Swan Lake
2012 - Réalisateur-rice : Birraux, Jean-Marc
Chorégraphe(s) : Masilo, Dada (South Africa)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la Danse de Lyon
Producteur vidéo : 24images ; Maison de la Danse de Lyon
Swan Lake
2012 - Réalisateur-rice : Birraux, Jean-Marc
Chorégraphe(s) : Masilo, Dada (South Africa)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la Danse de Lyon
Producteur vidéo : 24images ; Maison de la Danse de Lyon
Swan Lake
Avec une compagnie de 12 danseuses et danseurs africains, la chorégraphe sud-africaine Dada Masilo revisite un grand classique de la danse occidentale « Le Lac des cygnes ». Elle s'approprie sa musique – la faisant côtoyer celles de René Avenant, Arvo Pärt, Steve Reich et Camille Saint-Saëns –, ses tutus et ses pointes et qu'elle « sud-africanise », en leur donnant un nouveau souffle et une nouvelle vie. Elle y croise en particulier la question des sexes et des genres, et celle de l'homophobie dans un pays ravagé par le sida.
« Parce qu'elle ne peut s'empêcher de traiter les questions sociopolitiques qui agitent son pays (le tabou de l'homosexualité, les ravages du sida évoqués dans un subtil dernier tableau), parce qu'elle trouvait l'équilibre du trio traditionnel “franchement ennuyeux”, Dada Masilo raconte, avec humour, une autre histoire. »[1] Ainsi, dans sa relecture du « Lac des cygnes », Dada Masilo « évoque la destinée d'un jeune homme, d'un Siegfried noir que tout son entourage pousse au mariage avec une jeune femme en tutu toute emplumée de blanc » jusqu'à ce qu'il rencontre un jeune homme, « version moderne du cygne noir » qui « le pousse à conquérir sa liberté, à suivre son inclination malgré la vindicte sociale à laquelle il s'expose. »[2]
Créée en juillet 2010 dans le cadre du National Arts Festival (Grahamstown) avec les danseurs de la Dance Factory de Newton (Johannesburg), la pièce est aussitôt acclamée par la critique et le public. En France, la pièce sera présentée à la Biennale de la Danse de Lyon en septembre 2012 puis au musée du quai Branly en octobre 2012. En 2013, dans le cadre de la saison croisée France-Afrique du Sud, elle sera à l'affiche du Théâtre du Rond-Point en septembre 2013 et en tournée à travers toute la France (Nantes, Bordeaux,…).
[1] Emmanuelle Bouchez, « Swan Lake », Télérama n°3275, 20 octobre 2012
[2] R. de Gubernatis, « “Swan Lake” de Dada Masilo : exotique, “black” et “gay” », 8 septembre 2013, Le Nouvel Observateur.
Extrait de programme
« “Je ne peux pas faire ça !” crie le prince contraint au mariage. Cintrés à la taille dans des tutus blancs, les danseurs tournent le dos, agitent les fesses. Pieds nus, torses d'ébène, les cygnes immaculés de ce lac viennent d'Afrique du Sud. Hommes et femmes, ils osent tout, transcendent les tabous de l'homosexualité, du sida, des mariages forcés. Cerclés des voiles mousseux des tutus de danseurs classiques, ils incarnent le mythe du Lac des cygnes, mais traversent les affres du ballet de Tchaïkovski au rythme des youyous méditerranéens et des percussions zouloues. L'argument demeure inchangé ou presque. Deux oiseaux s'affrontent. L'un est symbole de pureté, Odette, transformé en cygne blanc dans la journée. L'autre, Odile, est un animal maléfique, effroyable cygne noir aux attraits masculins. Le beau prince Siegfried, contraint d'épouser Odette, la belle immaculée, pour satisfaire sa famille, est divisé. Il se laisse fasciner par le cygne black, mâle irrésistible. »
Programme du Théâtre du Rond-Point (Paris) pour « Swan Lake », 10 septembre-6 octobre 2013
Extraits de presse
« Parce que c'est bien cela que Dada Masilo voulait faire lorsque, à peine adolescente, elle s'est promis de mettre sur pointes son propre "Lac des Cygnes". Une histoire que tout le monde peut vivre, sur et hors scène. Elle choisit alors d'oublier les codes propres au ballet qu'elle juge parfois « excluants ». Une exclusion à plusieurs niveaux : adolescente en Afrique du Sud, elle comprend qu'elle ne sera jamais ballerine à cause de sa couleur de peau. Tout son travail se concentre alors sur les possibilités de fusion entre la danse africaine traditionnelle, le ballet et la danse contemporaine : "Mes spectacles me permettent de savoir jusqu'où cette expérience de fusion peut aller. Et là où ça m'a semblé vraiment fascinant, amusant, c'est de voir à quel point Tchaikovsky et la musique africaine pouvaient bien se marier ensemble."
