers l'autre, se rencontrer… Voilà qui n'est pas si simple ni fluide. Chacun des danseurs est enfermé dans sa solitude, à la fois protectrice et destructrice, chacun se débat avec sa souffrance et sa rage.
Intense sans gradiloquence, « Back up » témoigne de la peur, mais aussi du désir et de l'urgence, pour les artistes Israéliens et palestiniens, de travailler main dans la main. Il s'agit d'inventer un horizon commun, un lieu de partage des sensibilités, humain avant d'être politique.
En Israël et Palestine, un tel propos fait d'emblée de « Back up » une pièce subversive. Elle sera accueillie là-bas à partir d'avril 2005, mais hors des circuits officiels. C'est pourquoi Haïm Adri a choisi de minimiser les exigences scénographiques et techniques de « Back up ».
Léger, modulable, le spectacle s'adaptera à toutes sortes de lieux informels : cafés, salle d'expositions, espaces en plein air… À cette « petite forme » de « Back up », inaugurée au CND, devait succéder en 2005 une version grand format, destinée aux théâtres et festivals européens.
Annie Suquet
Plus d'informations
Ressource électronique de la médiathèque du Centre national de la danse
http://mediatheque.cnd.fr/spip.php?page=mediatheque-numerique-ressource&id=PHO00003968
Dernière mise à jour : mars 2010
Adri, Haïm
La première formation d'Haïm Adri est celle d'un plasticien autodidacte, passionné d'images photographiques et vidéo, de volumes et de free jazz. Sa rencontre avec le théâtre et la découverte d'une implication physique, du corps et de la voix comme matières même de l'oeuvre artistique, l'ont conduit en France chez Jacques Lecoq où la dramaturgie était recherchée à travers les formes visuelles du travail masqué, grotesque, et de l'approche de l'objet comme partenaire de jeu. Par la voie de rencontres intellectuelles et artistiques, il s'est peu à peu engagé dans un parcours d'interprète qui franchissait volontiers les frontières formelles de la danse et du théâtre : chez Mercèdes C. Aguirre, Michel Laubu et son Turak théâtre d'objet, Anne-Marie Pascoli, au Théâtre du soleil d'Ariane Mnouchkine, chez Olivia Grandville... Ce fut l'occasion d'une formation par imprégnation d'expériences complémentaires, dont certaines comme la rencontre des formes traditionnelles et radicales du kathakali, du théâtre balinais et de l'Opéra de Pékin au sein du Théâtre du soleil ont une vraie résonance dans son travail. Dans la recherche avec les danseurs des états émotionnels et physiques en studio comme dans sa pédagogie, Haïm Adri développe un travail spécifique avec des objets divers dont le bâton depuis 1996. Parallèlement à ce parcours, il a poursuivi des formations et recherches personnelles à la frontière de la technique et de l'acte artistique : sur le traitement de la lumière scénique comme matière et architecture (avec le régisseur plateau et vidéaste, Luc Lauga).
Enfin, la découverte de l'improvisation comme mode singulier de représentation et terrain de partage de modes opératoires entre musiciens et danseurs contemporains l'a conduit à rencontrer Steve Paxton, Lisa Nelson, Simone Forti, Julyen Hamilton et la composition chorégraphique instantanée, espace d'une recherche fondamentale sur les processus d'écriture.
En 1998, il a fondé la Compagnie Sisyphe Heureux, espace de recherche et de création au sein de laquelle se développent des collaborations artistiques pluridisciplinaires et se croisent les regards singuliers et complémentaires d'artistes chorégraphiques, de musiciens et de techniciens de l'image et du son. Un projet de frottement utopique qui accompagne son parcours artistique.
En savoir plus : site de la compagnie http://www.sisypheheureux.org
Dernière mise à jour : novembre 2010
Centre national de la danse, Réalisation
Depuis 2001, le Centre national de la danse (CND) réalise des captations de ses programmations de spectacle et de pédagogie et crée des ressources à partir de ces représentations filmées (interviews, conférences dansées, rencontres avec des artistes, démonstrations, grandes leçons, colloques spécialisés, montages thématiques, etc.).
Back up
Chorégraphie : Haïm Adri
Assistance à la chorégraphie : Muriel Adri
Interprétation : Rabeah Morkus, Yuval Goldstein, Saleh Bakri, Haïm Adri
Lumières : Edaàh Teoura
Costumes : Earlene Gazet
Décors : Rarad Hefetz - création des œufs Hannan Abu Hussein - construction Luc Lauga, Christian Boyssoux
Autres collaborations : Création sonore Pascal Saout
James Carlès
COLLECTION BAGOUET
les ballets C de la B et l'esthétique du réel
Pourquoi je danse ?
Rencontres avec la littérature
La collaboration entre chorégraphe et écrivain fait apparaître de multiples combinaisons. Parfois, ce n’est plus le chorégraphe qui « met en danse » le texte d’un auteur, c’est l’écrivain qui prend la danse pour sujet ou matière de son texte.
Féminin - Masculin
Promenade entre les différentes conceptions et réceptions des genres dans les différents styles et époques de la danse.
Les racines de la diversité en danse contemporaine
Genèse des oeuvres
Un spectacle de danse se crée en plusieurs étapes qui se situent entre le moment où s’énonce un désir initial qui lance le projet, et celui de la première représentation.
Quand le réel s'invite
Comment les œuvres témoignent-elles du monde ? L’artiste contemporain est-il lui-même le produit d’une époque, d’un milieu, d’une culture ?
Folklores dites-vous ?
Présentation de la manière dont les chorégraphes contemporains revisitent le Folklore.