Le Spectre
2004 - Réalisateurs : Bourgeais, Isabelle - Faggianelli, Tristan
Chorégraphe(s) : Hoche, Lionel (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la Danse de Lyon
Le Spectre
2004 - Réalisateurs : Bourgeais, Isabelle - Faggianelli, Tristan
Chorégraphe(s) : Hoche, Lionel (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la Danse de Lyon
Spectre (Le)
Une vision contemporaine du légendaire "Spectre de la rose".
Il s'agit de la mise en abîme d'une image entêtante jusqu'à l'obsession.
Je veux suggérer non sans humour un voyage intérieur intense et tourmenté, stimulé voire percuté par le souvenir, l'image.
Afin de subtiliser au temps et à l'histoire une appartenance trop franche du projet, j'ai voulu en plus de la relecture purement chorégraphique et plastique, que la partition soit totalement réécrite sur les thèmes de l'original, avec un clin d'oeil burlesque vers la musique de film. La version originale devient alors elle-même son propre souvenir : autre mise en abîme. La mémoire et le désir sont les moteurs primordiaux de cette "aventure".
La scénographie est une réduction de la proposition originale, et cette pièce où le songe va pénétrer est aussi l'antichambre de l'imaginaire, cet espace intérieur, au creux de la mémoire.
De cette chambre suggérée par des arêtes lumineuses, il ne demeure que l'idée du volume et de l'espace, boîte ouverte (Pandore ?), où s'écoulent et s'épuisent souvenirs et désirs.
De la fenêtre qui introduit le spectre, porte vers l'au-delà, il ne subsiste que le rectangle blanc de l'écran. Sur cet espace vierge, on voit percer et éclore des réminiscenses métaphoriques qui composent une poésie parallèle.
La fenêtre en écran, interface entre le visible et l'inconscient, illusion où se compose un univers virtuel, instantané et provisoire.
Cette version propose à la fois une épure et un prolongement de l'oeuvre originale, passée au glacis d'une contemporanéité plus abstraite.
Source CCN - Ballet de Lorraine 2003 - 2004
Hoche, Lionel
Lionel Hoche est un homme de vocabulaire, chorégraphique s'entend. De par son parcours, qui commence par l'Opéra de Paris avant de finir chez Daniel Larrieu avec un détour par Jiri Kylian, il accumule des savoir- faire et des techniques fort différentes dont il tirera une gestuelle très personnelle.
Chorégraphe depuis 1988, il approfondit son écriture, à la fois fine et vigoureuse et crée sa compagnie MéMé BaNjO en 1992. Ses interprètes sont aussi disparates que passionnants : on y verra passer pêle-mêle les chorégraphes contemporains Alain Buffard, Cécile Proust, Alvaro Morell ou Cyrill Davy, Christophe Wavelet, devenu depuis journaliste et théoricien, et des danseurs classiques d'un niveau remarquable.
Ses chorégraphies sont d'un périlleux équilibre : du " contact-improvisation " qui se glisse dans les pas les plus académiques, du contemporain qui vient pervertir l'implacable beauté d'un ensemble tiré au cordeau, et une torsion du geste qui induit une sorte de courbure de l'espace et n'appartient qu'à lui. Profondément humanistes, ses pièces recèlent une forme d'humour fait d'ironie affectueuse pour ses congénères. Ce qu'il cherche, de chorégraphie en chorégraphie, pourrait s'appeler grandeur et décadence du danseur. En effet, sa gestuelle n'est pas exempte d'une grandeur toute classique ni d'une animalité assez sauvage qui vient heureusement dévoyer des mouvements extrêmement mesurés, sinon calculés. Parfois, la chorégraphie a des langueurs de sérail : lignes sinueuses, méandres de bras aux arrondis sensuels, cambrés suggestifs... Parfois, la dureté et la rigueur d'une géométrie inexorable qui aligne des pas d'un austère éclat.
Ainsi, au coeur d'une même oeuvre Lionel Hoche fait entrapercevoir simultanément une vision d'un corps glorieux et triomphant qui soudain périclite et laisse découvrir une humanité organique et harassée, voire d'un érotisme troublant. En ce sens, il a su inventer un vrai renouveau du vocabulaire classique en prenant des chemins de traverse plutôt inattendus. C'est probablement pourquoi nombre de ballets s'assurent la collaboration de ce chorégraphe auquel l'importance d'une grande compagnie ne fait pas peur, au point que Daniel Larrieu le choisira comme assistant pour travailler à l'Opéra de Paris, avant qu'il ne se lance lui-même dans l'aventure en y créant Yamm. Il sait composer des danses de groupes énergiques et fluides, d'une symétrie subtilement falsifiée, et de brillants solos à l'élégance typiquement française mettant en valeur les qualités d'interprètes de haut niveau.
