Si c'est un nègre / autoportrait
2004 - Réalisateur-rice : Centre national de la danse, Réalisation
Chorégraphe(s) : Linyekula, Faustin (The Democratic Republic of the Congo)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse , CN D - Spectacles et performances
Producteur vidéo : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Si c'est un nègre / autoportrait
2004 - Réalisateur-rice : Centre national de la danse, Réalisation
Chorégraphe(s) : Linyekula, Faustin (The Democratic Republic of the Congo)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse , CN D - Spectacles et performances
Producteur vidéo : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Si c'est un nègre
Comment avez-vous vécu jusqu'alors le rapport au solo dans votre cheminement d'interprète ?
Sylvain Prunenec : En dehors des solos que j'ai exécutés à l'intérieur de spectacles, j'ai écrit et interprété, il y a quelques années, un solo. Après mon parcours d'interprète, j'en ai ressenti le besoin : besoin de requestionnement sur soi-même, sur le travail que j'avais fait avec Odile Duboc, Dominique Bagouet et cette image de « belle danse » qui me collait à la peau.
Vous avez choisi de travailler avec Faustin Linyekula. Comment en êtes-vous arrivé à ce choix ?
Sylvain Prunenec : J'avais envie de travailler avec un chorégraphe africain pour développer les rapports que j'ai déjà eus avec les danseurs de plusieurs pays de ce continent. C'est aussi la possibilité de découvrir un nouveau chorégraphe ; cela fait partie de l'aventure. Le travail de Faustin m'a plu et surpris : Il mélange à la fois la rage, la douceur, l'ironie.
Pouvez-vous parler du passage entre « se chorégraphier en solo » et créer un solo pour un autre que soi ? Comment aborder ce passage ?
Faustin Linyekula : Je n'ai jamais chorégraphié un solo pour quelqu'un d'autre. Il m'est arrivé d'en faire un de treize minutes que j'ai interprété très peu de temps. Je ne fais pas de la danse pour être seul. Ce solo de trente minutes sera donc une première pour moi ; je prends cela comme un nouveau défi. Dans mes créations qui sont conçues pour plusieurs interprètes, j'ai toujours travaillé sur chaque individualité en tenant compte de son parcours. Là, l'occasion m'est donnée d'aller plus loin dans la rencontre avec une personne puisqu'il n'y aura qu'une présence pour remplir l'espace.
Dernière mise à jour : mars 2010
Linyekula, Faustin
Danseur, chorégraphe, Faustin a toujours un livre en tête, un chemin à prendre, un sac tout juste défait à refaire, une histoire à raconter, une ruine à reconstruire… entre Kisangani où il vit aujourd’hui au Nord-Est de la République Démocratique du Congo (ex Zaire, ex Congo Belge, ex état indépendant du Congo…), Kinshasa, Paris et le monde…
Tout commence à Kisangani avec une bande d’amis férus de théâtre, emmenés par un grand frère, Kabako, qui mourra quelques années plus tard à la frontière de l’Ouganda d’une maladie si anachronique en cette fin de Xxe siècle qu’elle n’ose plus guère dire son nom, la peste…
En 1993, Faustin quitte un pays de fin de règne, celui de Mobutu, et de début de chaos et s’installe à Nairobi, débutent les allers et retours entre l’Ouganda, le Rwanda et le Kenya. En 1997, il fonde avec Opiyo Okach et la danseuse Afrah Tenambergen la première compagnie de danse contemporaine au Kenya, la compagnie Gàara.
Leur première création, Cleansing, exploration des symboliques du nettoyage et de la purification, est primée aux Rencontres chorégraphiques africaines de Luanda en 1998. Malgré le succès, Faustin quittera la compagnie quelques mois plus tard pour reprendre la route entre la France, l’Afrique du Sud, la Réunion et la Slovénie.
