Pauline Le Boulba traduit dans une forme chorégraphique sa propre expérience de spectatrice qu’elle définit comme une « critique affectée ». Articulant le discursif au performatif, ses pièces traversent et révèlent les différentes strates du vécu (psychologique, historique, politique, esthétique...) qui participent à l’exercice d’interprétation. Sa nouvelle création ouvre le dialogue avec "Admiring La Argentina" de Kazuo Ôno dans laquelle le maître fondateur du butô revient sur un double souvenir. Le premier renvoie à la découverte sur scène, durant sa jeunesse, de l’icône du flamenco Antonia Mercé, le second à sa rencontre plus tardive avec les toiles de Nakanishi qui lui rappellent l’énergie de la danseuse. La pièce cherche en ce sens à raviver la mémoire de ces fantômes, réels ou symboliques, avec lesquels elle noue un lien aussi médiumnique que sensitif. Au plateau, par différents supports, Pauline Le Boulba cartographie des émotions et partage la façon dont les morts peuvent nous rendre heureux.

Source : programme du CND

Artiste et chercheuse, Pauline Le Boulba travaille depuis plusieurs années sur La Langue brisée – projet évolutif s’appuyant sur des œuvres chorégraphiques pour développer un cadre réflexif malléable : une pensée de la danse en acte, qui lie invention littéraire, analyse théorique, mémoire du spectateur et geste performatif. Les œuvres qu’elle aborde et traverse deviennent ainsi des supports de production, donnant à voir le processus d’ingestion et de transformation qui participe de toute création.

Depuis 2001, le Centre national de la danse (CND) réalise des captations de ses programmations de spectacle et de pédagogie et crée des ressources à partir de ces représentations filmées (interviews, conférences dansées, rencontres avec des artistes, démonstrations, grandes leçons, colloques spécialisés, montages thématiques, etc.).