Par ailleurs, Lionel Hoche a su s'assurer de palpitantes collaborations scénographiques et musicales, d'une grande liberté de ton. Son regard aigu, très au fait des avant-gardes picturales lui permettent de choisir avec discernement des peintres de talent. Ces oeuvres plastiques apportent à ses pièces un cachet très graphique, transformant le fait chorégraphique en une sorte de mobile animé particulièrement attractif. Quant à la musique, l'éclectisme de ses choix qui peuvent allier à la techno le désuet d'une valse un peu désaccordée, son goût pour des instruments étranges ou inusités donnent à toutes ses chorégraphies une saveur douce amère qui perturbe aimablement la perception d'un public qui finit par ne plus savoir... sur quel pied danser !
Agnès Izrine
Source : Compagnei Mémé Banjo
En savoir plus : www.memebanjo.com
Bourgeais, Isabelle
Faggianelli, Tristan
CCN - Ballet de Lorraine
Dirigé depuis juillet 2011 par Petter Jacobsson, le Centre Chorégraphique National - Ballet de Lorraine est dédié aux écritures chorégraphiques contemporaines depuis l’obtention du label de CCN en 1999.
Il est pensé comme le lieu de tous les possibles en matière de recherche, d’expérimentation et de création artistiques. Il se veut une plate-forme ouverte aux différentes disciplines, un espace de rencontres des multiples visions de la danse d’aujourd’hui. Le CCN – Ballet de Lorraine, et ses 26 danseurs, forment ainsi l’une des compagnies chorégraphiques contemporaines de création et de répertoire les plus importantes d’Europe, présentant des œuvres marquantes de chorégraphes majeurs.
En savoir plus : http://ballet-de-lorraine.eu
Le spectre
Chorégraphie : Lionel Hoche
Interprétation : CCN-Ballet de Lorraine
Musique originale : Jérôme Charles
Lumières : Lucy Carter
Costumes : Lazare Garcin
Autres collaborations : Images Renaud Bezy
La danse classique occidentale entre dans la modernité du 20e siècle : Les Ballets russes et les Ballets suédois
Si le 19e siècle est celui du romantisme, l’entrée dans le nouveau siècle est synonyme de modernité ! Ce sera quelques décennies plus tard que lui sera attribué a posteriori un nom : « le néo-classique ».
Amala Dianor : danser pour donner à voir
James Carlès
L'artiste engagé
Dans tous les arts et ici spécialement en danse, l’artiste crée parfois pour défendre une cause, dénoncer un fait, troubler, choquer. Voici un panorama de quelques créations chorégraphiques « engagées ».
(LA)HORDE : RÉSISTER ENSEMBLE
[1970-2018] Développements néoclassiques : diffusion mondiale, répertoires multiples et dialogues avec la danse contemporaine
Avec les années 1970, l’élan des artistes vers un nouveau classique a plus d’un demi-siècle et ainsi plusieurs générations se sont déjà déployées depuis les Ballets Russes. Au fil des décennies, chacun a défendu ou défend la danse classique sous le signe de la nouveauté, de la singularité, de la connexion avec les autres arts et avec les préoccupations de son temps.
Pourquoi je danse ?
La Biennale de la danse
La Maison de la Danse de Lyon
Les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis
La compagnie Vlovajobpru
La Nouvelle Danse Française des années 80
En France, à l’aube des années 80, une génération de jeunes s’empare du corps dansant pour esquisser leur vision singulière du monde.
Le corps et les conflits
Regard sur les liens qui semblent émerger entre le corps dansant et le monde envisagé comme un organisme vivant.
LES CENTRES CHORÉGRAPHIQUES NATIONAUX
À corps et à cris
Les racines de la diversité en danse contemporaine
La filiation «américaine» de la danse moderne [1900-1930] : De la danse libre à la Modern Dance.
Genèse des oeuvres
Un spectacle de danse se crée en plusieurs étapes qui se situent entre le moment où s’énonce un désir initial qui lance le projet, et celui de la première représentation.
Folklores dites-vous ?
Présentation de la manière dont les chorégraphes contemporains revisitent le Folklore.
Corps dansants
Focus sur la variété des corps que propose la danse contemporaine et la manière de montrer ces corps : de la nudité complète au corps tout à fait caché ou recouvert.