En juin 2001, s’impose le retour au Zaïre devenu République Démocratique du Congo, déchiré par plusieurs années de conflits meurtriers, le séjour de quelques semaines pour un atelier devient un choix de vie. Faustin met sur pied les Studios Kabako, structure pour la danse et le théâtre visuel, « un lieu où l’on travaille, où toujours on cherche et où parfois l’on trouve, un lieu où l’on doute mais où certains soirs s’impose une certitude ». Avec quatre danseurs qu’il forme, il crée Spectacularly Empty, carnet un rien désespéré d’un retour au pays natal… Commence alors une longue réflexion sur l’histoire et une mémoire collective sans cesse malmenée, bousculée, détournée par des dirigeants en mal de légitimité, incapables de penser le futur, mais aguerris à l’art délicat du passe-passe et de la substitution.
Suivent Triptyque sans titre (2002), Spectacularly Empty II (2003), recréation pour boîte noire de la pièce de 2001, Radio Okapi (2003-04), performance mêlant radio en direct et artistes invités, chaque soir différents, Le Festival des mensonges (2005-06), veillée autour de la petite et de la grande histoire du Congo et The Dialogue Series: iii. Dinozord (2006).
En 2007, Faustin travaille sur la mise en scène d’un texte de Marie-Louise Bibish Mumbu La Fratrie errante. En 2008-09, il crée more more more… future, opéra ndombolo rock qui a tourné dans le monde entier et a reçu le Bessie Award de la meilleure composition musicale pour Flamme Kapaya en 2012.
En 2009, il met en scène pour la Comédie Française (Studio Théâtre) et le Théâtre de Gennevilliers Bérénice de Jean Racine, une Bérénice qu’il reprend à sa façon et avec des comédiens congolais en 2009 : Pour en finir avec Bérénice.
En 2011, il imagine sur son premier solo, Le Cargo, qui tourne toujours sur les scènes du monde entier. L’année suivante, il revisite à la demande du KVS Dinozord, une pièce de 2006, naît Sur les traces de Dinozord.
Après Drums and Digging présentée au festival d'Avignon en 2013, Faustin vient de signer un solo pour la danseuse sud-africaine Moya Michael The Dialogue Series: IV Moya (2014), ainsi que le projet Statue of Loss, autour des soldats congolais ayant combattu en Europe lors de la première guerre mondiale.
Parmi les autres collaborations, il faut noter la rencontre avec Raimund Hoghe qui imagine pour Faustin le duo Sans-Titre (2009) et La Création du monde 1923-2012, objet grandiose et non identifié pour 24 danseurs du Ballet de Lorraine (Nancy) et Djodjo Kazadi.
Faustin enseigne régulièrement en Afrique, aux Etats-Unis (University of Florida - Gainesville, University of Arizona - Tempe…) et en Europe (Parts, CNDC Angers, Impulstanz…). En 2007, il reçoit le Grand Prix de la Fondation Prince Claus pour la Culture et le Développement et a reçu en 2014 le grand Prix de la Fondation CurryStone pour le travail développé avec les Studios Kabako sur Kisangani.
En 2016, Faustin sera Artiste associé de la ville de Lisbonne.
Faustin a développé également une pratique d'ingénierie du son et a mixé plusieurs albums enregistrés aux Studios Kabako, notamment avec Flamme Kapaya et Pasnas.
Source : Site internet de Studios Kabako
En savoir plus : www.kabako.org
Centre national de la danse, Réalisation
Depuis 2001, le Centre national de la danse (CND) réalise des captations de ses programmations de spectacle et de pédagogie et crée des ressources à partir de ces représentations filmées (interviews, conférences dansées, rencontres avec des artistes, démonstrations, grandes leçons, colloques spécialisés, montages thématiques, etc.).
Si c'est un nègre
Chorégraphie : Faustin Linyekula
Interprétation : Sylvain Prunenec
Son : Joachim Montessuis
Durée : 30 minutes
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