Fusion aussi entre la danse et le théâtre dans cette pièce qui mêle la parole au geste. Second degré, autodérision et parfois une once de naïveté dans le jeu qui rappelle celui du Tanztheater Wuppertal de Pina Bausch. Source d'inspiration avouée et assumée de Dada Masilo. Ce n'est peut-être d'ailleurs pas un hasard si elle envisage d'élaborer sa propre version du "Sacre du Printemps", avec une musique de Stravinsky remixée aux accents africains. »
Source : Émilie Chaudet, Arte Live Web, 5/11/2012
« D'ores et déjà un hit dans sa courte carrière […], son "Swan Lake" (2010) électrise Tchaïkovski à coups de youyous et la danse classique à grands renforts de roulements de hanches. La chorégraphe règle aussi son compte à la question du genre : dans un très beau pas de deux, le prince choisit un cygne du même sexe que lui. »
Source : Rosita Boisseau, « La danse du feu de Dada Masilo », M le magazine du Monde, 6 septembre 2013
Masilo, Dada
Née en 1986 à Soweto, township de Johannesburg, Dada Masilo, se forme essentiellement à la Dance Factory de Newton, le quartier culturel de Johannesburg, ainsi qu'à la National School of Art (Johannesburg) et au Jazzart Dance Theater du Cap. En 2005, elle intègre pour deux ans l'école PARTS (Performing Arts Research and Training Studios) d'Anne Teresa de Keersmaeker à Bruxelles où elle découvre entre autres l'univers de Trisha Brown et de Pina Bausch, et crée « The World, My Butt and other big round things ».
De retour en Afrique du Sud, elle crée « Love and other four letter words » en 2008, évocation de la pandémie du Sida, et oriente son travail vers la relecture de ballets classiques (« Roméo et Juliette » en 2008, « Carmen » en 2009), dont elle s'approprie les codes qu'elle travestit, les mélangeant avec humour à d'autres esthétiques chorégraphiques. En 2011, elle reçoit le prix danse Standard Bank Young Award, l'une des récompenses sud-africaines les plus réputées, tandis que le quotidien sud-africain The Star distingue son travail « The Bitter end of Rosemary » en l'inscrivant à la liste des cent plus belles réussites de l'année : elle y interroge le personnage d'Ophélie tiré d' « Hamlet », en donnant à la folie du personnage un caractère de grande vulnérabilité. Ce solo sera la première pièce de D. Masilo visible en France, au festival Anticodes de Brest en mars et au festival Fragile Danse au Théâtre des Bouffes du Nord en novembre 2011. Invité lors de la Biennale de la danse de Lyon en 2012, elle y donne « Swan Lake » largement diffisé sur le territoire français en 2013 et en 2014.
Programmés dans tous les festivals d'Afrique du Sud, notamment au réputé festival Dance Umbrella, les spectacles de Dada Masilo tournent ainsi en Tanzanie, au Mali, au Mexique, en Israël, et en Europe (Belgique, Hollande, Italie, France... ) et rencontrent un succès tant public que critique.
Elle collabore avec de nombreuses personnalités de la scène artistique sud-africaine. Ainsi, en 2013, elle co-signe « Refuse the hour » avec le plasticien et metteur en scène William Kentridge, commande et danse « In creation » au chorégraphe Gregory Maqoma dans le cadre du Sujet à vif à Avignon, ou encore « Deep night » avec P. J. Sabaggha et son collectif The Forgotten Angle. Elle forme également de jeunes danseurs et anime régulièrement des ateliers aux Etats-Unis.
Birraux, Jean-Marc
Jean-Marc Birraux est réalisateur depuis 1995 pour M6, Mezzo, France3, Paris Première, France2, Arte Live Web ou même Arte tout court.
Swan Lake
Chorégraphie : Dada Masilo d'après Le Lac des cygnes de Piotr Ilitch Tchaïkovski
Interprétation : Kinsgley Beukes, Nicola Haskins, Shereen Mathebula, Songezo Mcilizeli, Ipeleng Merafe, Llewellyn Mnguni, Khaya Ndlovu, Lesego Ngwato, Thabani Ntuli, Nonofo Olekeng, Thami Tshabalala, Carlynn Williams, Xola Willie, Tshepo Zasekhaya
Musique additionnelle : Piotr Ilitch Tchaïkovski René Avenant Arvo Pärt Steve Reich Camille Saint-Saëns
Lumières : Suzette Le Sueur
Costumes : Dada Masilo, Suzette Le Sueur - Réalisation costumes Ann Bailes Kirsten Bailes - Réalisation chapeaux Karabo Legoabe
Autres collaborations : Maître de ballet Mark Hawkins
Durée : 60 minutes
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